Les réponses du Gouvernement à la plate-forme revendicative du SYNADEC : Déclaration liminaire prononcée par monsieur le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique
Mesdames et Messieurs les journalistes et techniciens de la presse
Je voudrais tout d’abord vous remercier d’avoir répondu si nombreux à notre invitation. Si nous avons souhaité vous réunir pour cette conférence de presse, c’est pour vous faire le point des négociations entre le Gouvernement et le Syndicat national autonome des Enseignants – Chercheurs (SYNADEC).
En rappel, avant les négociations, le SYNADEC posait deux exigences : le paiement de la dette sociale et l’examen de sa plate-forme revendicative du mois de juillet 2008. Ainsi, dans un premier temps, le Gouvernement a payé 1 039 853 396 frs au titre des "dettes sociales" (rappel de l’arriéré de l’indemnité de logement, les actes académiques…). Après l’apurement de la "dette sociale" et conformément à l’engagement pris, le Gouvernement a entamé à partir du 16 février 2009 les discussions sur la plate-forme revendicative du SYNADEC qui comportait 21 points.
Entamées le 16 février 2009 et après la tenue de sept (07) séances de travail, les deux parties ont pu échanger sur dix sept (17) points de la plate-forme du SYNADEC. Avant l’examen des quatre derniers points de la plate – forme, le SYNADEC a souhaité se retirer, car estimant les propositions gouvernementales insuffisantes et dérisoires. Face à ce qui risquait de constituer un blocage, la partie gouvernementale a invité le SYNADEC afin de lui faire de nouvelles propositions.
Dans cet espace de temps, le SYNADEC qui avait déjà déposé son préavis de grève pour compter du 8 avril 2009, a exigé du Gouvernement une réponse écrite sur l’ensemble de sa plate-forme avec les nouvelles propositions. Ceci fut fait. A la dernière rencontre avec les membres du Gouvernement, rencontre au cours de laquelle, le SYNADEC devait se prononcer sur les nouvelles propositions, le SYNADEC a jugé encore une fois de plus les nouvelles propositions du gouvernement insuffisantes.
C’est alors que la partie gouvernementale lui proposera de faire des contre – propositions. Ces contre– propositions déposées le vendredi 3 avril 2009 ont été examinées par la partie gouvernementale et ont été jugées difficilement soutenables dans le contexte actuel des moyens de notre pays.
De manière générale, les négociations avec le SYNADEC ont permis d’obtenir des consensus sur un certain nombre de points qui participent à la revalorisation de la fonction des enseignants – chercheurs. Il s’agit de :
l’appui à la recherche par l’équipement de la direction des presses universitaires en 2010 ;
le soutien aux revues de recherche majoré de 50% dès 2010 ;
la mise à disposition de 244 bureaux courant deuxième semestre de 2009 ;
le relèvement de l’âge de la retraite après une étude actuarielle dans un délai de 12 mois ;
l’octroi de l’indemnité académique ;
la mise en œuvre de l’indemnité d’encadrement ;
etc.
Ces deux indemnités sont octroyées pour tenir compte de la spécificité des emplois des enseignants–chercheurs. En les octroyant, il s’agit pour le Gouvernement de mettre l’accent sur ce qui constitue la spécificité de ce corps et de le revaloriser.
Ainsi il a été octroyé une indemnité académique dont les montants sont les suivants :
Enseignant de rang A : 62 500 F CFA ;
Enseignant de rang B : 42 500 F CFA ;
Assistant : 32 500 F CFA ;
Enseignant à temps plein : 12 500 F CFA ;
Cette indemnité s’inscrit dans le cadre des tâches académiques spécifiques à l’enseignement supérieur.
La seconde indemnité, l’indemnité d’encadrement, était déjà octroyée par le décret n° 2006-424/PRES/PM/MFPRE/MFB/MESSRS du 11 septembre 2006 portant organisation des emplois des universités, des établissements d’enseignement supérieur publics et du CNRST et réglementation des fonctions d’Assistant, d’Enseignant à temps plein, d’Attaché de recherche et d’Ingénieur de recherche.
