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« Le MPP et le CDP doivent se réconcilier, confesser leurs fautes (…) ou les morts d’aujourd’hui seront bien plus heureux que les vivants de demain », signe Pr Laurent Bado, Fondateur du PAREN

Publié le lundi 9 novembre 2015 à 02h27min

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« Le MPP et le CDP doivent se réconcilier, confesser leurs fautes (…) ou les morts d’aujourd’hui seront bien plus heureux que les vivants de demain », signe Pr Laurent Bado, Fondateur du PAREN

Dans la dynamique de la « Commémoration de l’An I de l’insurrection populaire », nous avons approché les leaders politiques dont certains ont bien voulu porter leur regard sur cette partie de l’histoire du Burkina. Parmi ces derniers, figure l’emblématique homme politique, l’homme de droit administratif, Pr Laurent Bado. Celui-là qu’on ne présente plus au grand public n’a pas été avare sur les questions qui ont marqué l’actualité. Visiblement partagé entre sentiment de révolte et de ‘’pitié ‘’..., Pr Bado ne botte pas en touche. Lisez plutôt !

Lefaso.net : Trop de clichés sur Laurent BADO : plaisantin, fou, intelligent. Qui est Laurent BADO ?

Laurent Bado : Je suis ce que je suis. En bon paysan, j’ai toujours aimé la vie simple, le partage des peines, le rire ; j’ai du mépris pour les honneurs, les premières places, l’argent. Je n’envie autrui que pour sa bonté, son intelligence, ce que mon père appelait la bonne jalousie, mais pas du tout pour son avoir car, le bonheur et le malheur n’ont pas de domicile fixe ! Quand il m’arrive de blesser quelqu’un volontairement ou involontairement, dans la mesure où j’ai des plaisanteries parfois douteuses, je le regrette amèrement la nuit. Vous me comprenez ? Mon espèce est en voie d’extinction : quand je tends la main à autrui, je rencontre plutôt son poing tendu ! Voilà où va le monde.

Lefaso.net : Au moment où on vient de commémorer l’an I de l’insurrection populaire, quel bilan pouvez-vous dresser du processus ?

Laurent Bado : Ce n’est pas à moi de dresser un bilan, étant hors de ce processus. Je peux seulement, en citoyen lambda, donner mon appréciation sur le bilan dont il s’agit. Et mon appréciation est simple : pour moi, la transition devait poser les bases d’une nouvelle société démocratique. La charte de la Transition déclare, je cite : « Les signataires de la présente charte, tirant leçon de notre expérience politique et engagés à construire un véritable Etat de droit démocratique … ». C’est plus que clair que c’est à la Transition de diagnostiquer tous les principaux maux qui minent notre société (je compte neuf à mon niveau !), à apporter des réponses urgentes à certains (exemple : le respect de la loi, le respect du bien commun et de la vie humaine) et à inviter le prochain gouvernement à administrer aux autres maux les meilleurs remèdes. Voilà mon appréciation. Je ne dis pas que la Transition n’a rien fait ou a échoué, mais qu’elle aurait pu aller plus loin conformément aux dispositions du paragraphe 10 de sa charte. Sa faiblesse, c’est d’avoir navigué à vue.

Lefaso.net : Après avoir ‘’activement’’ pris part aux meetings qui ont conduit à l’insurrection, vous avez observé une sorte de réserve de la vie publique durant la mise en place des textes jusqu’à l’opérationnalisation des organes de la Transition ; qu‘est ce qui a expliqué cela alors que nombreux étaient ceux persuadés que le moment était propice pour incarner votre vision ?

Laurent Bado : Je n’ai pas pris part activement aux meetings qui ont conduit à l’insurrection. Je ne me suis présenté qu’à la place de la Révolution, sur insistance de mon président Barry. Dès le début des manifestations, j’ai dit à Barry que selon moi, je dois m’abstenir d’être à ses côtés dans les meetings pour une seule raison : comme il arrive qu’on donne le micro aux chefs de partis, il se peut que si on donne la parole au président du PAREN et c’est lui qui prend le micro, des jeunes pourraient se mettre à crier : « BADO ! BADO ! BADO ! », non pas parce qu’ils n’aiment pas Barry, mais parce qu’ils me connaissent plus que Barry ; et ce ne serait pas beau pour l’avenir de mon parti.
Après l’insurrection, on ne m’a rien demandé ! Personne n’est venu me demander mon point de vue sur tel ou tel point ! Qui suis–je pour aller vers des autorités, leur proposer mes services ? J’ai une simplicité et une humilité que mes ennemis ne soupçonnent pas ! Tenez : au soir du 31 octobre, j’ai téléphoné au président Barry pour lui demander d’organiser un congrès extraordinaire en vue de la dissolution du PAREN, puisque l’objectif principal et premier de ce parti a été atteint, à savoir : éduquer, conscientiser, responsabiliser la jeunesse ! Ce n’est pas le pouvoir que le PAREN cherchait, c’est la transformation des mentalités ! Je ne sais pas si j’y ai contribué ! Je sais seulement que j’ai sacrifié ma vie à éduquer, former la jeunesse. Est-ce pour cela qu’on m’a porté haut à la place de la révolution ?

