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Fait divers : Voilà votre père ! Papa, rentrons !

Publié le samedi 27 août 2005 à 10h36min

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Souvent, il est de ces faits, qui tant que les auteurs eux-mêmes ne vous les content pas, vous douteriez si c’était un autre qui le faisait. Ainsi en est-il du cas de Souleymane, père de famille. Il a cinq enfants dont l’aîné a environ ses dix-huit ans alors que le dernier en a quatre.

Les grandes actions se décident en peu de temps selon Daphné de Maunier dans son livre "Le vol du faucon". Une nuit, Sali, l’épouse a refusé son époux jusqu’à ce qu’il rejoigne sa maîtresse serveuse de bar dans le célibatorium que Souley avait loué pour elle. Sali est retournée à la maison et est revenue avec l’aîné et son puîné.

Quand on est employé dans un projet de développement, il va de soi que les émoluments sont consistants sans oublier les avantages. Ce n’est pas en tout cas Hadja qui nous contredira. Souley avait trouvé un poste de gestionnaire dans un projet. Il était à l’aise. Chez lui, il y avait tout le matériel électroménager. Sa famille était bien entretenue. Malgré cela, le porte-feuille débordait. Il était dans l’argent et vivait dans l’argent.

Voilà que lui qui était bon père de famille se mit à fréquenter les débits de boisson. Il va de soi que ceux qui fréquentent le maquis s’y rendent souvent pour des rencontres. Ne dit-on pas que lorsqu’elle est belle, une femme est généralement consciente de l’admiration qu’elle suscite ? Ainsi Souley fréquentait la belle du jour et faisait tout pour Adissa, une serveuse que la nature avait dotée d’une beauté splendide. Tous les jours, au moment de payer les additions, Souley remettait un billet de cinq mille francs et laissait la monnaie comme pourboires.

Consciente de l’attirance qu’elle exerçait sur Souley, Adissa ne le laissa pas languir et se donna à lui. Très vite, un célibatorium grand standing fut trouvé, la popote quotidienne acquise.

Adissa qui savait tout le bien qu’elle pouvait tirer de Souley car ce n’était pas la première fois qu’elle conquérait un garçon ne se gêna point. Au bureau, à la maison ou en tournée, Souley ne rêvait que de retrouver Adissa qui malgré les propositions les plus alléchantes refusait le mariage. L’épouse à la maison se ne doutait de rien car elle avait une confiance aveugle en son mari bien que ce dernier ne l’honorât que très rarement.

Entre temps, Adissa décida d’aller rendre visite à ses parents au Togo. Elle avait décidé de se faire une coiffure. Pour cela, Souley lui avait remis cinquante mille francs en billets de dix mille francs.

Adissa se rendit dans le salon et au moment de payer, elle sortit toute la liasse. La coiffeuse, étonnée lui demanda la provenance. Fière et orgueilleuse comme elle l’était, Adissa lui fit comprendre que c’était son ami qui lui avait remis cette somme car elle devait rentrer voir ses parents au Togo. Cet argent devait servir pour la coiffure, le transport et ses petits besoins. La part des parents devait être remis le lendemain. Adissa venait de sceller ainsi son sort.

La coiffeuse était l’amie intime de l’épouse de Souley. Le compte rendu fut fait dans tous les détails avec forts gestes et convictions. Souley après le souper prit une des mobylettes, son épouse le suivit sans qu’il ne s’en aperçoive. Ainsi, il rejoignit Adissa dans le maquis. La dame se gara sous un manguier dans l’ombre et monta la garde.

Quand vers vingt-trois heures, nos tourtereaux sortirent, elle les suivit jusqu’au célibatérium et vit la porte se refermer derrière eux. Madame revint à la maison, réveilla l’aîné et le puîné et sur la Yamaha, elle se dirigea vers le célibatérium. Une fois sur les lieux, elle frappa à la porte et insista. Adissa vint ouvrir et lui demanda ce qui se passait. Madame qui avait à ses côtés ses enfants lui répondit que c’était son mari.

Souley qui avait suivi la conversation se présenta à la porte. Madame dit alors aux enfants : "Voilà votre père et constatez ce qu’il fait comme travail". Les enfants ne purent retenir leurs larmes et se jetèrent dans les bras de leur père en lui disant : "Papa rentrons".

Le retour se fit à pied et en silence. Comme l’a écrit Frank G Slanghter dans "Amour aux Bahamas", il n’y a pas de compromis entre l’amour et le devoir. Ainsi, sans faire scandale, sans s’agiter, sans demander des explications, madame a retrouvé son mari qui ne sort plus et ne boit plus. Si c’était ma sœur Andréa ou Minata, des pagnes allaient voler sans oublier tout le brouhaha qui s’en suivrait.

Adissa a disparu de la circulation. Personne ne sait où elle est partie puisque Souley n’a pas eu le temps de lui refiler les sous qui se trouvaient dans la poche interne de sa veste. Que pensez-vous de cette histoire chères lectrices ?

Rakissé
Sidwaya

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