Gouvernance électorale au Burkina Faso : Il faut prioriser les priorités des populations
‘‘Si on va reprendre les élections et se retrouver dans la même situation, vaut mieux ne pas le faire », Siméon SAWADOGO, Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, 06 mars 2017.
Très belle mise en garde.
Les élections partielles du 28 mai 2017 dans 19 collectivités territoriales coûteront la somme de un milliard deux cent millions (1.200.000.000) de francs CFA. Ce montant astronomique est le prix à payer par le contribuable burkinabè pour les querelles politiciennes des partis et formations politiques.
Mais en vérité, le citoyen doit-il continuer à payer pour les mesquineries de ces hommes et femmes qui clament urbi et orbi leur attachement à un Burkina de démocratie et de solidarité, et pourtant incapables d’aplanir leurs aspérités et de fédérer leurs énergies dans l’intérêt des populations locales ?
Ces femmes en larmes à la recherche d’un centre de santé doivent-elles supporter le coût des mésintelligences de ces partis politiques ?
Ces enfants dont le seul rêve, c’est d’avoir accès à une salle de classe doivent en payer le prix ?
Et ce soldat qui ne demande qu’une arme pour défendre sa Patrie ?
A mon humble avis, c’est non.
Un milliard deux cent millions (1.200.000.000) de francs CFA, c’est le budget qui sera alloué à l’organisation de ces élections partielles, et en terme de ratio coût/électeur, j’ai mauvaise grâce à penser qu’elles sont une priorité pour les populations de ces localités non pas parce que je m’inscris aux antipodes de l’expression démocratique et du principe de décentralisation, mais parce que je ne voudrais pas souscrire à la manipulation ‘‘égoïste’’ de l’expression des urnes, à la dilapidation des fonds publics pour élire des Hommes incapables de s’entendre sur un minimum pour insuffler le développement à la base.
Une question à un milliard de francs : qu’est-ce les acteurs du processus électoral ont posé comme acte pour éviter aux collectivités territoriales l’échec des élections envisagées ?
Mystère et boule de gomme !
Inutile de l’affirmer, mais j’ai attendu comme nombre de Burkinabè, impatiemment et vainement un rapport du Gouvernement, de l’Assemblée Nationale ou de la CENI (Commission électorale nationale indépendante, ndlr) sur les causes réelles des échecs des élections dans ces collectivités et des propositions de solutions.
Et de ma propre analyse, j’ose affirmer et soutenir que l’échec de l’organisation des élections ou de la mise en place des exécutifs locaux dans ces collectivités territoriales est entièrement et pleinement imputable aux partis politiques (Majorité comme Opposition) et au Gouvernement. Pour reprendre l’expression de monsieur Abdoul-Karim SANGO, ’’les intrigues politico politiciennes ont fait plus de mal à ce pays que le Sida et toutes les autres pandémies que nous connaissons’’
En l’absence de toute garantie politique et juridique, l’histoire risque de se répéter.Le célèbre Arrondissement 4 de Ouagadougou est l’emblématique illustration qu’une reprise immédiate des élections dans les localités visées n’est pas forcément la solution adaptée tant que les causes réelles des échecs antérieurs ne sont pas traitées.
Pendant la Transition de 2015, des Présidents de Délégation Spéciale (PDS) ont atteint des résultats à faire rougir des élus locaux. C’est l’occasion pour moi de rendre un hommage appuyé à tous ces Administrateurs qui, comme des enseignants et des infirmiers, écument les profondeurs du Burkina Faso, dans l’ombre des medias et des dithyrambes politiques pour apporter une valeur ajoutée au développement. C’est aussi la preuve que le développement local peut s’opérer de plusieurs manières en fonction du contexte.
En dépit des urgences que nous impose l’actualité, le Gouvernement semble se tromper de priorité et la CENI, sauf une réforme profonde, deviendra inéluctablement une grosse charge pour le citoyen et le développement. Il aurait suffi d’un courage politique et des aménagements juridiques pour que les dépositaires de l’autorité de l’Etat au niveau déconcentré, avec la contribution du personnel enseignant proche des populations et des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) organisent des élections exemplaires, à moindre cout, adaptées à notre contexte…mais hélas !