Lefaso.net : De façon concrète, qu’auriez-vous souhaité voir à ce jour comme changements et acquis de l’insurrection ?

Laurent Bado : La transition aurait pu et dû exhorter les populations à respecter la loi (code de la route, camions de bois de chauffe impropre à la circulation routière, vitesse excessive des cars de transport en commun interurbain), publier tous les dossiers de crimes économiques et de sang, à compléter par les citoyens, établir la liste des domaines et secteurs d’activités à reformer (par exemple faut-il conserver le Conseil Economique et Social, le Médiateur du Faso, le département superposé à la commune rurale ? quel est l’état des lieux du système judiciaire, éducatif, sanitaire etc. ?). Pour tout dire, il fallait un choc psychologique démontrant que rien ne sera plus comme avant ! Et c’est mon point de vue que je ne demande pas de partager ! Vous trouvez normal, vous, qu’on triche aux concours administratifs, qu’on tente de frauder aux élections au nez et à la barbe de la Transition ?

Lefaso.net : Même en pleine Transition, vous affirmez que le pire n’est pas derrière nous, mais devant nous. Qu’est-ce qui vous fait dire cela ?

Laurent Bado : En 2005, j’ai prévenu que les portes de l’enfer s’ouvriront devant les Burkinabè et il y a eu les émeutes de la faim en 2008, le soulèvement civilo-militaire en 2011 et l’insurrection populaire en 2014. C’étaient trois fenêtres de l’enfer et non les portes de l’enfer ! Celles-ci s’ouvriront si « nous ne tirons pas leçon de notre expérience politique et si nous ne nous engageons pas à construire un véritable Etat de droit démocratique ». Pourquoi les jeunes ont affronté la mort sans peur et sans reproche, jusqu’à chasser Blaise ? Parce qu’ils préfèrent mourir que de vivre sans espoir dans une société foncièrement injuste, corrompue et inégalitaire où les fils des grands s’amusent en boîte de nuit avec 10, 15, 18 millions quand ils sont parqués dans une salle d’attente où ils n’attendent rien ! Si donc le prochain gouvernement n’éradique pas les injustices sociales, les inégalités criardes, la corruption et s’il n’a pas les ressources intellectuelles pour créer des emplois massifs, les portes de l’enfer s’ouvriront ! Elles s’ouvriront encore si le prochain Président est un ancien compagnon bras droit de Blaise (renvoyé par ce dernier) en l’absence d’une bonne réconciliation nationale. Le MPP et le CDP doivent se réconcilier, confesser leurs fautes, s’engager à servir le pays autrement, ou les morts d’aujourd’hui seront bien plus heureux que les vivants de demain.

Lefaso.net : Une certaine opinion vous trouve « alarmiste » et « pessimiste » ; quel commentaire en faites-vous ?

Laurent Bado : Mes ennemis ont la dernière arme d’une raison désarmée, le dernier argument d’un esprit sans argument. J’ai pitié. Les maux « alarmiste », « pessimiste », ne veulent rien dire, sauf pour les régisseurs du monde des ténèbres ! Je ne suis pas un sorcier, je ne suis pas un voyant, je suis un intellectuel qui utilise la lumière de son cerveau pour regarder le monde.
En 1981 (janvier), je prévois une révolution qui va intervenir au Burkina dans les cinq ans à venir. J’ai alors conseillé les futurs révolutionnaires : ne copiez pas l’étranger ! Ni l’Est ni l’Ouest. Et la révolution est venue deux ans après ! En 1987, j’ai terminé un ouvrage de science politique où je dénonce le libéralisme avec son capitalisme privé exploiteur et le socialisme avec son capitalisme d’Etat oppresseur. J’ai même dit à la page 169 de l’ouvrage que si ces deux idéologies ne disparaissent pas, la 3e guerre mondiale emportera le genre humain ! Et que constatons-nous actuellement ! C’est encore moi qui ai prévu le retour des coups d’Etat dans l’Observateur Paalga et l’ouverture des portes de l’enfer pour le Burkina.
A moi maintenant de poser une question : si le météorologue vous annonce une tempête de force X, si votre médecin vous prévient que tel régime alimentaire vous vaudra tôt ou tard telle maladie, vous le traiterez de pessimiste ou d’alarmiste ? Il faut être intellectuellement, moralement et spirituellement déréglé pour user un tel langage propre au domaine de l’irrationnel.

