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Syndicats : des sections SNEA-B à Lazare Tapsoba

Publié le mercredi 14 septembre 2005 à 07h52min

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En réaction à l’écrit de M. Lazare Tapsoba, paru dans l’Observateur Paalga du lundi 29 août 2005, les sections SNEA-B du Gourma et du Yatenga nous ont fait parvenir chacune un droit de réponse. Dans leurs écrits dont teneur suit, elles invitent M. Tapsoba à recentrer le débat.

du Bureau de la section du Yatenga

Le SNEA-B, comme l’a dit M. Tapsoba Lazare, fut jadis, est, et sera toujours une école de démocratie. Son objectif premier demeurera à jamais la défense des intérêts matériels et moraux de tous les enseignants et enseignantes, et non une opportunité pour garantir les intérêts d’un seul individu de quelque nature qu’ils soient. A ce titre, nous nous élevons contre toute critique externe, en l’occurrence celle de M. Tapsoba Lazare, qui, loin d’être constructive, est, à notre avis, de nature à ternir l’image de notre noble organisation.

Nous vous invitons, M. Lazare, à chercher le lieu pour régler vos différends avec la personne de M. Jean Kafando et ne pas vous retrancher derrière le SNEA-B, qui n’est pas un parti politique créé par ce dernier.

Si réellement vous pensez qu’il y a du linge sale et que vous tenez à ce qu’il y ait la propreté dans la famille, c’est dans cette même famille que doit se faire la lessive. Le SNEA-B a des instances qu’il tient ordinairement et régulièrement et c’est au sein de celles-ci que se prennent toutes les importantes décisions après des débats concertés. Le Secrétaire général, en aucun cas, ne peut se prévaloir du droit de prendre une seule décision de son propre chef.

Nous sommes un syndicat autonome et souverain qui a sa ligne syndicale, combat l’anarchie et le désordre dont vous faites montre, qui loue au contraire la détermination et le courage de ceux qui savent se faire entendre dans le sens de l’intérêt général.

A vous suivre, tous les membres du Bureau national et les délégués des sections ne sont que des figurants au sein de l’organisation. Cette vision est déplacée et c’est nous manquer de respect.

Des propos nuisibles d’un militant déçu

Revenons à présent à certains points de vos écrits. Vous affirmez que c’est à partir du moment où Jean Kafando a accédé au secrétariat général que le problème du terrain s’est posé. Le problème s’était-il posé ou le Secrétaire général l’a-t-il créé ? Aussi à partir de quel moment et dans quelles conditions peut-on être attributaire de terrain ?

Nous, délégués des sections, nous en sommes fiers et témoins des travaux qui se déroulent présentement sur le site. D’ailleurs nous y avons été accueillis pour un séminaire, du 23 au 27 août 2005.

Nous vous invitons à y faire un tour.

Peut-on vouloir d’une chose et de son contraire ?

Parlant de votre suspension, il faut simplement rappeler que vous n’êtes pas le premier militant concerné. Nos textes condamnent l’indiscipline syndicale. Ce n’est pas le Secrétaire général qui vous a suspendu. Pourquoi parlez-vous de "gloire" pour lui et de "salut" pour vous ?

D’autre part, vous voulez pousser des camarades à se révolter contre notre Secrétaire général. Vous-mêmes étiez membre du Bureau national. Depuis longtemps on ne permet pas aux camarades de garder par-dévers eux des copies du rapport financier pour une raison que vous n’ignorez pas. Que voulez-vous ? Alors, nous concluons que vous êtes en train d’empoisonner notre organisation afin d’assouvir vos desseins inavoués et malsains.

Mais M. Lazare, ex-militant SNEA-B, détrompez-vous pendant qu’il est temps. Ne confondez pas règlement de compte et combat de justice. Si vous voulez le bien du SNEA-B et que vous comptez y retourner, vous avez intérêt à vous conformer aux textes en vigueur.

Nous attirons ici l’attention de tous les militants SNEA-B à rester sereins, à se démarquer des propos nuisibles d’un militant déçu, en la personne de M. Tapsoba Lazare, car les acquis du SNEA-B sont palpables et l’organisation va grandissante. Tous unis, barrons la route aux fossoyeurs !

Pour le Bureau de la section du Yatenga, le Secrétaire général Mady Ouédraogo

Pour la section du Gourma

Quelle autopunition devons-nous nous infliger, nous qui sommes traités, de façon énergique, d’élèves d’une école de la traîtrise, de l’injustice, du militantisme servile et de l’unilatéralisme ?

Assurément, confidence à vous faire chers lecteurs, il nous a fallu un dictionnaire encyclopédique pour comprendre cet écrit du camarade Lazare Tapsoba. Pourquoi ? Cela, nous le savons normal, surtout quand son inspiration tire sa source d’un bureau où l’oisiveté est monnaie courante et où, au seuil de la porte, sont suspendus haine et désir hardant de vengeance.

Haine et vengeance contre qui et pourquoi ? Permettez-nous de nous le demander et de vous le laisser deviner.

Du reste, aidez-nous à comprendre pourquoi le camarade Lazare, inspecteur de son état, chef de la circonscription d’éducation de base de Tambaga, est aussi amer, grossier, dans son écrit paru dans L’Observateur Paalga du lundi 29 août 2005, écrit qui n’est d’ailleurs qu’une récidive.

Pourquoi cette flopée d’injures contre la camarade Jean Kafando et tout le SNEA-B ?

En effet, dans cet écrit précisément, nous, militants du SNEA-B, sommes tous dessinés à la plume et à l’encre de la traîtrise.

Envers qui avons-nous été déloyaux ?

