Menaces de mort proférées sur des journalistes : Le Conseil auditionne les journaux « Le Reporter » et « L’Evénement »
Le Conseil supérieur de la communication a successivement entendu, le mardi 17 février dernier, les premiers responsables du journal « Le Reporter » et le rédacteur en chef de « l’Evénement ».
En effet, dans son édition n° 20, « Le Reporter » publiait, à la « UNE » et en page intérieure, un mail daté du 20 janvier 2009 et signé d’un certain Compaoré Issoufou Yandé. La rédaction s’inquiétait des propos tenus et dans un français approximatif « … On connaît tous les journalistes de Le Reporter, on va les zigouyer un à un.
Y a des gens qui vous suit. Partout où vous partez, on sait. Vous n’allez pas nous échappés. Vous et puis Barry Newton de l’Evénement. Lui aussi, il écrit n’importe quoi…. ». Ces menaces de mort seraient intervenues après la publication d’une enquête sur le dernier rapport de la Cour des comptes. Le Conseil supérieur de la communication dont l’une des missions est de contribuer à la promotion de la liberté de la presse et à la protection des femmes et des hommes des médias se devait d’auditionner les journalistes concernés.
L’audition a été dirigée par le Dr Victor Sanou, président de la Commission chargée de la liberté de la presse, de l’éthique, de la déontologie et de la publicité dans les médias. Il avait à ses côtés, outre des membres du Conseil et de l’administration, les conseillers Amadou Yaro et Césaire Da, respectivement responsables de la Commission chargée de l’équilibre, du pluralisme de l’information et de la valorisation de la culture dans les médias, et de celle en charge des questions techniques et des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Le conseiller Sanou a rappelé la dynamique de l’audition qui consiste à échanger avec les vis-à-vis autour d’une préoccupation d’intérêt général afin d’envisager une solution.
Prenant la parole, Boureima Ouédraogo et Hervé Taoko, respectivement directeur de publication et rédacteur en chef du Reporter, ont d’abord tenu à remercier le Conseil pour l’attention portée sur leur journal et singulièrement sur leurs personnes. Ils ont ensuite donné des précisions sur le fameux mail et les démarches faites pour leur sécurité et pour résoudre cette question.
On retiendra donc qu’outre les correspondances adressées aux organisations de défense des droits de l’homme et aux associations professionnelles de journalistes, une plainte a été initiée par leur avocat conseil et déposée chez le Procureur du Faso près le Tribunal de Grande instance. Les premiers responsables du journal ont indiqué que c’est la première fois qu’ils font l’objet de menace.
Si au début, ils n’avaient pas pris au sérieux ce mail, il s’est avéré plus tard nécessaire de ne rien minimiser. Le dossier suit son cours et ils espèrent que toute la lumière sera faite sur cette affaire. Le Conseil leur a prodigué ses encouragements dans ces moments difficiles et les a exhortés à toujours exercer leur métier avec rigueur et professionnalisme.
Immédiatement après, le Conseil a écouté Newton Ahmed Barry, rédacteur en chef de l’Evénement qui a été cité dans le mail. En ce qui le concerne, ce n’est pas la première fois que des menaces sont proférées à son égard. Il n’a pas reçu le mail à titre personnel et a indiqué que le lien à sa personne pourrait peut-être se justifier par le fait que son journal a été le premier à mettre à nu certaines questions de mauvaise gestion, notamment des prêts octroyés par la CNSS. En tout état de cause, il a également saisi les associations professionnelles de journalistes et son avocat pour porter plainte.
Pour terminer, le CSC, qui a déploré ces menaces qui portent atteinte à la liberté de la presse et à la quiétude des journalistes, a prodigué ses encouragements à monsieur Barry. Il a pris acte des démarches déjà entreprises en attendant une action du collège des conseillers.
DCRP
L’Observateur Paalga
Vos commentaires
1. Le 19 février 2009 à 12:35 En réponse à : Menaces de mort proférées sur des journalistes : Le Conseil auditionne les journaux « Le Reporter » et « L’Evénement »
Le CSC s’est donc contenté de déploré les menaces contre les journalistes alors qu’il faut les condamner fermement parce qu’elles sont une atteinte à la vie et à la liberté de presse. Déplorer, c’est un mot faible face à de telles menaces à moins que le CSC ne veuille minimiser les menaces
2. Le 19 février 2009 à 13:48 En réponse à : Menaces de mort proférées sur des journalistes : Le Conseil auditionne les journaux « Le Reporter » et « L’Evénement »
Ce n’est pas de la democratie. La democratie ba de l’aile et il faut agir au plus vite pour que le pire n’arrive pas.
3. Le 19 février 2009 à 22:30 En réponse à : Menaces de mort proférées sur des journalistes : Le Conseil auditionne les journaux « Le Reporter » et « L’Evénement »
Qu’attendent le ministère des droit humain et celui chargé de la sécurité pour réagir à cette menace ? Faut-il qu’il les zigouille comme le dit lui même ce Compaoré avant que ces garants de la liberté et de la sécurité ne sortent de leur sommeil ? Blague ou pas blague si jamais....! comme l’a dit quelqu’un à une certaine époque.Il a intérêt à jouer balle à terre dans ce Faso d’aujourd’hui.Ceux qui ont pillé ce peuple devront payer, ceux qui pris l’argent à la CNSS vont payer !!!! qu’ils arrêtent ces menaces sinon c’est à ceux que le couteaux va retourner !le peuple observe....!!!
4. Le 20 février 2009 à 00:02, par mossidougou En réponse à : Menaces de mort proférées sur des journalistes : Le Conseil auditionne les journaux « Le Reporter » et « L’Evénement »
apres la mort de NORBERT ZONGO il ya certain ki on eu tres chaud et je crois ke si un jounaliste meurt encore le peuple decidera du sort de ce regime tetu
5. Le 21 février 2009 à 19:18, par Mechtilde Guirma En réponse à : Menaces de mort proférées sur des journalistes : Le Conseil auditionne les journaux « Le Reporter » et « L’Evénement »
J’ai bien dit qu’au Burkina il faut qu’on cesse de désigner d’un doigt accusateur l’analphabétisme. C’est de la diversion. Le véritable problème c’est l’obscurantisme. La population a besoin seulement pour décider de ceux qui doivent nous gouverner de comprendre. Savoir lire est secondaire. Mais comment y arriver si on intimide voire élimine les hommes de médias ?