Lefaso.net : Quelle analyse faites-vous de la crise issue du putsch du 16 septembre dernier et quelle leçon vous a t- elle inspirée ?

Laurent Bado : N’avais-je pas dit dans l’interview accordée au journal Le Pays du 13 Octobre 2015 que le CDP n’acceptera pas de bon cœur une victoire du MPP ? Le Putsch du 16 septembre, c’est le bras armé du régime de Blaise qui a tenté de voler au secours du bras civil qui est le CDP. Quand on est sage, quand on est intelligent, on retient tous les cas de figure, toutes les hypothèses.

Lefaso.net : Quel est votre regard actuel sur l’avenir du Burkina ?

Laurent Bado : A quoi bon scruter l’horizon si des gens d’une nouvelle espèce humaine ne veulent voir ni entendre que ce qui leur plaît !

Lefaso.net : Dans la même dynamique, et dans un écrit signé le 27 octobre, le président de l’Initiative pour la Paix et le Développement (IPD), réagissant à votre intervention dans le journal Le Pays du mardi 13 octobre 2015, sous le titre « nos politiciens veulent vivre du peuple sans croire au peuple », bat en brèches votre analyse selon laquelle, il pourrait y avoir une guerre fratricide entre le MPP et le CDP si le premier venait à accéder au pouvoir. Avez-vous un commentaire sur cette réaction ?

Laurent Bado : Avant tout, je précise que je ne suis pas intervenu dans le Journal Le Pays. C’est ce journal qui m’a demandé une interview. J’avoue que vous me distrayez à l’idée que vous m’invitez à descendre là où le président de l’IPD (Seydou Gondé) est tombé, à patauger dans les méandres de son semblant de pensée qui vaut, en tout et pour tout, ce que rien ne vaut. Assurément, l’esprit de cet homme doit habiter les hauteurs de l’hypocrisie et de la vanité.
Hypocrisie, parce qu’il utilise la méthode des bourreaux dignes de la tératologie en commençant par me caresser pour mieux m’égorger : « Nous (de politesse !) avons beaucoup de respect pour le professeur BADO. Nous apprécions positivement plusieurs de ses positions ».
Vanité parce que M. Gondé n’est pas du tout modeste. D’entrée de jeu, il lance : « Je ne suis pas d’accord avec le Professeur BADO », voulant qu’on s’intéresse à lui, voulant sortir de l’anonymat. Puis, sans gêne, il se livre à des cours gratuits de science politique, de sociologie politique, d’histoire des institutions publiques, le tout sans tête ni queue et à l’attention de qui ? De Laurent Bado ! Il s’est livré à un mallarméen aboli bibelot d’inanité sonore. Il ne sait pas ce que veut dire « nos politiciens veulent vivre du peuple sans croire au peuple » ? Eh bien, cela veut dire tout simplement que dans toute société, il peut y avoir des dirigeants qui utilisent le peuple pour leur seule soif et leur seule faim, vivant dans des paradis artificiels quand le peuple qu’ils sont censés servir sont condamnés à une misère noire ! Il en va ainsi, M. Gondé le Magnifique, de beaucoup de nos Présidents africains qui sont au pouvoir depuis 15, 20, 30 ans, qui sont multi milliardaires quand leurs concitoyens vivent avec moins de 2 dollars par jour et qui modifient, par tous les moyens possibles, la loi fondamentale en vue de mourir au pouvoir. Comme quoi, il n’est pas possible à un voyant de discuter des couleurs avec un aveugle ou un daltonien !
Je n’ai pas dit que la guerre est inévitable si le MPP accède au pouvoir ! J’ai dit que si le CDP n’accepte pas la victoire du MPP, les deux partis pourraient se livrer une guerre fratricide. Et le putsch du 16 septembre illustre ma pensée !

