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Transport interurbain : Un timide démarrage dans les gares de Ouagadougou

Publié le mardi 5 mai 2020 à 22h45min

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Transport interurbain : Un timide démarrage dans les gares de Ouagadougou

Suspendues le 23 mars 2020 dans le cadre de la lutte contre la propagation du Covid-19, les activités de transport ont repris ce 5 mai 2020 sur toute l’étendue du territoire national. En ce premier jour de retour sur les routes, les cars de transport en commun dans la capitale démarrent difficilement.

« Nous n’étions pas sûrs que ça aura lieu aujourd’hui, du coup, il n’y a pas eu les départs de 7h, 8h et 9h. Le premier départ de ce jour est prévu pour 12h, et le second à 14h. Les gens viennent timidement ». C’est le constat de Hamed Maïga, chef de gare de la compagnie de transport Saramaya qui dessert la deuxième plus grande ville du pays, Bobo Dioulasso. En temps normal, la compagnie a entre 7 et 9 départs par jour. En tout cas, depuis ce 5 mai 2020, le vrombissement des cars de transport interurbains redonne un peu de vie aux différentes gares, restées bien mornes depuis plus d’un mois. Mais partout, le constat est le même. L’on est bien loin de la période d’avant suspension où ces lieux grouillaient de monde.

Hamed Maïga chef de gare de Saramaya Transport

A la gare de la compagnie STAF à Larlé, le redémarrage est effectif mais ce n’est pas l’affluence des grands jours. « Notre premier jour n’est pas facile parce qu’il n’y a pas de clients. Les gens n’étaient même pas sûrs qu’on allait reprendre aujourd’hui. Pour les départs de 5h par exemple, c’est seulement les passagers qui ont dormi ici qui ont bougé. Il n’y avait même pas 30 personnes dans les cars de 64 places. On va attendre quelques jours pour espérer une pleine reprise », constate Iliassa Ouédraogo, responsable de la gare qui guette l’engouement dans les jours à venir.

Iliassa Ouédraogo de STAF : « Notre premier jour n’est pas facile, il n’y a pas de clients »

Le même constat est fait à la gare SBTA de Gounghin. Karim Ouédraogo, premier responsable des lieux, note que les clients ont peut-être été surpris par la reprise. « Il y en a qui doutent encore. Certains viennent s’informer avant d’aller s’apprêter pour revenir », précise-t-il.

Cheick Ouédraogo qui travaille au guichet d’enregistrement des tickets à STAF n’en dit pas plus. Pour lui, l’information sur la reprise des activités de transport n’est pas vraiment passée. « Il y a bien de gens qui ne savent pas encore que la reprise a lieu aujourd’hui. Dans 2 ou 3 jours, quand la nouvelle de la reprise se répandra, il y aura certainement plus d’affluence », croit savoir le jeune guichetier.

A SBTA, Karim Ouédraogo chef de gare est strict. Sans cache nez, aucun client n’embarque

Il faut dire que même si l’annonce de la reprise des activités de transport a été faite le weekend par le Haut conseil des transporteurs du Burkina Faso, tous les acteurs étaient en attente d’une autre décision : celle de la suspension du décret mettant les villes ayant connu au moins un cas de Covid-19 en quarantaine. La nouvelle est tombée dans la soirée du 4 mai 2020, prenant ainsi de court plus d’un.

Faire avec le Covid-19

A SBTA, Karim Ouédraogo le chef de gare refuse qu’un passager monte dans le bus. Pour cause, il ne porte pas de cache-nez. Le client bien que portant un turban qui couvre une partie de son visage, l’accès au bus lui est refusé. Malgré les insistances du voyageur, le chef de gare reste sur sa position. « Si on te laisse monter, les femmes aussi viendront dire qu’elles portent un foulard donc de les laisser monter sans cache-nez », lui lance-t-il, avant de nous confier que ce sont des « fermes » consignes de la faitière. « Le port du cache-nez est obligatoire. Si tu viens à la gare et que tu constates la rigueur, demain tu vas te préparer », ajoute Karim Ouédraogo.

Des rangs clairsemés à Saramaya

A Saramaya comme à SBTA pour avoir accès à la gare, il faut passer par la case lavage des mains. Un dispositif est installé à cet effet. Et pour rentrer dans les bus également, c’est un agent qui vous accueille avec un gel hydro-alcoolique. Pour éviter des surprises désagréables de dernière minute, Saramaya contacte individuellement ses clients pour leur donner des consignes. « On a des agents qui sont chargés d’appeler les clients pour les prévenir de venir avec un cache-nez sans quoi, ils n’auront pas accès à la gare. Il y a spécialement une équipe chargée d’appeler les clients », nous apprend Hamed Maïga.

En plus de l’appel des voyageurs, Cheick Ouédraogo offre du gel Hydro alcoolique aux voyageurs

Salif Sedégo, commerçant qui attendait depuis la reprise des échanges inter villes, a poussé un ouf de soulagement alors qu’il s’apprêtait à prendre place dans le bus, en direction de Ouahigouya. Pour lui, c’est la relance de ses affaires, même s’il reconnait avoir beaucoup perdu pendant la période de suspension. Du coté des sociétés de transports par contre, tout ne roule pas convenablement. A Saramaya par exemple, impossible de faire bouger les cars après 14h 30. « A cause du couvre-feu, on ne peut plus bouger après 14h 30. Il faut aller plus tôt pour que les passagers rentrent chez eux avant l’heure », nous explique Hamed Maïga. Il faut donc attendre une décision.

Le geste qu’il faut faire désormais faire avant de prendre place dans le bus

Tiga Cheick Sawadogo
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