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Violences armées au Burkina : Le CICR alerte sur des risques sanitaires « graves »

Publié le samedi 7 septembre 2019 à 23h25min

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Violences armées au Burkina : Le CICR alerte sur des risques sanitaires « graves »

En visite au Burkina Faso, le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a animé une conférence de presse le 6 septembre 2019 à Ouagadougou. Il a été question pour Peter Maurer d’appeler à la mobilisation de toutes les parties face aux « graves risques sanitaires en cours dans le pays », suite à la fermeture ou au ralentissement du fonctionnement de nombreux centres de santé.

Cette première visite au Burkina du président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) se justifie par la situation humanitaire actuelle du pays. Selon Peter Maurer, ce qui se passe au Burkina peut être qualifié de « l’un des conflits les plus graves en Afrique ». Et le constat sur le terrain est préoccupant.

En fin août 2019, 60 centres de santé étaient fermés et une soixantaine d’autres fonctionnaient au ralenti. Aussi, entre mai 2018 et juillet 2019, le CICR a répertorié 26 incidents violents, dont plus de la moitié dans la région du Sahel, touchant les personnels de santé, leurs biens ou leur matériel de travail. Cette situation non-reluisante mérite l’attention de la communauté internationale, se convainc Peter Maurer. Dans la région de l’Est également, 20% des centres de santé fonctionnent à minima. Et « nous sommes préoccupés pour les centaines de milliers de personnes dont l’accès aux soins de santé devient chaque jour plus difficile, du fait de ces violences », a déclaré le président du CICR.

Peter Maurer lance donc un appel à la mobilisation de la communauté internationale. Pour sa part, le CICR, en collaboration avec la Croix-Rouge burkinabè, est engagé à soutenir le Burkina dans ses efforts pour répondre conséquemment aux problèmes humanitaires.

Depuis le début de la flambée des violences, 270 000 personnes se sont déplacées à l’intérieur du Burkina. Et la contribution des organismes d’aide humanitaire reste insuffisante face à un besoin qui va croissant. La situation nécessite la mobilisation de toutes les parties, fait constater Peter Maurer.

Des risques d’épidémies ?

Les déplacements de populations et la fermeture des centres de santé peuvent avoir d’énormes conséquences sanitaires. « C’est sur une longue durée que les maladies qu’on croyait disparues vont réapparaître, si la situation perdure », alerte le CICR. Par exemple, dans certains pays, les épidémies de poliomyélite ont refait surface suite aux longs conflits armés qui ont considérablement réduit l’accès des populations aux soins de santé.

Sur la base du Droit international humanitaire, le CICR compte renforcer la sensibilisation auprès des groupes armés afin que ceux-ci épargnent les centres de santé lors de leurs offensives, tout cela dans l’objectif de permettre aux populations de toujours bénéficier de soins médicaux.
Pour l’instant, le CICR a permis de prendre en charge 21 000 personnes grâce à des appuis en kits médicaux aux districts sanitaires de Djibo, Barsalogho et à trois autres centres médicaux.

Mariam Ouédraogo
Lefaso.net

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