Lefaso.net : Certains observateurs trouvent que vos positions à l’encontre du MPP sont liées à votre rapprochement avec l’UPC. Peut-on s’attendre à une alliance « entre tercérisme et néo- libéralisme » ?

Laurent Bado : Je ne comprends rien du tout ! J’ignore quelles positions j’ai à l’encontre du MPP et quel rapprochement j’ai avec l’UPC. C’est avant-hier qu’un militant, me croisant dans la rue, m’a dit qu’il a entendu Barry apporter son soutien à l’UPC ; je ne sais pas de quoi il s’agit. J’ai téléphoné deux fois à Barry (président du PAREN, ndlr) et je l’ai manqué.

Lefaso.net : Le président de l’IPD estime plus loin que le tercérisme dont vous êtes l’auteur ne peut pas prospérer car, en déphasage avec son époque et en manque de pragmatisme et que l’actionnariat populaire est inadapté dans un contexte économique moderne. Quel commentaire en faites-vous ?

Laurent Bado : J’ai déjà dit que cet homme manque d’humilité. En réalité, il accuse un grave déficit de savoir et c’est ce qui arrive aux ténèbres qui se prennent à vouloir éteindre la lumière, à l’ignorant qui veut juger le « savant », à la folie qui entend mettre des bornes à la sagesse. Tenez : le mot « tercérisme » vient du latin « tercerus », qui veut dire 3e.
Pendant longtemps, il n’y avait que deux modèles de développement qui se partageaient le monde : le libéralisme et le socialisme. La société libérale a pour principe de cohésion la liberté individuelle ; elle place l’individu au-dessus du groupe ; cette liberté individuelle s’exprime au plan économique par le capitalisme privé exploiteur, débouchant sur l’égoïsme individualiste : chacun pour soi ! La société socialiste a pour principe de cohésion la liberté collective ; elle place le groupe au-dessus de l’individu ; cette liberté collective s’exprime au plan économique par le capitalisme d’Etat oppresseur (selon Lénine, « la fabrique exige que l’ouvrier fasse un sacrifice total de volonté ; elle instaure une stricte discipline, oblige l’ouvrier à commencer et à quitter le travail à la sonnerie, s’arroge le droit de le punir elle-même, et lui inflige une amende ou retenue sur salaire pour toute infraction au règlement. L’ouvrier devient le rouage d’un énorme mécanisme : il doit être aussi docile, soumis, privé de volonté qu’une machine ») débouchant sur l’égoïsme collectif : un pour tous !
Conformément à mes prévisions scientifiques, le socialisme est dans un coma irréversible et le libéralisme est en crise profonde. Or, il y a un 3e modèle de développement qu’on méprise : c’est le communautarisme africain ! La société communautariste africaine a pour principe de cohésion la solidarité ; elle place l’individu et le groupe en équilibre dynamique ; cette solidarité s’exprime au plan économique par la coexistence d’une propriété collective (champs et troupeaux familiaux) et d’une propriété personnelle, individuelle (lopin de terre, petit élevage), le tout débouchant sur l’entraide mutuelle : Un pour tous et tous pour un !
Voilà que les peuples d’Occident n’en veulent plus du libéralisme et du socialisme, avec toutes leurs variétés littéraires ; le sieur Gondé croit qu’il sait, alors qu’il ne sait rien ! Il ne sait pas que de grands auteurs occidentaux (Georges Balandier, Serge Latouche, Jean Marc Ela, Eugène Schaeffer et j’en passe !) dont je ne peux pas atteindre le tiers provisionnel des capacités intellectuelles, demandent aux Africains de cesser de copier, d’aller au développement dans la droite ligne de leurs valeurs culturelles ; il n’a jamais lu le rapport Brooks publié par l’OCDE, le rapport MIT, les travaux du Club de Rome « changer ou disparaître, plan pour la survie », les débats aux rencontres internationales de l’UNESCO de juin 1972 ! Il n’a jamais soupçonné l’existence d’autres formes de communautés de vie (écoles de l’essentialisme, local exchange ‘’Trade system’’, entre autres)  ! Plus honteux, mon superman intellectuel n’a jamais entendu dire que les Indignés en Amérique, les Altermondialistes en Europe, réclament à cor et à cri une 3e voie de développement !
L’actionnariat populaire est l’instrument de mise en œuvre du 3e modèle de développement ; il signifie qu’à la place du capitalisme privé qui menace même la survie de la planète et à la place du capitalisme d’Etat qui déchoit l’individu de sa dignité native, on aura le capitalisme populaire au service d’une économie communautaire que Philippe Engelhard recommande aux Africains 17 ans après moi en déclarant dans son ouvrage « L’Afrique, miroir du monde ? » que l’Afrique a besoin d’une économie populaire. Avec ce capitalisme populaire, toutes les grandes entreprises industrielles et commerciales du pays deviendront propriété du peuple par l’actionnariat populaire, le montant de l’action étant fixé en fonction des réalités. J’invite M. Gondé à quitter son maraboutage pseudo-intellectuel pour rejoindre la réalité pratique : en Europe, l’actionnariat populaire est en vogue et Seydou Gondé l’ignore ! Pitié ! En Allemagne, en Grande Bretagne, en Belgique, il existe des associations pour la promotion de l’actionnariat populaire. Les grandes entreprises françaises en raffolent : suite à une souscription de 4,85 millions de particuliers à l’offre d’EDF d’ouvrir 15% de son capital aux individus (ce qui a été salué par Thierry Breton, Ministre de l’économie, comme « un très grand succès populaire »), France-Télécom a fait de même en 1997 pour 3,9 millions de particuliers, puis BNP-Paribas en 1998 pour 3,8 millions de particuliers et, depuis 2005, le Gouvernement français compte sur l’épargne des particuliers pour financer les investissements productifs. Voilà qui met fin aux élucubrations plates.