BEDA Maurice
Citoyen burkinabè
monbeda@yahoo.fr
Vos commentaires
1. Le 11 mars 2017 à 00:01, par Sans rancune En réponse à : Gouvernance électorale au Burkina Faso : Il faut prioriser les priorités des populations
Mon cher, tu n’as rien compris s’agissant du fonctionnement d’un Etat. Tout est comme les pièces d’un d’un velo ou d’une moto, ...
Si vous avez de l’essence et que la chaîne est cassée ou que tout existe mais pas de selle, vous ne circulerez pas.
Renseignez-vous sur l’évolution des organes chargées d’organiser les élections au Burkina avant d’écrire de tels propos.
Le 11 mars 2017 à 16:19, par hmmmm En réponse à : Gouvernance électorale au Burkina Faso : Il faut prioriser les priorités des populations
Mon frère, Beda sait de quoi il parle. Je le connais bien ; contrairement à ce que tu penses et sans défendre l’auteur, je voudrais juste t’informer qu’il est Administrateur civil de son Etat. Tu me diras que ce n’est pas suffisant ......... mais je n’en dirai pas plus.
Le 12 mars 2017 à 10:16, par Abdul En réponse à : Gouvernance électorale au Burkina Faso : Il faut prioriser les priorités des populations
Ce n’est pas plutot un professeur de lycée. Je pense le connaitre.
Tres bel article.
Le 12 mars 2017 à 10:28, par Sans racune 2 En réponse à : Gouvernance électorale au Burkina Faso : Il faut prioriser les priorités des populations
Quand on lit entre les lignes, on comprends bien que l’auteur sait bien de quoi il parle et il termine avec des propositions de solutions. C’est tres important à mon avis. La democratie doit apporter le developpement, mais si l’investissement electoral n’est pas capable d’apporter la democratie et le developpement, il faut revoir l’agencement.
Felicitations à l’auteur, c’est sans rancune
2. Le 11 mars 2017 à 09:15, par 2 1 En réponse à : Gouvernance électorale au Burkina Faso : Il faut prioriser les priorités des populations
Vraiment les TIC là, si elles nous permettent la participation politique, ont aussi un effet néfaste : On doit se colporter des écrits de merde de citoyens Ignorants en quête de buz !!!
Quelle platitude !!!
Le 12 mars 2017 à 09:40, par Reponse à 21 En réponse à : Gouvernance électorale au Burkina Faso : Il faut prioriser les priorités des populations
Toutes mes felicitations à lefaso.net pour l’expression plurielle des opinion. A moins qu’on soit de ceux là qui ont , par des intentions lugubres, ont contribué fortement à l’echec des elections dans ces collectivités, cette tribune est l’expression de la realité electorale au Burkina Faso. Vous n’avez pas des moyens pour organiser vos propres elections, des partenaires vous appuient à le faire, et malgré tout vous n’etes pas capables de mettre en place les exécutifs locaux. C’est la merde dans mon pays.
Le 12 mars 2017 à 10:35, par spartacus En réponse à : Gouvernance électorale au Burkina Faso : Il faut prioriser les priorités des populations
Quand on vole bas , on ne voit jamais haut, c’est votre cas pardon.
Contrairement à vous, je trouve de la qualité et de la vision dans cet écrit. C’est quand on refuse de voir loin qu’on se casse le bout du nez et certains politiciens locaux ne diront pas le contaire. Merci
3. Le 11 mars 2017 à 21:45, par KADI En réponse à : Gouvernance électorale au Burkina Faso : Il faut prioriser les priorités des populations
Belle interpellation citoyenne. Le vrai peuple, decu des politiciens comprendra. Des milliards par la fenetre. Pourquoi la participation electorale aux municipales passées est tres faible ?
Merci pour cette contribution.
4. Le 12 mars 2017 à 09:44, par le citoyen aigri En réponse à : Gouvernance électorale au Burkina Faso : Il faut prioriser les priorités des populations
Mon freres, laisse ces politiciens, les populations sont plus betes pour aller voter. C’est la vie chere qui nous preoccupe et non ces elections inutiles.