Il n’est pas de notre pouvoir ni de notre devoir, nous section du Gourma, de vous dire, camarade Lazare, pourquoi le SNEA-B n’est pas un syndicat traître ; nous le laissons à qui de droit ; seulement sachez que notre organisation est un syndicat autonome, autonome dans l’esprit et dans son schéma directeur. Il ne roule sous la coupe d’aucune centrale syndicale et n’a peur d’affronter qui que ce soit pour défendre les intérêts moraux et matériels de ses militants. Nous ne vous apprenons rien, camarade Tapsoba, vous qui avez siégé pendant six ans au bureau national, soit trois ans du premier mandat du camarade Jean Kafando.

Nous ne sommes pas injustes

Vous oubliez que si nous sommes traîtres aujourd’hui, nous ne l’aurions appris que de vous, nos aînés ; fort heureusement, nous ne le sommes pas. N’est-il pas plutôt de la traîtrise, ce comportement dont vous faites l’objet aujourd’hui ?

Outrepassant nos statuts et règlements intérieurs dont vous êtes aussi auteur, vous êtes passés par la presse pour exprimer votre mécontentement face à un problème donné, et pour lequel vous auriez eu une oreille attentive au sein de nos instances.

Comment, camarade, en toute âme et conscience (si vous en avez une), pouvez-vous vous dire solidaire de votre structure, quand vous la sommez de bafouer son honneur, en lui demandant de supplier le pardon à une organisation syndicale que nous nous gardons de citer ; alors que vous semblez oublier que celle-ci (l’organisation pour laquelle vous faites sonner cloches et trompettes) a quitté la table de négociation lors de la relecture de la loi 013, se désolidarisant d’un groupe de syndicats où elle assurait le secrétariat. Et cela même au risque de voir brimer les intérêts de ses militants, uniquement par simple sympathie pour une centrale syndicale. De quel honneur parliez-vous ?

Bref... Nous n’en dirons pas plus. Nous avons le sourire aux lèvres, chers lecteurs, quand nous entendons le camarade nous traiter d’injustes. Nous aimerions en toute sincérité comprendre. Honorable Lazare, sommes-nous injustes parce que les responsables syndicaux réunis en congrès les 2, 3 et 4 septembre 2003 ne vous ont pas permis, par le vote démocratique au bulletin secret, de faire à nouveau partie du bureau présent, ou sommes-nous injustes parce que les mêmes congressistes, par le vote toujours au bulletin secret, ont désigné le camarade Jean Kafando et une équipe, jugée plus compétente que vous pour présider aux destinées de l’organisation pour une période de trois ans ?

Si nous sommes injustes pour l’une ou l’autre de ces raisons, nous n’avons ni peur ni honte de l’être, car nous ne le sommes qu’à vos yeux, et non devant l’histoire. Nous agissons selon l’idéologie de notre syndicat. Nous n’avons pas de doute là-dessus, le Syndicat national des enseignants africains du Burkina a été et demeure une école de la démocratie, où la justice, l’honnêteté, la transparence et la solidarité constituent le fer de lance.

Un sage n’affirme rien qu’il ne prouve

Vraiment, votre comportement nous agace, tellement votre haine envers le camarade Secrétaire général l’emporte sur la raison. Du reste, nous vous rassurons que ce que vous qualifiez de militantisme servile et d’unilatéralisme ne sont que l’expression de la transcendance de nos visions personnelles et individualistes, au profit d’une mobilisation commune autour du bureau national pour l’aboutissements de nos objectifs, et l’épanouissement de nos militants dans leur fonction d’enseignants et d’enseignantes.

Les exemples par vous pris pour convaincre l’opinion publique de la disgrâce de Jean Kafando sont bien connus dans le milieu syndical SNEA-B. Le problème du terrain, sur lequel d’ailleurs se réalise le centre d’accueil de l’éducateur, celui de l’application du protocole d’accord SNEA-B/Gouvernement et que sais-je encore, ne sont pas balayés du revers de la main comme vous l’auriez souhaité (ce qui agrémenterait vos écrits).

Rassurez-vous, contrairement à ce que vous pensez, les responsables des sections ne se laissent aucunement duper par le camarade Kafando ; d’ailleurs son éthique ne lui en donne ni le courage, ni la force.

Malheureusement, vous en faites un problème personnel. Grandes félicitations quand même pour votre esprit fertile, plein d’imagination.

N’est-ce pas plutôt votre égoïsme et votre avide orgueil qui vous aveuglent au point de vous faire délirer ? Vous ne démordez pas en dépit du flirt tant souhaité par nous, militants d’avec l’instance dirigeante. Un sage n’affirme rien qu’il ne prouve. Chers lecteurs, rappelez-vous le dicton qui dit qu’il est vain d’essayer de réveiller quelqu’un qui ne dort pas.

Si le camarade Tapsoba Lazare pouvait voir, que disons-nous, voulait voir, il se sentirait aussi responsable que Kafando et les anciens membres du BN, de toutes les supposées fourberies dont il le rendrait auteur. Même si en son temps il manquait d’arguments pour convaincre, cela ne le disculperait aucunement, car il y était l’œil et l’oreille de plus de dix mille militants, que lui et ses camarades du Bureau national devaient représenter.

Cet écrit n’a pas pour objet de faire la manucure du camarade Kafando. Aussi vous recommandons-nous de cesser de languir et d’éviter toutes récidives, qui pourraient vous être nuisibles.

Sur ce, nous rangeons le stylo et la feuille là où nous les avons pris. Néanmoins, qu’il nous soit permis de dire ceci :

"Camarade Kafando, à toi et à ton staff (bureau national), la section du Gourma réitère son soutien et ses encouragements, aujourd’hui plus qu’hier, pour les actions futures".

Fada, le 7 septembre 2005

Pour la section du Gourma Le Secrétaire général Dieudonné Louari

L’Observateur

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