Le cancer du col de l’utérus constitue un véritable problème de santé publique au Burkina Faso. En effet, le cancer du col de l’utérus représente selon GLOBOCAN 2018, 21,6% de tous les cancers soit 2517 cas sur un total de 11 643 nouveaux cas.

Cette maladie évitable demeure malheureusement l’une des principales causes de décès par cancer chez les femmes en Afrique. Or, la plupart de ces décès sont évitables à travers un programme de prévention et de traitement avec des interventions telles que la vaccination contre le HPV (Virus responsable du cancer du col de l’utérus) chez les jeunes filles et le dépistage et traitement des lésions précancéreuses.

C’est conscient de cela, que le gouvernement a rendu gratuit depuis 2016 le dépistage des lésions précancéreuses du col de l’utérus. Il est aidé dans sa lutte contre ce cancer par des ONG et les sociétés savantes sur le terrain. Pourtant, l’on constate encore des insuffisances dans l’offre de soins de prévention. « Sur un million de femmes attendues dans les prévisions de dépistage du cancer du col de l’utérus de la politique de gratuité 2017, seulement 10 000 femmes ont été enregistrées. », déplore Dr Isaïe Médah, directeur général de la Santé publique.

Une situation qui s’explique en partie par la disparité et le peu de coordination des actions menées sur le terrain par les différents acteurs. Et cela, du fait de l’absence de normes et directives standardisées au niveau national pour la prévention et la prise en charge du cancer du col de l’utérus.

C’est pour y remédier donc, que le ministère de la Santé à travers la Direction de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles, avec l’appui technique de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et de l’ONG Jhpiego, et le soutien financier de l’OOAS (Organisation ouest-africaine de la santé) et de Médecins du monde France, a élaboré des normes et directives nationales de prévention du cancer du col de l’utérus.

L’atelier ouvert ce mercredi 6 novembre 2019 et qui se tient jusqu’au 8 novembre 2019 sera le lieu de valider ces normes et directives qui vont renforcer et améliorer l’offre en matière de prévention du cancer du col de l’utérus au Burkina Faso. « L’adoption de ce document va contribuer à orienter les différents acteurs au niveau national et dans les différentes régions sur les nouvelles directives de l’OMS sur la prévention du cancer du col de l’utérus. », a indiqué Dr Babou Bazié, directeur par intérim de la Direction de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net