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Mouvement Démocrate (MoDEM) : « Nous ne nous sentons aucunement responsables de l’échec de l’UPC », déclare Justin Compaoré

Publié le mardi 19 janvier 2021 à 16h05min

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Mouvement Démocrate (MoDEM) : « Nous ne nous sentons aucunement responsables de l’échec de l’UPC », déclare Justin Compaoré

Le Mouvement Démocrate (MoDEM) tiendra son premier congrès extraordinaire les 22 et 23 janvier 2021 à la Maison du peuple à Ouagadougou. L’annonce a été faite au cours d’une conférence de presse animée ce mardi 19 janvier 2021. Les démissionnaires de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) ont également donné leur lecture sur l’entrée au gouvernement de leur ancien ‘’camarade-président’’, Zéphirin Diabré.

Cette sortie médiatique était attendue. Ils ont quitté le navire avant les élections présidentielle et législatives de novembre 2020 pour rejoindre la majorité. Au lendemain de la réélection du président du Faso, leur capitaine (Zéphirin Diabré) les rejoint. Au cours de cette conférence de presse du Mouvement Démocrate (MoDEM), le vice-président, Justin Compaoré (le Poé Naaba), ancien membre du Bureau politique national (BPN) de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), a fait des déclarations sur son ancienne famille politique.

Aux élections de 2015, l’UPC était la deuxième force politique du Burkina Faso. Les résultats de celles de 2020 la classe en quatrième position. Il reste à savoir si c’est le MoDEM qui a poussé l’ancienne première force de l’opposition dans ce nouveau choix. Le Poé Naaba a tenu à donner son « appréciation personnelle » sur cette question. « J’estime que leur choix a été carrément indépendant des événements qui ont pu pousser certains d’entre nous à quitter l’UPC », a-t-il indiqué.

Selon le vice-président du MoDEM, Justin Compaoré, la scène politique est en perpétuelle mutation

Mais qu’est-ce qui pourrait bien justifier le classement actuel de l’UPC ? Du côté du MoDEM, leur responsabilité n’est pas engagée. « Nous ne nous sentons aucunement responsables de l’échec de l’UPC. Nous nous sentons responsables de nous-mêmes, nous avons fait notre propre introspection et nous espérons avancer sereinement en pleine conscience de nos choix », a-t-il déclaré.

« Travailler ensemble est différent de retourner à l’UPC »

Cette première conférence de presse du MoDEM, après la nomination du premier gouvernement du second mandat du président Kaboré, a été une occasion de parler de l’entrée de Zéphirin Diabré au sein du gouvernement.

Pour cette entrée, Justin Compaoré et ses camarades n’ont pas un avis défavorable. Au contraire, ils disent apprécier de « façon positive » la participation de Zèph (comme on l’appelle couramment) dans l’actuel gouvernement. « Je suis convaincu que monsieur Zéphirin Diabré a de la ressource intellectuelle par rapport à cette question de la réconciliation nationale et de cohésion sociale », a poursuivi l’ancien camarade de Zèph, le Poé Naaba.

Les animateurs de la conférence de presse ont plus parlé de Zéphirin Diabré que sur le congrès extraordinaire du MoDEM

A la question de savoir si le MoDEM et l’UPC reviendront encore ensemble un jour, Justin Compaoré a tenu à faire la différence. « Je ne serai pas gêné de travailler avec quelqu’un de l’UPC, mais c’est différent de retourner à l’UPC », a-t-il clarifié.

Conquête des municipalités de 2021

Présenté et lancé officiellement le 29 octobre 2020, le Mouvement démocrate (MoDEM) va tenir son tout premier congrès extraordinaire les 22 et 23 janvier 2021 à la Maison du peuple de Ouagadougou. Pour cette première grande activité politique de ce Mouvement, les responsables indiquent qu’il fallait un congrès extraordinaire et non ordinaire afin de lancer les bases du parti.

« Ensemencement d’une véritable démocratie et stratégies endogènes pour la conquête des municipalités ». C’est sous ce thème que le MoDEM va se pencher durant les 48 heures de travaux.

Le président du Comité national d’organisation, Aimé Pascal Rouamba

Selon le président du Comité national d’organisation, Aimé Pascal Rouamba, ce congrès va permettre de prendre de « bonnes stratégies politiques innovantes et endogènes » pour la conquête des municipalités de 2021. « Ainsi, nous souhaitons que ce congrès soit le vivier de l’implantation de notre parti au Burkina Faso », a-t-il affirmé.

Les responsables du MoDEM n’ont pas caché leur volonté de rafler plusieurs municipalités du Burkina Faso aux échéances à venir. « Nous avons l’intention de tisser notre toile jusqu’au fin fond des 320 communes du Burkina Faso », a confié Justin Compaoré.

Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 19 janvier 2021 à 12:16, par DJANGO En réponse à : Politique : « Travailler avec quelqu’un de l’UPC est différent de retourner à l’UPC », clarifie Justin Compaoré

    Oui PouéNaba. Il y ’a ceux qui créent le parti et ceux qui font le parti. La politique est ainsi faite. Le diplôme c"est en classe. On ne devient pas président après un forage

  • Le 19 janvier 2021 à 12:21, par Visionnaire En réponse à : Politique : « Travailler avec quelqu’un de l’UPC est différent de retourner à l’UPC », clarifie Justin Compaoré

    Il faut travailler à séparer la chefferie traditionnelle à l’exercice du pouvoir d’État, celui de la république. C’est deux choses différentes. Nous œuvrerons à faire en sorte que les rois fassent un choix entre la politique et leurs chapeaux. Ce temps n’est plus loin.

