Recherche scientifique : La problématique de l’accaparement des terres débattue à l’INSS
Le jeudi 26 juin 2014 a eu lieu dans la salle de lecture de l’Institut des Sciences de Sociétés (INSS) le lancement officiel des traditionnels « séminaires de l’INSS » pour l’année 2014. A cette occasion, l’honneur est revenu au Dr Moussa Sissoko, géographe malien, co-directeur de l’institut Point Sud de Bamako, de faire le premier exposé.
Dr Sissoko est en séjour scientifique au Burkina Faso au sein du département socio-économie et anthropologie du développement (DSEAD) de l’INSS, dans le cadre du projet tripartite (Point Sud/INSS/université d’Uppsala) : « Partis politiqués, oppositions socio-politiques et démocratie par le bas dans les municipalité du Burkina, du Mali et du Niger ».
En guise d’introduction, le Directeur Adjoint chargé des Programmes de l’institut, le Dr Alain Sissao, Directeur de recherche en littérature africaine, a fait savoir à l’assistance que les séminaires de l’INSS sont un cadre d’échanges constructifs entre chercheurs, sur des thématiques actuelles de la communauté scientifique afin d’apporter des réponses aux préoccupations de développement exprimées par les populations.
La présentation de Dr Sissoko quant à elle, a porté sur « l’accaparement des terres à Bamako et à l’office du Niger ». Il a montré que l’accaparement des terres, un phénomène ancien remontant à l’époque précoloniale, connaît un accroissement dans le temps et dans l’espace. Souvent considéré par les pouvoirs publics comme un instrument de contrôle de l’accès à la terre, de son exploitation et celle des ressources connexes (flore, eau…), l’accaparement se traduit généralement par la soumission des petits producteurs ruraux, urbains et péri-urbains, au diktat d’investisseurs locaux et étrangers. Ce qui aboutit dans la plupart des cas à la paupérisation de ces petits producteurs, privés de la ressource essentielle à leur survie qu’est la terre. Dr Sissoko examine le cas malien à travers Bamako la capitale, et l’Office du Niger, une des plus grandes zones de production agricole du pays.
La présentation du chercheur a suscité beaucoup d’intérêt pour ses collègues et pour les doctorant des différents départements de l’institut et personnes invitées, qui ont apporté des contributions riches et variées.
Le foncier est au cœur du débat en ce moment partout en Afrique, et si des mesures idoines ne sont pas prises par les pouvoirs publics, il risque d’être à la base des prochaines crises sociales et politiques.
La modération assurée par le Dr Ludovic O. Kibora, maitre de recherche en anthropologie, chef du département socio-économie et anthropologie du développement (DSEAD) a permis de comprendre l’importance de cette problématique dont l’étude nécessite une collaboration multidisciplinaire. Ce dernier a en outre rappelé les objectifs du projet collaboratif tripartite qui, malgré la modestie de son budget, permet de capitaliser des résultats scientifiques importants en termes de formation des étudiants et de renforcement de capacité des chercheurs, à travers l’organisation de séminaires, colloques et voyages d’études.
Siaka Gnessi / Honorine Ouédraogo
INSS/CRST
Vos commentaires
1. Le 3 juillet 2014 à 13:00, par MADESS En réponse à : Recherche scientifique : La problématique de l’accaparement des terres débattue à l’INSS
CE BEAU THEME VIENT A POINT NOMMÉ AU MOMENT OU TOUS LES PREMIERS MINISTRES, PRESIDENTS D’INSTITUTIONS, DEPUTÉS, HAUT GRADÉS MILITAIRES ET AUTRES CADRES ETATIQUES S’ADJUDENT DE GROSSES SUPERFICIES FERTILES AU DETRIMENTS DE NOS VAILLANTS PAYSANS REDUITS AU SILENCE DANS L’OUEST DU PAYS. TOT OU TARD LE MOMENT VIENDRA OU LA JUSTICE TRIOMPHERA DE CES OLIGARQUES. SOYEZ EN SÛR ILS SONT NOMBREUX CES PAYSANS QUI GROGNENT.
2. Le 3 juillet 2014 à 20:41, par dr En réponse à : Recherche scientifique : La problématique de l’accaparement des terres débattue à l’INSS
très belle initiative
Le 4 juillet 2014 à 09:33, par Foussény En réponse à : Recherche scientifique : La problématique de l’accaparement des terres débattue à l’INSS
Bonjour,
Cette problématique malgré son ampleur ne semble pas préoccuper les décideurs qui le plus souvent sont les acteurs clés de cet accaparement. L’article nous rappelle les terres aménagées de Modibo Kéita dans l’Office du Niger au Mali. L’espace acquit par ce richissime opérateur économique pose tellement de problèmes aux populations rurales déguerpies que des actions citoyennes et en justice ont été engagées mêmes si elles sont restées sans résultats pour l’instant. L’agriculture familiale a disparu subitement de ces 100 ha de Modibo.Par exemple dans le village de Sahou, 60% des familles ont perdu leurs terres et la même situation prévaut dans le villages de Sanamandougou, Markala, etc. On ne peut y occulter les effets négatifs des pesticides sur la santé des populations mais aussi la déforestation en masse. Le défis actuel est de trouver des solutions pour une cohabitation pacifique agriculture familiale et agro-business.
3. Le 4 juillet 2014 à 10:41 En réponse à : Recherche scientifique : La problématique de l’accaparement des terres débattue à l’INSS
Puis-je avoir un contact de l’INSS ?
Le 4 juillet 2014 à 22:56, par le citoyen En réponse à : Recherche scientifique : La problématique de l’accaparement des terres débattue à l’INSS
Il faut aller à leur siège