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Dafra : « Nous serons amenés à déplacer une centaine de maisons à Sarfalao », affirme M. Souleymane Sanou

Publié le vendredi 26 août 2005 à 07h42min

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L’arrondissement de Dafra est l’un des trois arrondissements de la commune de Bobo-Dioulasso. Il est dirigé par Souleymane Sanou, élu aux élections municipales de 2000.Cet arrondissement est au centre de polémiques, notamment liées aux lotissements qui sont pour le moment suspendus dans toute la commune. Les demandeurs de parcelles doivent donc attendre.

Le maire dudit arrondissement que nous avons rencontré parle dans cet entretien des problèmes de parcelles, de la vie de son arrondissement et de ses relations avec certains hommes politiques de la ville de Bobo-Dioulasso.

Sidwaya (S.) : Vous avez le plus grand arrondissement de la commune. Comment arrivez-vous à le gérer et quelle appréciation faites-vous du projet de redécoupage de la commune qui prévoit un nouvel arrondissement à partir du vôtre ?

Souleymane Sanou (S. S.) : L’arrondissement de Dafra est le plus grand de la commune de Bobo. Il compte dix secteurs sur les 25 de la commune. Le travail dans l’arrondissement n’est pas facile. Nous travaillons avec les moyens dont nous disposons pour améliorer les conditions de vie des populations. L’arrondissement étant vaste, il est difficile de le gérer convenablement. A la longue, les arrondissements seront autonomes. C’est pourquoi un avant-projet de découpage de la ville de trois à cinq arrondissements a été élaboré. Dans l’avant-projet, les techniciens proposent que l’arrondissement de Dafra puisse être scindé en deux afin de tenir compte des projets d’extension des secteurs 17, 15 et 6.

S. : Votre arrondissement est confronté à des problèmes de voirie. Quelles solutions ont été envisagées pour y remédier ?

S. S. : Le problème de voirie est un problème général dans l’arrondissement et aussi dans toute la commune. Il faut des grands investissements. La commune de Bobo ne peut pas supporter à elle seule ces investissements. C’est pour cela que le maire a entrepris d’autres démarches pour trouver une solution définitive en s’orientant beaucoup plus vers l’aide extérieure. Ce qui est en très bonne voie. Dans le projet d’amélioration des conditions de vie du secteur 17, il est prévu un travail important qui va nous amener à déplacer une centaine de maisons à Sarfalao parce que le plan de lotissement de ce secteur a été mal conçu.

S. : Les habitants de la zone non lotie du secteur 17 ont eu à manifester leur mécontentement pour n’avoir pas été attributaires de parcelles depuis leur déguerpissement au profit du village SOS. Où en sommes-nous avec ce dossier ?

S. S. : Nous avons eu des incompréhensions avec les habitants de la zone non lotie du secteur 17. Ces incompréhensions ont été entretenues par certains responsables politiques à l’époque. Nous avons décidé de bâtir dans cette zone le village SOS enfants. Mais avant les travaux, nous leur avons demandé d’accepter de quitter ces lieux. Nous avons pris soin de recenser ses habitants. Ce travail a été fait par un cabinet. Nous leur avons dit que lorsqu’il y aura des lotissements nous allons tout faire pour les satisfaire. Ils sont venus nous voir lorsque nous étions sur les lotissements. Nous ne sommes pas opposés à ce qu’ils aient des parcelles, au contraire. Ils ont écrit au ministre de tutelle. Celui-ci a demandé au maire de trouver une solution à leur problème. Nous sommes sur le dossier et nous attendons toujours.

S. : Vous avez procédé au cours de ce mandat aux retraits de parcelles. Qu’est-ce qui a motivé ces retraits qui ont également engendré des mécontentements ?

