Après quatre ans de suspension de ses travaux, la Commission nationale de toponymie (CNT) reprend du service avec la tenue de sa première session ordinaire de l’année 2019. Et pour l’occasion, les commissaires devraient examiner et valider les toponymes de douze nouvelles cartes à l’échelle 1/50 000 en cours de production dans les régions du Plateau central, du Centre, du Centre-Ouest, du Centre-Nord, du Centre-Sud et du Nord. Cette production de cartes s’inscrit dans le cadre du nouveau Schéma directeur de cartographie du territoire (2016-2025).

Ce nouveau schéma ambitionne de couvrir intégralement le Burkina Faso en cartes à l’échelle 1/50 000 à travers la production de plus de 200 feuilles cartographiques et la mise à jour des cartes existantes. D’où l’importance d’harmoniser la conception et la réalisation des bases de données et nouvelles cartes en cours de production afin d’en faciliter l’utilisation. Et les toponymes ou noms des lieux en constituent un des ensembles indispensables.

Les membres de la CNT et les personnes ressources participant à l’atelier devraient donc, au cours de cette rencontre de cinq jours, travailler à harmoniser les noms des localités (régions, provinces, communes, villages administratifs, hameaux de culture), des cours d’eau et des reliefs. « Au niveau du pays, il y avait trois fichiers qui circulaient. Il y avait le fichier village du ministère en charge de l’administration du territoire ; l’INSD également avait un fichier village, l’IGB aussi avait un fichier village.

Ferdinand Bako, directeur de la cartographie du territoire

Mais les noms n’étaient pas écrits de la même manière, alors qu’il s’agissait des mêmes localités. L’idée, c’est de tenter d’harmoniser ces différents fichiers pour avoir un seul fichier qui sera utilisé par l’ensemble des acteurs », a expliqué Ferdinand Bako, directeur de la cartographie du territoire, représentant le directeur général de l’Institut géographique du Burkina (IGB).

Et Victorien Narcisse Ouangraoua, directeur général de l’administration du territoire, d’ajouter que « souvent, les appellations au niveau du terroir sont déformées. Ce que les citoyens au niveau village donnent comme noms à certains villages, nous les transcrivons souvent mal. Il va falloir bien transcrire et essayer d’harmoniser sur toute l’étendue du territoire. »

Outre l’examen des toponymes, cette session sera aussi l’occasion pour les participants d’échanger sur la redynamisation des activités de la Commission nationale de toponymie. En effet, après sa création en 2012, la commission a reçu une formation et a validé les toponymes de cartes topographiques du territoire à l’échelle 1/200 000 de 2012 à 2014, dans le cadre du projet de mise à jour de la cartographie à l’échelle 1/200 000. Depuis la fin de ce projet, aucune activité majeure de toponymie n’a été conduite à l’échelle nationale par la CNT.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net