Ce texte a laissé au conseil d’administration desdits établissements la latitude de fixer les taux à servir. Aussi, le Gouvernement a-t-il invité les conseils d’administration concernés à mettre en œuvre le paiement des primes d’encadrement aux montants ci-après :
professeurs titulaires : 50 000 FCFA
maîtres de conférence : 40 000 FCFA
maîtres assistants : 30 000 FCFA
En sus des autres acquis précédemment évoqués qui induisent nécessairement un apport financier plus grand de l’Etat au fonctionnement des structures universitaires, les propositions du gouvernement relatives aux nouvelles indemnités octroyées entraînent une valorisation du traitement des enseignants–chercheurs. Ainsi,
les professeurs titulaires et assimilés percevront en plus de leur salaire actuel : 112 500 FCFA supplémentaires ;
les maîtres de conférence et assimilés : 102 500 FCFA
les maîtres assistants et assimilés : 72 500 FCFA
les assistants : 32 500 FCFA
C’est là l’économie des efforts qui ont été déployés par le Gouvernement comme réponse à la plate-forme du SYNADEC. Ces efforts traduisent aussi l’expression d’une volonté politique, mais il convient de garder à l’esprit que la revalorisation est un processus qui doit s’inscrire dans le temps. Les mesures qui ont été précédemment annoncées ne sont que l’amorce de cette revalorisation dont les autres aspects peuvent être discutés et étalés dans le temps afin d’aboutir à des conclusions consensuelles.
Mesdames et Messieurs de la presse
Prenant l’opinion à témoin, le Gouvernement réaffirme encore une fois sa volonté d’apporter des solutions. Mais tout ne peut pas se faire dans l’immédiat. C’est pourquoi le Gouvernement souhaite que le SYNADEC lève son mot d’ordre de grève illimité eu égard aux avancées obtenues. Alors dans un climat de sérénité, le SYNADEC et la partie gouvernementale pourront établir ensemble un protocole de négociations concernant les autres aspects de la plate-forme.
Notre pays fait face à de nombreux défis et à diverses priorités dans un contexte économique difficile.
Il importe alors que par le dialogue et la concertation, nous allions à l’essentiel. C’est dans cet esprit, que le Gouvernement, tout en se félicitant de l’esprit de dialogue de SYNADEC, invite cette structure à accepter le compromis utile qu’il lui propose afin de réussir l’année universitaire en cours.
Je saisis également l’occasion de la présente conférence de presse pour adresser mes félicitations, mes encouragements à l’ensemble de la communauté universitaire.
Je vous remercie.
Pr Joseph PARE, Officier de l’Ordre national
Sidwaya
Vos commentaires
1. Le 15 avril 2009 à 11:59, par Figo En réponse à : Les réponses du Gouvernement à la plate-forme revendicative du SYNADEC : Déclaration liminaire prononcée par monsieur le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique
Bonjour,
C’est la première fois que je vois un débiteur s’enorgueillir d’avoir réglé sa dette. Pourquoi avoir laisser cette dette sociale atteindre ce montant. N’est-ce pas la preuve que l’autre partie a fait preuve de beaucoup de patience ?
En outre, est-ce que revaloriser signifie accorder des indemnités quand on sait que les indemnités ne sont pas prises en compte dans le calcul de la pension ? Il faut que le gouvernement regarde bien les émoluments servis par les autres pays qui se trouvent au même niveau du classement PNUD. L’argument que la revalorisation du statut de l’enseignant du supérieur va entrainer une avalanche de révendication ne peut tenir car ce sont les seuls à être recrutés avec le Doctorat. Si nous voulons que l’éducation supérieure produise des cadres à la hauteur de nos ambitions, améliorons les conditions de vie de ceux qui sont chargés de transmettre les valeurs attendues. Après tout, ils sont moins nombreux que certains corps, mieux payés et qui pourtant sont formés par eux.
2. Le 15 avril 2009 à 20:04 En réponse à : Les réponses du Gouvernement à la plate-forme revendicative du SYNADEC : Déclaration liminaire prononcée par monsieur le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique
C’est terrible !
Moi je ne savais pas que ces gens qui se defoncent comme cela touchaient des misères ?
Il faut passer a l’université pour comprendre cela.
Des gens qui sont evalués comme leur collègues de la sous region et qui ont le tiers des salaires de leur collègues.
Que Dieu ait pitié de vous... a votre place j’irai chercher mieux ailleurs.