Yasmine Porgo est une jeune fille pleine de vie. Agée de 25 ans, cette étudiante en génie civil à l’institut universitaire de technologie de l’université Norbert Zongo, est présentement cheffe d’un chantier à Koudougou.

D’un air jovial, elle nous raconte la petite histoire qui l’a poussée à embrasser ce métier : « j’ai grandi dans une maison modeste ; mon père n’avait pas assez de moyens pour nous offrir la maison de mes rêves et c’est pourquoi je me suis lancée dans le domaine pour leur offrir une très belle maison » a-t-elle confiée.

Yasmine Porgo, étudiante en génie civil, encourage les filles à travailler pour ne plus être à la merci des hommes

Selon elle, le métier n’est pas facile pour les femmes car « il est difficile pour nous d’avoir des marchés ; les entrepreneurs veulent toujours quelque chose en contrepartie avant de nous engager » a-t-elle déploré.
Yasmine Porgo reste convaincue que « si certaines filles arrêtent de donner leur corps pour obtenir ce qu’elles veulent, les femmes seront mieux traitées et auront plus de chances d’avoir de l’emploi ».

Comme difficultés, la jeune maçonne relève le manque de respect et de confiance vis-à-vis de certains hommes : « j’ai donné des mesures à un ouvrier pour la construction d’un mur, il en a fait plus et je lui ai demander de diminuer. Chose qu’il a catégoriquement refusé et il a fallu l’intervention du patron pour l’emmener à s’exécuter ».

Yasmine Porgo souhaite ouvrir une entreprise de construction à visage féminin. « Quand j’aurai les moyens, Je vais créer une entreprise et travailler avec les femmes. Sur les chantiers, ce sont elles qui vont être les maitresses et on pourra engager des hommes comme ouvriers » a-t-elle conclut.

Comme elle, Valérie Zoma est une dame qui a opté pour la mécanique deux roues, un métier qu’elle exerce avec passion depuis 2009. « Je me suis lancée dans la mécanique deux roues parce que ce travail me plait », a-t-elle affirmé. Depuis plus de trois ans, Valérie Zoma a ouvert son atelier et forme des élèves pendant leurs vacances.

Valérie Zoma exerce le métier de mécanicienne avec amour

Comme difficultés rencontrées, la jeune dame mentionne les pesanteurs socio culturelles. « Il y a des clients quand ils arrivent nouvellement ils disent que je ne répare pas leurs motos car réparer une moto ; ce n’est pas préparer du tôt ».
Valérie Zoma affirme par ailleurs être habituée aux critiques négatives de certaines personnes et garde l’oreille attentive aux bonnes critiques et aux bons conseils. Son souhait, c’est d’avoir plus de moyens pour agrandir son atelier au bonheur de sa clientèle.

Dame Yaro/Yaméogo Nicole est soudeuse de profession. Pour elle, il n’y a pas de métier interdit aux femmes ; tout dépend de leur engagement. « J’ai reçu un kit après une formation à l’Agence nationale de la promotion de l’emploi qui m’a permis d’ouvrir mon atelier » dit-elle.
Les difficultés ne manquent pas poursuit elle « mais j’encourage les femmes à se lancer dans le domaine. De nos jours, les femmes ne veulent pas s’investir elles sont nombreuses à faire le tissage qui ne leur rapporte même plus grand-chose » martèle-t-elle.

Dame Yaro/ Yaméogo Nicole invite les femmes à ne pas trier de métier

Nicole Yaro n’a pas manqué de manifester sa joie car elle arrive à subvenir à ses besoins et scolariser ses enfants malgré la petitesse de son atelier. « S’il y a le marché, je me fais souvent aider par des hommes afin de pouvoir respecter les délais des clients » a-t-elle affirmé.

La mécanique, la maçonnerie, la soudure, la peinture et l’électricité sont des domaines qui intéressent de plus en plus le genre féminin. Et pour ces filles, le choix de leurs métiers est aussi une interpellation aux jeunes filles à se battre car seul le travail libère.

Sakinatou ROAMBA
Lefaso.net