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Insécurité dans la Comoé : Les forces de l’ordre doivent revoir leur copie

Publié le mercredi 7 septembre 2005 à 08h01min

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Dans les Cascades où l’insécurité est également vécue avec angoisse, les populations s’iterrogent sur l’efficacité des forces de sécurité quant à une réplique adéquate pour sécuriser les routes. La dernière attaque musclée opérée par les bandits armés de kalachnikovs le 29 août dernier, a fini de convaincre les usagers qu’ils doivent compter sur eux-mêmes.

Malgré les appels répétés au secours des victimes ce jour-là, les forces de sécurité ne se sont pas manifestées et la dizaine de malfrats a tranquillement dépouillé les pauvres populations avant de s’évanouir dans l’obscurité sans discrétion. Il ont tiré des coups de feu en l’air.

Le braquage opéré le 29 août dernier par les bandits, sort de l’ordinaire en ce sens que les forces de sécurité auraient été informées à temps et avaient donc la latitude de riposter, ce qu’elles n’ont pas entrepris. Dans cette attaque, l’extraordinaire réside dans le fait qu’un des passagers a pris des risques qui pouvaient lui coûter sa vie et partant, celle des autres. Cette action qu’il convient de saluer à sa juste valeur, a consisté pour l’auteur dont nous taisons volontairement l’identité pour des raisons de sécurité, à rester en contact permanent avec les forces de sécurité durant tout le temps qu’a duré le braquage. En effet, l’homme a eu plus de chance car le car qui le ramenait à Banfora, a été prévenu et s’est arrêté à Toussiana, à quelque 5 km du lieu de l’attaque. Il dit avoir alerté les forces de l’ordre.

Face au temps que mettaient celles-ci à se signaler, il a dû multiplier les appels. Conséquence, il aurait épuisé près de 15 000 F CFA d’unités sur ses portables qu’il venait de charger en quittant Bobo. L’homme courageux est allé plus loin, et avec son arme a pu arrêter des suspects qu’il a confiés aux forces de l’ordre à Banfora. Les victimes auraient perdu dans ce braquage tous leurs portables et la somme de 800 000 F CFA.

Manque d’une riposte appropriée

Le constat, c’est que sur la RN7, c’est au même endroit, c’est-à-dire au niveau de la colline de Toussiana sur l’axe Bobo-Banfora que les attaques ont lieu, dans un tournant un peu dangereux. Si cet endroit est stratégique pour les coupeurs de route, il peut l’être aussi pour les forces de l’ordre qui peuvent, si elles le veulent bien, boucler la localité pendant une attaque et attendre tranquillement. On ne leur demande pas un affrontement avec ces délinquants en pleine action et qui pourrait exposer même la vie des victimes.

Au vu de la chaîne de complicité dont s’entourent ces bandits, le moindre mouvement des forces de l’ordre pourrait leur être signalé. C’est aussi l’une des conséquences néfastes de la téléphonie mobile. Mais cela aurait au moins l’avantage d’écourter le calvaire des victimes si les délinquants sont obligés de suspendre leur opération afin d’éviter un face-à-face avec les forces de sécurité.

En tout cas, avec la récente attaque des bandits, la polémique est instaurée à Banfora autour de l’action des forces de l’ordre. Et à certains de suggérer l’enrôlement des DOZOS, ces chasseurs traditionnels dans la traque des malfrats. Bien entendu, les spécialistes des questions sécuritaires pourraient récuser l’option du fait des dérapages que cela pourrait engendrer. Mais ces « faiseurs de miracles », pourraient être d’un grand apport dans la lutte contre l’insécurité grandissante au Faso estiment les défenseurs de l’implication des DOZOS. Au-delà de toutes ces polémiques, dans les Cascades les forces de sécurité doivent réagir avec la dernière rigueur pour ramener la quiétude au niveau des populations.

Par Luc OUATTARA
Le Pays

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