Exclusion sociale de personnes accusées de sorcellerie : Les députés du Kourwéogo sensibilisent les populations sur le phénomène
Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme commun d’appui à l’Assemblée nationale (PROCAB), les députés de la province du Kourwéogo ont initié une sensibilisation sur l’exclusion des femmes sur la base d’allégations de sorcellerie. C’était le mardi, 3 mars 2020 à Boussé (chef-lieu de ladite province) en présence des forces-vives de la localité.
Le PROCAB, à travers la mise en œuvre de son programme d’appui à l’initiative parlementaire, accompagne les députés pour la sensibilisation des populations contre l’exclusion sociale des femmes. Sur cette base, les provinces de Bazèga,
Boulgou et Kourwéogo ont été choisies pour la réalisation de panels et sensibilisations sur les allégations des personnes “mangeuses d’âmes”, notamment des femmes chassées pour , dit-on, des questions de sorcellerie.
C’est ainsi que les députés du Kourwéogo ont décidé de plancher sur la question des femmes taxées de "mangeuses d’âmes" dans les différents villages de la province.
Pour ce faire, les députés Ousmane Diallo et Raphaël Koama ont initié un panel sur le thème : "Cadre de plaidoyer sur le phénomène des exclusions sociales des femmes dans la province de Kourweogo". L’activité a réuni les forces-vives de la province.
Selon les explications du député Ousmane Diallo, cette initiative vise à sensibiliser les populations sur les méfaits de l’exclusion sociale des femmes qualifiées de "mangeuses d’âmes " ou " sorcières". Une réalité liée à la mentalité, depuis belle lurette, partagée dans certains milieu. Une situation qui pourrait engendrer des conflicts sociaux majeurs.
Pour prévenir cette situation préoccupante, poursuit le député Ousmane Diallo, il faut débattre des réalités socio-culturelles qui encouragent les exclusions sociales des femmes, notamment l’exclusion sur la base d’allégations de sorcellerie et mangeuses d’âmes, afin de proposer des pistes de solutionnement.
Outre les sensibilisations des leaders locaux, Ousmane Diallo explique qu’il faut interpeller les autorités sur l’urgence de la protection des personnes bannies de leur société sur la base d’allégation de sorcellerie. C’est dans cette logique qu’ils ont invité les responsables politiques, administratifs, coutumiers et religieux, acteurs centraux pour le changement de mentalité. Pour les initiateurs, le phénomène d’exclusion des personnes pour cause de sorcellerie est une question culturelle qu’il faut résoudre de façon culturelle. Et ce, par la sensibilisation continue des acteurs locaux.
Edouard k. Samboe
Lefaso.net