S. S. : Tout attributaire de parcelle est soumis à certaines conditions. Nous travaillons sur la base de la Réforme agraire et foncière. Elle prévoit que tout attributaire de parcelle à usage d’habitation a cinq ans pour les mettre en valeur. Ce délai est de 3 ans pour les parcelles à usage autre que d’habitation. Nous avons suivi toutes les procédures pour le retrait des parcelles. Nous les avons retirées pour les attribuer à d’autres demandeurs. Toutes les parcelles retirées avaient plus de dix ans à l’époque. Nous avons appliqué les textes. Certains n’avaient pas compris. Ils sont allés en justice et ont été condamnés.

S. : L’arrondissement de Dafra avait entrepris le recensement des résidants des zones non loties des secteurs 6, 15 et 17. Après le recensement, plus rien. Que se passe-t-il ?

S. S. : Nous avons fait le recensement pour connaître la situation des habitants de cette zone pour qu’en cas d’attribution, on puisse les prendre en compte. Mais comme il n’y a pas d’attribution, il n’y a rien à dire à la population de ces zones pour le moment. Le problème de parcelle est un problème délicat et nous travaillons avec les textes ; ceux qui sont dans les zones non loties ne sont pas obligatoirement prioritaires lorsqu’il y a un lotissement. Le lotissement concerne tout le monde et tous les demandeurs sont traités de la même manière sauf les propriétaires terriens. On n’a jamais pu satisfaire tout le monde quand il y a un lotissement. Un maire ne vient pas pour uniquement lotir. Pour faire un lotissement, il faut une délibération du conseil municipal. Cette délibération n’est pas appliquée tant que le ministère de tutelle ne donne pas son accord. Effectivement, la délibération a été accordée. Mais nous attendons toujours. La population va attendre. Lorsqu’il y aura une opportunité, l’attribution sera faite sinon elle n’est pas obligatoire.

S. : Monsieur le maire, il semble que certains de vos collaborateurs sont impliqués dans des affaires de parcelles et seraient même entendus par la justice. Etes-vous au courant ?

S. S. : Je ne suis pas au courant de cela. On ne m’a jamais dit qu’un de mes collaborateurs est appelé en justice pour un problème de parcelle. Même si cela se passait, c’est pour un problème personnel, et non dans le cadre du travail de la mairie parce que nous n’avons pas encore entrepris les attributions de parcelles.

S. : Monsieur Souleymane Sanou se situe dans quel clan parmi les militants du CDP Bobo ?

S. S. : En principe, on ne devrait pas entendre parler de clan dans un parti politique. Mais par la force des choses, les gens sont obligés de voir différemment parfois. Notre souhait n’est pas de voir les clans. Nous travaillons à ce qu’ils soient limités dans notre parti.

S. : Il nous est revenu que ce n’est pas le parfait amour entre le maire Souleymane Sanou et le député Salia Sanou. Qu’est-ce qui vous divise ?

S. S. : Salia est mon frère. Nous n’avons pas les mêmes points de vue dans certaines situations. Cela peut arriver. Moi je suis un homme de parole. Quand je prends une décision, je l’exécute. Salia Sanou et moi sommes dans le même parti. Nous sommes appelés à travailler ensemble. Je pense que ces incompréhensions, avec la marche du temps, pourront trouver une solution.

S. : Il avait été question à un certain moment de votre départ du CDP pour un nouveau parti en création. Est-ce des rumeurs où est-ce un projet toujours en cours ?

S. S. : Ce sont des rumeurs. Je suis un homme de principe. Si je dois créer un parti, je le crée sans hésitation. Pour le moment, je n’y ai pas pensé. Je suis l’un des fondateurs du CDP et je ne dois pas le quitter comme ça. Pour le moment, ce n’est pas mon objectif.

S. : Monsieur le maire sera-t-il candidat pour les élections municipales à venir ?

S. S. : Un élu à une mission bien limitée. J’ai une mission qui se termine en début 2006. C’est la population qui a voulu que je sois maire. Mon objectif n’est pas de m’éterniser dans cette mission de maire pour le moment. Je laisse la population apprécier.

- Propos recueillis par Adaman DRABO
Sidwaya

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