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Processus démocratique : Des Burkinabè d’Allemagne exigent le droit de vote

Publié le mercredi 28 septembre 2005 à 08h18min

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Ils vivent en Allemagne mais suivent de près l’actualité nationale. Dans cet écrit, des compatriotes interpellent les acteurs politiques, culturels et religieux afin qu’ils prennent leurs responsabilités en vue de "sauver le processus démocratique".

Nous, Burkinabè résidant en Bavière, en République fédérale d’Allemagne (RFA), venons par cet écrit, apporter notre modeste contribution malgré la distance, aux débats actuels sur la situation nationale, dans l’unique but d’apporter notre pierre à la construction nationale comme la logique le voudrait. Nous ignorons la réalité du terrain, mais sur notre terre d’acceuil, nous suivons l’évolution des situations socio-économique et politique de notre pays, par voie de presse et déplacement de certains de nos frères.

Le constat nous amène à dire que nos acteurs de la scène politique, très préoccupés ou seulement préoccupés par les échéances électorales à venir, ont oublié ou ignorent l’essentiel de leur devoir.

Pendant que la famine menace toutes les régions du pays, jusqu’à ce qu’un sac de maïs coûte trente mille francs CFA, un peu moins que le salaire d’un fonctionnaire moyen ; pendant que le choléra et d’autres maux font ravage ; l’insécurité qui s’accroît de jour en jour ; une fracture sociale impardonnable... le tout couronné d’une rentrée scolaire synonyme de casse-tête et de nuits blanches pour tout parent d’élève sauf ceux du cercle vicieux, on ne trouve rien d’autre à faire que de se cantonner à une élection dont on connaît déjà les résultats.

L’opposition, censée travailler à l’alternance ne fait que se discréditer.
Alors, on se demande si le lot de politiciens intellectuels du pays se donnent un devoir autre que celui de l’intérêt personnel.

Nos politiciens ont choisi comme toujours, de jeter dans l’enfer le peuple qui leur a fait confiance. Le pays va mal, mais pire, le gouvernement, pour sa part, refuse cette triste réalité, en faisant du courage du peuple un outil de défense devant les organisations internationales et les partenaires au développement.

Notre fierté procède du courage de notre peuple

Malgré le classement au bas du tableau par le Programme des Nations Unies pour développement (PNUD), ce qui n’est pas du tout faux, le Burkina Faso vient d’être hissé au rang de premier producteur africain de coton, courage et merci à tous les acteurs du secteur agricole mais surtout à nos braves paysans.

Parlant de la corruption, quelqu’un disait que tout le monde était achetable au Burkina Faso. C’est triste comme réalité. Comment peut-on, en période de famine, sortir des dizaines de millions de nos francs pour clouer le bec à des personnes censées animer la vie politique d’un pays ? Qu’avons-nous à dire à nos amis et partenaires au développement ? Pourquoi parlons-nous toujours de développement solidaire, si on construit et détruit au même moment ? "Malheur à ceux qui bâillonnent leur peuple."

En politique, tous les coups bas sont permis et la trahison peut venir de partout et pour des questions de calculs à des fins personnelles. On peut comprendre que des députés démissionnent d’un parti au nom duquel ils ont été élus, des cas similaires se passent même dans les pays développés où le système de démocratie est plus avancé. Ce qui se passe chez nous est tout autre que de la démocratie.

On a des lois claires mais, curieusement, des hommes de droit poussent l’audace jusqu’à les rendre nulles, sans se soucier de rien. Seul Me Gilbert Ouédraogo de l’ADF/RDA, nommé chef de file de l’opposition par décret en application du code électoral, peut nous expliquer cela. La décision de soutenir le candidat du parti au pouvoir du premier représentant de l’opposition nous éloigne incontestablement du processus démocratique véritable.

Une autre prise de position tout de même honorable : la démission de l’Assemblée nationale du député Bénéwendé Sankara de l’UNIR/MS nous a beaucoup surpris, mais nous croyons à la sincérité de cet autre homme de droit. Nous saluons son courage qui est sans précédent dans l’histoire de notre pays, qui montre les vrais soucis au quotidien du contribuable, comme l’a su démontrer son idole. Pourvu qu’il n’ait pas déjà tout encaissé du restant de son mandat.

"Les Burkinabè sont mûrs d’esprit"

Un haut responsable de l’Eglise a déjà dit qu’à part Blaise Compaoré, personne d’autre ne pouvait gouverner le Burkina Faso. Il n’a pas tort, quand on regarde le comportement de nos hommes politiques. Du point de vue responsabilité, dans cet échec de construction de la Nation, le pouvoir tente de mouiller tout le monde dans son système par des rencontres, des forums et concertations sanctionnés par des recommandations qui n’ont jamais servi à rien. Cas des réformes politiques. Ainsi, on se rend compte que tout est fait pour maintenir le peuple dans la misère pour mieux le conduire au pâturage du 13 novembre prochain.

Nous pensons que cette méthode est ingrate et dépassée. Les Burkinabè sont mûrs d’esprit. Les différentes réactions qui font la Une des journaux le démontrent. C’est grâce à cet esprit de maturité que le pays connaît une stabilité contrairement à certains de nos voisins.

Nous, Burkinabè en Bavière, invitons les autorités coutumières et religieuses du pays à s’impliquer davantage en tant que sages, à rappeler aux uns et aux autres leurs responsabilités dans telle ou telle situation pour une vie meilleure des Burkinabè dans un meilleur processus de démocratie du pays, et non d’accompagner le pouvoir de Blaise Compaoré dans son échec lamentable du processus de démocratie afin d’éviter toute complicité.

Le même appel, nous le lançons à l’endroit de tous les fils du pays, élèves et étudiants, élites de demain.
Nous invitons le pouvoir à avoir pitié du peuple et à penser aux préoccupations réelles du moment dans le seul but de poser des bases d’une démocratie véritable pour l’honneur et la paix sociale du pays.

Pour conclure, nous exigeons le droit de vote pour les Burkinabè de l’extérieur, afin que nous aussi, nous puissions remplir notre devoir civique.
Les Burkinabè de l’extérieur résidant en Bavière, en Allemagne, félicitent l’ensemble de la presse du Faso pour leurs efforts dans le traitement de l’information.

Ont signé :
- Hamado Dipama : Schongauerstrasse 30a 86899 landsberg am lech.Bayern Allemagne. Tél. : 004917629755861
- Sanou Issia : Pragerstrasse 44 . 80937 München. Tél. : 00491798953160

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