« Beaucoup de personnes se posent la question certainement, et à juste titre, de savoir ce que l’institution devient, ce qu’elle fait dans la mise en œuvre de sa mission ». C’est en ces termes que le président du Haut-conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN), Léandre Bassolé, a introduit son mot au cours de la sortie médiatique de son institution, ce lundi 22 juin 2020.

Pendant ce « long et grand silence », le HCRUN a continué à travailler et à examiner les dossiers qui lui sont soumis. Il y a eu plusieurs résolutions, à en croire Léandre Bassolé, qui n’a pas tenu à dresser une liste exhaustive. Toutefois, il a cité à titre d’exemple le dossier des militaires et policiers radiés suite à la mutinerie de 2011. « Nous sommes en train de traiter d’autres dossiers. Et c’est le traitement de ces dossiers qui constituent nos activités futures », a indiqué le président du HCRUN.

Le président du Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN), Léandre Bassolé

Selon l’agenda de l’instance pour la réconciliation et l’unité nationale du Burkina Faso, les activités à venir auront deux phases. Il s’agit premièrement des visites de travail et d’échanges avec toutes les entités du Burkina. Cette étape va permettre au HCRUN de rencontrer entre autres les partis politiques, les Organisations de la société civile (OSC), les syndicats, les coutumiers et les confessions religieuses. Pour le HCRUN, l’objectif est de « brasser » toutes les composantes de la société afin de leur porter le même message.

A cet effet, des correspondances ont été déjà adressées aux cibles avec des propositions de dates de rencontre. Ce mardi 23 juin 2020, le Chef de fil de l’opposition politique du Burkina Faso (CFOP-BF) va inaugurer cette « campagne ».

« Le but ultime, c’est d’aboutir à la réconciliation »

Pour Léandre Bassolé, l’objectif des traitements de dossiers n’est pas uniquement la réparation. « Le but ultime, c’est d’aboutir à la réconciliation, c’est de reconstruire avec les populations notre vivre-ensemble, de faire en sorte que notre tissu social soit recousu de manière à retrouver la joie de vivre entre nous », a-t-il affirmé.

Les membres du HCRUN ont pris part à cette sortie médiatique

La deuxième activité consiste à organiser un séminaire durant lequel le HCRUN va analyser et partager les propositions de toutes les entités pour appréciation, séance tenante. « C’est comme ça qu’on pourra arrêter définitivement un programme dans lequel chacun va se retrouver et auquel il sera prêt à contribuer », foi de Léandre Bassolé.

De l’avis des conférenciers, ce programme d’activités est une démarche qui n’est pas nouvelle au sein du HCRUN, parce qu’en 2018, neuf régions sur les treize du Burkina ont été couvertes. Pour Léandre Bassolé, « toute initiative qui, même de manière unilatérale, pourrait entrer dans le cadre de mission du HCRUN, sera prise en compte ».

Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net