5. Le 12 mars 2017 à 09:50, par USA En réponse à : Gouvernance électorale au Burkina Faso : Il faut prioriser les priorités des populations
Webmaster, svp, laisse ca passer.
Depuis que j’ai entendu que des elections seront reprises dans certaines communes pour des raisons que tout le monde connait, j’ai perdu l’appetit de notre systeme democratique. Et personne ne sera sanctionner. Et les partis politique circulent. Triste.
1.2 milliards mon Dieu !
6. Le 12 mars 2017 à 09:57, par Lookman En réponse à : Gouvernance électorale au Burkina Faso : Il faut prioriser les priorités des populations
Des citoyens, on en n’a, mais des citoyens qui eclairent le peuple, on ’en cherche. Felicitations pour cette tribune citoyenne.
J’echangeais avec un homme politique, il est conscient que nos elections sont excessivement cheres, que les electeurs s’y interessent pas mais que chacun ne veut rien dire au risque de paraitre publiquement comme celui qui nie cet mode de democratie au Burkina Faso.
Voyez vous la desaffection du citoyen de la politique ? C’est triste. Tous les partis politiques sont complices.
Allah sauve le Burkina
7. Le 12 mars 2017 à 10:04, par salifo le Russe En réponse à : Gouvernance électorale au Burkina Faso : Il faut prioriser les priorités des populations
Moi j’etais dans le circuit electoral en 2016, vraiment il y’a l’argent à gagner. Cela contribue à donner de l’emplois aux jeunes. Hum
Merci pour l’ecrit M.Beda
8. Le 12 mars 2017 à 10:08, par Cirque electorale En réponse à : Gouvernance électorale au Burkina Faso : Il faut prioriser les priorités des populations
M.BEDA, ils sont conscients. Il y’a des zones ou meme repris 10 fois les elus pourront jamais s’entendre tant que les causes reelles ne sont traitées comme vous le dites.
Mais le pays c’est comme, on monte sur l’echec pour recommencer encore. Courage à toi, ce n’est pas facile de vouloir un changement de comportement.
C’est une cirque electorale
9. Le 12 mars 2017 à 10:12, par TOTO En réponse à : Gouvernance électorale au Burkina Faso : Il faut prioriser les priorités des populations
Le montant me donne des vertiges et on dit que les caisses de l’Etat sont vides. Newton Hamed BARRY doit revoir le fonctionnement de son institution pour ne pas retomber dans la gabegie dont il dénonçait tant.
10. Le 12 mars 2017 à 10:20, par Kouakou En réponse à : Gouvernance électorale au Burkina Faso : Il faut prioriser les priorités des populations
Quand j’ai dit que je ne crois pas à la chanson plus rien ne sera comme avant, certains disaient heee toi aussi.
Le resultat, le voici des politiciens incapables de s’entendre et 1,2 milliards pour les departager, et c’est pas fini. Pendant ce temps, le terrorisme frappe le Burkina et on a besoin de logistiques.
11. Le 12 mars 2017 à 10:24, par barro En réponse à : Gouvernance électorale au Burkina Faso : Il faut prioriser les priorités des populations
chasser blaise sans chasser le systeme gabegique, vous n’avez rien fait. je suis hors du pays, mais mon coeur est au faso. reconciliation pour jeter de nouvelles bases pour une vraie democratie au service du developpement, voila ma contribution.
bravo à l’auteur
12. Le 12 mars 2017 à 10:31, par DIMANCHE En réponse à : Gouvernance électorale au Burkina Faso : Il faut prioriser les priorités des populations
JE CONNAIS UNE COMMUNE DONT JE TAIRAI LE NON. MEME CETTE REPRISE N APPORTERA RIEN SI LE MINISTERE NE FAIT PAS UN TRAVAIL DE TOILLETAGE PREALABLE. J’ATTENDS QUE CA PETE ENCORE ET TOUT LE MONDE COMPRENDRA.