Lefaso.net : Certains grands candidats estiment que les idéologies ne comptent plus en politique. Qu’en pensez-vous ?

Laurent Bado : Chez moi, il n’y pas de grand et de petit candidat. Tant mieux si les idéologies disparaissent ! C’est mon plus vif souhait ; mais les doctrines, elles, demeureront toujours parce qu’on ne se rend pas quelque part sans savoir ni pourquoi, ni comment.

Lefaso.net : Quelle est votre appréciation des organisations de la société civile qui ont été une force certaine dans la lutte à un certain moment mais qui, aujourd’hui, font l’objet de critiques plus ou moins fondées.

Laurent Bado : Je me suis battu pour l’éveil des consciences ; donc j’ai apprécié l’action des OSC (organisations de la société civile). Mais il faut se méfier : la récupération politique n’est jamais à exclure. Lisez certaines réactions d’organisations dites de la société civile pour me comprendre !

Lefaso.net : Le PAREN a désigné, avec vos bénédictions, Tahirou Barry comme son candidat à l’élection présidentielle. M’appuyant sur une certaine opinion, pensez-vous qu’à son âge, il a tous les atouts requis pour relever le défi et diriger un pays en pleine mutation comme le Burkina ?

Laurent Bado : Qu’est-ce que l’âge vient faire ici ? Aux Etats-Unis, on peut être président à 35 ans ! La valeur n’attend point le nombre des années. Barry n’est pas candidat à titre individuel. Il est le candidat d’un parti et d’un parti d’idées. Le PAREN dispose des remèdes pour soigner les maux du Burkina : que faut-il de plus ?

Lefaso.net : En cas de victoire du PAREN à l’élection présidentielle, quelles sont les actions fortes qu’il entreprendra dans les 100 premiers jours ?

Laurent Bado : Faire respecter l’autorité de l’Etat et la force de la loi, restaurer le sens du service public dans les administrations, procéder à l’audit des grands ministères et des lotissements des dernières années, reformer la fiscalité, changer le système éducatif et améliorer les conditions de vie et d’études des étudiants, consolider la réconciliation nationale.

Lefaso.net : Vous êtes également tête de liste pour les législatives dans la province du Kadiogo. Quels seront vos projets si vous êtes élu ?

Laurent Bado : Ce seront les projets du parti. Il se battra pour faire voter ses propositions de lois relatives à l’homosexualité, à la vignette-auto en vue de trouver les bourses aux étudiants, à l’assurance pour la créance de salaire pour garantir les droits du travailleur en cas de faillite de son entreprise, et à la fréquentation des débits de boissons par les mineurs de moins de seize ans.

Lefaso.net : Au moment où le Burkina est en train de négocier un des virages les plus décisifs de son histoire, quel est le message que vous souhaiterez partager avec la jeunesse, l’élite politique et le peuple ?

Laurent Bado : La fraternité et la vérité. Et que chacun se refuse d’être un acolyte de régisseur du monde des ténèbres.

Entretien réalisé par :
Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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