  • Le 19 janvier 2021 à 17:06, par sai En réponse à : Mouvement Démocrate (MoDEM) : « Nous ne nous sentons aucunement responsables de l’échec de l’UPC », déclare Justin Compaoré

    Maintenant que toute l’UPC se retrouve à la soupe, nul ne peut critiquer l’autre. Je salue Tambi Kaboré, waly et Elysé Kiemdé qui ont les premiers à voir clair.

  • Le 19 janvier 2021 à 18:57, par Lamine Ouedraogo En réponse à : Mouvement Démocrate (MoDEM) : « Nous ne nous sentons aucunement responsables de l’échec de l’UPC », déclare Justin Compaoré

    C’est une honte politique ce que vous êtes en train de faire.

  • Le 19 janvier 2021 à 20:43, par savadogo daouda En réponse à : Mouvement Démocrate (MoDEM) : « Nous ne nous sentons aucunement responsables de l’échec de l’UPC », déclare Justin Compaoré

    La question est de savoir , ; tout ce beau monde ne s’est pas agglutiné autour du même plat pour rien .
    Plus d’une centaine de parties politiques et d’associations , certainement pas pour des questions idéologiques , mais d’interêts particuliers.
    Et sur le dos de notre pauvre peuple.
    Attendons nous à des demultiplications de postes de directions et autres institutions inutiles et budjetivores pour caser tout ce beau monde .
    Enfin ; notre peuple le merite très bien

  • Le 20 janvier 2021 à 05:54, par le Nomade En réponse à : Mouvement Démocrate (MoDEM) : « Nous ne nous sentons aucunement responsables de l’échec de l’UPC », déclare Justin Compaoré

    Je crois que dans cette déconfiture de l’UPC, il y a un homme dont il faut reconnaire la clairvoyance, en l’occurence Louis Armand Ouali actuel Conseler Diplomatique du PF. Dès le début après les élections de 2015, il a milité pour que l’UPC participe au gouvernement avec le MPP, il a été traité de tous les maux, insulté et chassé du Parti. L’histoire lui donne raison et je pense que le Président de l’UPC et ses membres lui doivent des excuses ! Les Chefs coutumiers doivent choisir entre leur bonnet et la participation active dans la vie politique, mais cela n’est possible que si l’Etat met en place un statut particulier pour eux.

    • Le 20 janvier 2021 à 13:31, par Mamadou En réponse à : Mouvement Démocrate (MoDEM) : « Nous ne nous sentons aucunement responsables de l’échec de l’UPC », déclare Justin Compaoré

      Mais qu’est -ce qu’on veut au Burkina ? La naissance d’une nouvelle dictature en faisant le lit à la création d’un méga parti (national)qui pouvait venir d’une symbiose ou d’un trop gros rapprochement entre le MPP et l’UPC..Le C.D.P utilisé par l’ancien régime pour régner au Faso est né comment ? Rappelez vous. Donc, l’U.P.C, avec ses 33 députés (2ème force politique en 2015) à l’issue des Législatives de 2015 avait un devoir salutaire d’incarner une opposition politique pour éviter que les gens d’en face ne dorment sur leurs lauriers. Mr Zéphirin s’est fait hara-kiri en jouant ce rôle combien ingrat d’’emmerder le pouvoir en place.La preuve, des gens ont quitté le navire battant pavillon UPC. Alors que dans une réelle démocratie, on doit disposer d’une majorité et d’une opposition forte. Salut.

  • Le 20 janvier 2021 à 14:58, par Sidpawalemde Sebgo En réponse à : Mouvement Démocrate (MoDEM) : « Nous ne nous sentons aucunement responsables de l’échec de l’UPC », déclare Justin Compaoré

    Mon cher Mamadou, permettez-nous de douter que le choix de Zéphirin Diabré en 2015 ait été guidé par le souci principal d’avoir "une opposition forte"...

    On pourrait plutôt penser qu’il tenait surtout à être calife à la place du calife à Kossyam, et que pour cela, il devait refuser une alliance entre insurgés, où il aurait dû se mettre à l’infinitif et qui l’aurait empêché d’être candidat en 2020.

    Il a préféré se retourner vers une alliance avec les non-insurgés, espérant avec leur appui d’une part provoquer un second tour, et d’autre part devenir président. Ce calcul a échoué pour une raison principalement :

    Contrairement à lui, tous ses camarades de parti et militants ne sont pas d’accord pour faire alliance avec "tout le monde" pourvu que l’on gagne. D’où les nombreux cadres qui ont quitté le navire le long du quinquennat. Mais aussi le demi-million d’électeurs qui lui ont tourné le dos, sauf que ça, il ne l’a pas vu venir...

    Une opposition forte et crédible est bien possible au Faso, mais il faut pour cela que les gens changent de mentalité et cotisent enfin pour faire vivre leur parti et défendre leurs idées, même entre deux élections.

    Il ne suffit pas de parler fort mais détourner la tête quand on parle de financer les activités, réduisant le parti aux sorties médiatiques et aux diktats du président-fondateur-financier.

    Sinon, c’est peine perdue, le financement d’état n’arrange que ceux qui sont déjà forts et reste insuffisant. Même l’actuel chef de file de l’opposition, le CDP , ne tiendra pas longtemps, si c’est le seul Eddie Komboigo avec des "aides ponctuelles" du clan Compaoré et de ses élus, qui doit faire vivre le parti.

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