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Mondial 2006 : La gueule de bois de l’Afrique

Publié le vendredi 30 juin 2006 à 07h58min

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La 18e coupe du monde aborde vendredi les quarts de finale.
Les représentants africains ont dans l’ensemble déçu. Triste participation pour un football qui a pourtant un grand potentiel.

Les lignes que vous allez parcourir ne pourront pas tracer de façon exhaustive la participation africaine. Nous n’avions pas le résultat du match Brésil-Ghana en huitième de finale au moment de les coucher. Mais quel qu’il en soit, la présence de l’Afrique dans cette 18e édition de la Coupe du monde ne restera pas dans les annales. La Côte d’Ivoire, le Togo, la Tunisie, l’Angola ont simplement déçu.

Le Ghana est la seule formation qui a passé entre les mailles du filet en se classant deuxième derrière l’Italie dans le groupe E. Les deux victoires enregistrées devant la République tchèque et les USA sont la preuve que l’Afrique a le potentiel pour rivaliser avec les plus grands. Dans le dernier classement FIFA, la République tchèque occupe la deuxième place derrière le Brésil et les Etats-Unis sont cinquième. C’est dire la grandeur de la performance réalisée par les Black Stars.

Décryptage de l’échec des autres

L’insuccès de l’Afrique dans cette coupe du monde soulève des interrogations. Sur le plan des hommes beaucoup de techniciens s’accordent à dire que les pays africains en ont pour faire face à n’importe quel adversaire. En Côte d’Ivoire, la quasi-totalité des joueurs s’expriment dans des grands clubs européens. Son capitaine Didier DROGBA est une des vedettes du club champion anglais de Chelsea. Les défenseurs Emmanuel EBOUE et Kolo TOURE sont finalistes de la dernière ligue européenne des champions avec des places de titulaires à Arsenal. Les autres sont aussi des éléments de premier ordre dans leurs clubs respectifs.

Mieux la Côte d’Ivoire avait comme tête pensante un homme averti des choses de la coupe du monde. Le Français Henri Michel était à sa quatrième coupe du monde en tant qu’entraîneur. Avec un tel effectif et un encadreur de premier ordre, on était en droit de s’attendre à mieux de la part de la Côte d’Ivoire.

Mais les Eléphants se sont contentés de livrer des parties héroïques où ils finissaient toujours perdants sauf dans le match sans importance contre la Serbie-Montenegro. Le groupe C où ils ont évolué était considéré comme celui de la mort, mais les faits ont montré que les Ivoiriens pouvaient bien survivre. Les critiques sont nombreuses sur les choix de Henri Michel notamment la non titularisation de Arouna DINDANE en attaque à la place de Bakary KONE qui serait plus efficace dans le rôle de joker.

La preuve qu’un ressort était cassé dans le groupe éburnéen, la colère de Jacques ANOUMA le président de la Fédération qui n’a pas apprécié d’apprendre comme tout le monde le départ de Henri Michel au Qatar. On ne peut plus douter que le climat n’était pas au beau fixe entre eux avant la compétition. Comme le poisson pourrit par la tête, la Côte D’Ivoire a refait ses bagages pour Abidjan.

Le Togo, qui n’a pas été ridicule sur le terrain, a montré que certains dirigeants africains ne connaissent rien de la spécificité du football. Le problème de prime qui a assombri la participation des Eperviers est de la responsabilité de la Fédération. Les 100 millions de FCFA demandés au départ par les joueurs peuvent paraître exorbitants, mais s’ils ont mis la barre aussi haute c’est parce qu’ils connaissent qui sont les dirigeants.

La participation à la Coupe du monde génère beaucoup d’argent pour un pays africain. La FIFA alloue environ 400 millions de FCFA pour la préparation. Les matchs sont joués à guichets fermés et la répartition des recettes donnent des sommes consistantes. Rien que pour le premier tour chaque équipe s’en tire avec plus de 2,8 milliards de FCFA.

Le Togo qui ne comptait pas seulement sur cette somme pour son expédition allemande ne devait pas avoir autant de difficultés à satisfaire ses joueurs. Il y a de la mauvaise volonté quelque part, les va-et-vient de l’entraîneur allemand Otto PFISCHER n’ont pas été faits pour arranger les choses. Avec des joueurs de « bas niveau » comme ceux du Togo ce comportement ne pouvait conduire qu’à l’échec.

Les Aigles de Carthage semblent être aller en Allemagne avec de mauvais calculs. Au vu de la composition du groupe, les Tunisiens ont trop vite cru à la qualification au second tour. En témoigne le relâchement contre l’Arabie Saoudite après l’ouverture du score comme si le résultat acquis a coûté cher à l’équipe. La réaction des Saoudiens a été brutale, il a fallu une débauche d’énergie pour arracher le match nul à la dernière minute. La blessure de Franceulido SANTOS son attaquant d’origine brésilienne a été un handicap. Certains joueurs n’ont pas hésité à contester les choix de l’entraîneur Roger LEMERRE surtout face à l’Ukraine où l’équipe a évolué sans véritable attaquant pendant un bout de temps.

L’Angola a été victime de sa naïveté dans cette coupe du monde. Les Palencas Negras auraient pu se qualifier pour le second tour. En analysant les matchs des Angolais on arrive à la conclusion que c’est le manque de vécu des joueurs qui a conduit à leur élimination. Contre le Portugal, ils encaissent un but pour défaut de marquage et tiennent le Mexique en échec. Ils auraient pu battre l’Iran avec un peu plus de concentration en défense. La qualité des joueurs a été un handicap. La majeure partie des Palencas Negras joue dans de petites équipes portugaises ou au pays. A un moment donné, le changement de rythme de l’adversaire les déroute.

L’Afrique s’est battue devant les meilleurs mondiaux. Le triste constat qu’on fait c’est que l’échec s’explique plus par des problèmes extra sportives. En un mot le management du football pose toujours problème.

Par Ahmed Nazé

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 1er juillet 2006 à 11:50 En réponse à : > Mondial 2006 : La gueule de bois de l’Afrique

    je pense que les equipes africaines se sont bien comportées dans ce mondialé et meritaient d’etre en demi-finale ou en finale car elles ont les talents que les autres grandes equipes de la planète.ce qu’il ,ne faut pas perdre de vue c’est la qualité de l’arbitrage fut des plus mauvaises qu’on n’est jamais vu dans un mondilé et particulièrement face aux equipes africaines ;les matchs cote-d’ivoire&argentine ou contre la hollande avec des penalties non sifflés ou des buts hors jeu en disent long.Ici meme les journalistes français ont critiqué l’injustice arbitrage sur les africains.

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