Adoption du projet de constitution : « Il est inconcevable qu’une langue officielle ne soit pas considérée comme une langue de travail », interpelle le député Sié François d’Assises Coulibaly
Le projet de constitution soumis à l’adoption des députés de l’Assemblée législative de transition dispose en son article 35 que « l’anglais et le français sont des langues de travail ». Prenant la parole, ce samedi 30 décembre 2023, le député Sié François d’Assises Coulibaly a interpelé le gouvernement sur ce qu’il qualifie de contradiction.
« L’officialisation des langues nationales, c’est très bien. Et c’est ce que nous attendions tous. Mais j’ai été peiné, peiné de constater que dans vos réponses, on finit par obtenir une autre contradiction.
Vous dites que l’anglais et le français ne seront pas les seules langues de travail, mais toute autre langue utilisée par les Burkinabè dont l’arabe. J’aurai préféré que vous commenciez par attirer notre attention que les langues nationales désormais officialisées sont les premières langues de travail.
Il est inconcevable qu’une langue officielle ne soit pas considérée comme une langue de travail. J’accuse la commission parce que l’expert qu’ils [les membres de la commission, ndlr] ont invité, notamment le Dr Awa Tiendrébéogo, leur a précisé cela. Elle l’a même souligné en rouge.
Une langue officielle est obligatoirement une langue de travail. Sinon à quoi bon ? Le français et l’anglais sont des langues officielles par défaut puisque ce sont des langues qu’on va utiliser dans l’administration, à la justice, à l’école, etc. », a déclaré le député Sié François d’Assises Coulibaly.
Il n’a pas manqué d’exhorter le gouvernement à communiquer beaucoup plus lorsqu’il entreprend des réformes.
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 30 décembre 2023 à 12:33, par KALO En réponse à : Adoption du projet de constitution : « Il est inconcevable qu’une langue officielle ne soit pas considérée comme une langue de travail », interpelle le député Sié François d’Assises Coulibaly
De toutes façons toutes les langues parlées au BF doivent être considérées comme langues officielles. Il n’y a donc pas à obliger des gens d’une zone à abandonner leur langue pour quelque autre langue que ce soit sous prétexte que celle ci est parlée par beaucoup d’autres burkinabè, cela serait une nouvelle colonisation. On devra enseigner chaque langue dans le village où elle est parlée.
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Le 30 décembre 2023 à 13:36, par Indjaba En réponse à : Adoption du projet de constitution : « Il est inconcevable qu’une langue officielle ne soit pas considérée comme une langue de travail », interpelle le député Sié François d’Assises Coulibaly
C’est Sankara qui avait trouvé la bonne formule :
Enseigner dans nos écoles et collèges un alphabet ’’traditionnel’’ en plus du français. Avec cette alphabet, chacun pourra transcrire sa langue par écrit si besoin. L’administration pourrait aussi traduire quelques documents dans des langues locales adaptées par zone. Des églises le font déjà.
Rendre l’école obligatoire et poursuivre l’enseignement du français qui sera la langue carrefour pour tout le monde. On pourrait au besoin dans l’avenir avoir un français à nous où on injectera progressivement certains mots populaires de nos langues. A Ce français tropicalisé, on pourra lui donner un autre nom et il aura l’avantage de nous unir. L’anglais , l’arabe , le russe et le chinois viendront en renfort comme alternative.
On a déjà trop de problème. Évitons d’avancer masqué et de poser d’autres problèmes aux Burkinabè qui vivaient tranquillement ensembles. Si on s’amuse, on passera de langue officielle à religion officielle et on sera dans des complications telles que souhaitées par les terroristes.
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Le 30 décembre 2023 à 13:48, par Diongwale En réponse à : Adoption du projet de constitution : « Il est inconcevable qu’une langue officielle ne soit pas considérée comme une langue de travail », interpelle le député Sié François d’Assises Coulibaly
@KALO,
Tout-à-fait d’accord, mais peut-être faudrait-il que les Burkinabè apprennent à lire et écrire dans leur(s) langue(s) maternelle(s) pour que leur langue, devenue officielle, puisse devenir langue de travail. Qui, à ce jour, serait capable de remplir un formulaire rédigé en mooré, fulfuldé, dioula ou gourmanchéma ? Pas grand monde, je le crains. Nos langues sont parlées. Combien d’années faudra-t-il pour qu’elles soient enseignées au point que les locuteurs en maîtrisent la lecture et l’écriture ?
Si le français "devient" langue de travail , ce qu’elle est déjà, de fait elle sera rejointe par la cohorte des langues nationales, ainsi le français "langue de travail" sera-t-il toujours... langue officielle, sous une autre appellation.
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2. Le 30 décembre 2023 à 12:43, par HUG En réponse à : Adoption du projet de constitution : « Il est inconcevable qu’une langue officielle ne soit pas considérée comme une langue de travail », interpelle le député Sié François d’Assises Coulibaly
Pour certains la france esr la source de notre malheur et pourtant la france est un bouc emissaire pour masquer l incompetence criard de ceux qui accusent sans honte la france.
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3. Le 30 décembre 2023 à 13:05, par Sidpassata Veritas En réponse à : Adoption du projet de constitution : « Il est inconcevable qu’une langue officielle ne soit pas considérée comme une langue de travail », interpelle le député Sié François d’Assises Coulibaly
À vrai dire le changement fréquent de constitution est le véritable signe de l’instabilité politique. En 1958 nous avons eu notre 1ere constitution appendice de la constitution française de la 4eme République en France. Depuis cette première République bannière voltaïque, nous en sommes à la 4eme et nous allons dépasser la France qui est toujours avec sa constitution de 1958. Et si on regarde bien nos précédentes constitutions en dehors de l’actuelle en vigueur n’ont jamais survécu au règne de ceux qui les ont mis en place. À chaque fois il ont été abrogé suite à un coup d’État et remplacées par l’homme fort qui ’’souhaite’’ une vie constitutionnelle ’’normale’’ jusqu’au coup d’État suivant et le manège recommence. Seul la constitution actuelle de 1991 a survécu au règne de Blaise Compaoré grâce à l’insurrection populaire et aux force vives de la nation qui ont tout fait pour la préserver.
Mon avis aurait été de garder cette constitution que le peuple a défendu au prix de sang et d’intégrer !les modification nécessaires. D’autres nation ont des constitutions qui ont plus de cent ans que l’on se contente de modifier génération après génération. C’est la preuve, s’il y en a besoin que le problème c’est surtout nos hommes politiques qui n’ont pas la stature d’hommes d’État.
Espérons qu’après ce changement de constitution, nous aurons une vraie stabilité constitutionnelle.
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4. Le 30 décembre 2023 à 13:27, par ZEUS En réponse à : Adoption du projet de constitution : « Il est inconcevable qu’une langue officielle ne soit pas considérée comme une langue de travail », interpelle le député Sié François d’Assises Coulibaly
:) Nous voici donc face au courage révolutionnaire !
Langue officielle c’est facile à dire ! Continuer dans la logique de ce qui a constituer les grands pays et on va voir ! La Russie, le russe ; la Chine, le Mandarin ; la France, le français ; l’Angleterre ; l’Anglais ; les USA, l’anglais ( selon certains états au moins) ; l’Inde, Hindi…
L’épreuve du pouvoir :) !
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5. Le 30 décembre 2023 à 15:59, par Michel078 En réponse à : Adoption du projet de constitution : « Il est inconcevable qu’une langue officielle ne soit pas considérée comme une langue de travail », interpelle le député Sié François d’Assises Coulibaly
Il est aberrant que la langue anglaise soit une langue de travail. En effet, ce projet n’est aucunement dans l’intérêt du pays car officialiser l’anglais affaiblirait fortement la francophonie au Burkina Faso vu que les ambassadeurs étrangers n’auraient plus besoin de connaître le français, et beaucoup useraient de l’anglais en toute circonstance. De plus, la publication de documents officiels en anglais, en plus de ceux en français, représente un fardeau financier non négligeable pour le pays. Enfin, l’anglais n’a historiquement jamais été présent au Burkina Faso, et rien ne justifie donc qu’il soit présent dans la Constitution.
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Le 1er janvier à 21:06, par bob En réponse à : Adoption du projet de constitution : « Il est inconcevable qu’une langue officielle ne soit pas considérée comme une langue de travail », interpelle le député Sié François d’Assises Coulibaly
Absolument, on dit refuser la colonisation et on se fait re-coloniser d’une autre façon, si ce n’est d’ailleurs là pire des façons.
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6. Le 30 décembre 2023 à 17:15, par Jeunedame seret En réponse à : Adoption du projet de constitution : « Il est inconcevable qu’une langue officielle ne soit pas considérée comme une langue de travail », interpelle le député Sié François d’Assises Coulibaly
’’’’Vous dites que l’anglais et le français ne seront pas les seules langues de travail, mais toute autre langue utilisée par les Burkinabè dont l’arabe.’’’’’’.... Hééii..attention. L’arabe a toujours des connotations religieuses. Pourquoi pas le dioula ? Le français et l,anglais sont déjà des importations suffisantes. Essayez les langues de chez nous. Ani tchéi !
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Le 30 décembre 2023 à 21:55, par Passakziri En réponse à : Adoption du projet de constitution : « Il est inconcevable qu’une langue officielle ne soit pas considérée comme une langue de travail », interpelle le député Sié François d’Assises Coulibaly
Et pourquoi pas le fulfuldé ? elle a l’avantage d’être la 2e du pays et peut-être l’une des langues les plus parlées en afrique non ?
Passakziri
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7. Le 30 décembre 2023 à 17:42, par Parent En réponse à : Adoption du projet de constitution : « Il est inconcevable qu’une langue officielle ne soit pas considérée comme une langue de travail », interpelle le député Sié François d’Assises Coulibaly
Moi je pense que comparaison n’est pas raison. Même si on doit changer la constitution 100fois c’est pas ça le problème, que ça puisse servir le pays. Cette constitution n’a t elle pas été copiée collée.Il faut qu’elle s’adapte à nos réalités, nos aspirations. Ne pas faire de nos langues, des langues de travail c’est pour ma part manquer de vision. Si nous voulons étre indépendant ça doit commencer par nos langues. Nous devons étre nous-mêmes fiers de nous-mêmes de ce que nous sommes et nos langues l’ expriment en partie. Les autres langues, viendrons compléter,
Quel langues locales choisir, à cette question je réponds la langue la plus parlée dans la région.On peut après réfléchir et s’entendre sur 2 ou 4 langues locales au fur et à mesure on aboutira à quelque chose qui va convenir à tous. Pour l’heure nos langues locales peuvent faire partie des langues de travail, déjà on le fait, je parle moooré ou djoula avec les collègues et les usagers au service. Seulement qu’après nous devons faire la promotion de ses langues,ce qui va permettre aux enfants d’apprendre rapidement et de réduire le nombre d’années à l’école tout le monde y gagne.
Ne fesons pas les choses à moitié si non ça va encore nous rattraper,mouillons le maillot, merci au député Coulibaly
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8. Le 30 décembre 2023 à 19:33, par Ed En réponse à : Adoption du projet de constitution : « Il est inconcevable qu’une langue officielle ne soit pas considérée comme une langue de travail », interpelle le député Sié François d’Assises Coulibaly
La langue maternelle est la langue de référence de tout humain car c’est la 1 ère à avoir été entendue ; sa mémorisation commence déjà dans le ventre de sa mère. Si une 2eme langue est entendue pendant la grossesse, elle sera plus facilement apprise par un enfant.
Les bonnes intentions ne suffisent pas. Il n’est pas simple de transcrire à l’écrit une langue orale, s’il n’y a pas un alphabet avec des lettres différentes des phonèmes. Surtout, beaucoup de mots n’existent pas. Choisir 3 ou 4 langues nationales, c’est mettre à l’écart les autres, souvent des ethnies.
Autrefois, le français n’était pas parlé partout en France ou dans d’autres pays comme une partie de la Suisse parlant le français ou au Québec et il y avait ce qu’on appelle des patois. Les gens ne se comprenaient pas forcément d’un village à l’autre. Ces patois sont des cultures à conserver et ils sont transcrits à l’écrit, grâce à la phonétique.
Vouloir prioriser les langues maternelles en tant que langue de travail ne rendra pas service. Les conserver, oui car c’est une richesse.
Allez demander dans les villages s’ils veulent lire et écrire dans leur langue et vous aurez la réponse.
Actuellement, ce n’est vraiment pas l’urgence et il y a déjà des spécialistes au Burkina qui connaissent bien la question.
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9. Le 31 décembre 2023 à 13:05, par Bernard Luther King ou Le Prophete Impie En réponse à : Adoption du projet de constitution : « Il est inconcevable qu’une langue officielle ne soit pas considérée comme une langue de travail », interpelle le député Sié François d’Assises Coulibaly
Pour le moment, aucune de nos langues nationales n’a les moyens pour se constituer en langue de travail. Ou peut-être, me meprendrais-je sur la signification de langue de travail ! N’allons pas si vite !
Cela viendra, mais pas pour le moment.
A bas Dieu et vive la securite Routière !
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