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Faits divers : 150 000 FCFA pour un chien !

Publié le lundi 22 août 2005 à 08h34min

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Nos envies nous conduisent souvent à poser des actes regrettables. Des sommes faramineuses sont débloquées pour des parties de jambes en l’air avec des filles qui ne valent pas la légitime qui est à la maison par exemple.

Il y a des hommes comme mon ami René qui raffolent de viande de cabot dont le frigo en contient en permanence. C’est son met préféré et il y met le prix. Voilà que pour un chien qu’il n’a pu déguster, son pare-brise, les phares ont été brisés. Coût de la réparation : cent cinquante mille francs. Suivez nous.

René savourait une bière en compagnie d’amis dans leur buvette favorite. Deux gigots et une épaule de cabot venaient d’être engloutis. Nous étions vendredi. Dans la causerie, la question de s’approvisionner pour le lendemain se posa. Comme c’était le week-end, la demande allait dépasser l’offre et par ricochet, les prix allaient grimper.

Voilà qu’un de leur voisin qui était dans la même buvette capta les propos, et leur proposa un chien. Ce dernier voulait se débarrasser de son chien de trois ans qui faisait tout sauf aboyer et garder la maison. Le marché fut conclu illico. René, le bailleur de fonds s’acquitta de la somme réclamée. Notre homme fit comprendre à René que ses enfants et son épouse aimaient le chien. Il serait préférable que René vienne le dimanche entre huit heures et demie et neuf heures pendant que son monde serait à l’église. René alla avec le monsieur repérer le domicile. "L’affaire est dans le sac" déclare-t-il à son retour.

Ainsi, le dimanche, René alla chercher son ami Joachim afin qu’ils aillent prendre livraison du colis. Der, le spécialiste dagara en préparation fut embarqué.

Le chien, docile comme un agneau fut jeté dans le coffre du véhicule. Maintenant, restait à déposer Der et la marchandise dans le cabaret où ce dernier officiait. René pénétra dans la cour et se gara du côté du tas de bois de chauffe. Au moment d’ouvrir le coffre, René fit comprendre à Der de se saisir d’abord de la laisse que le cabot avait au cou. Der rétorqua qu’avec ou sans corde, ce n’était pas un problème.

Quand on ouvrit le coffre, le chien dressa la tête. Enfermé qu’il était, il fut ébloui par la lumière.
Quand il bondit sur le sol sans que Der ne prenne la laisse, d’un coup maladroit de gourdin, Der lui caressa les flancs. Cela fit mal au cabot qui allait de gauche à droite Der à ses trousses, autour du véhicule, le ratait à chaque fois qu’il essayait d’assommer l’animal.. On entendait des bruits de verres brisés "thien ! thien ! thien !". René et Jean qui avaient trouvé refuge juchés sur le tas de bois assistaient muets à la scène.

Entre-temps, le gourdin échappa des mains de Der et acheva sa course dans le pare-brise. Der alla vers le tas de bois pour se saisir d’une matraque. Ce temps suffit au cabot pour apercevoir la sortie et prendre la clé des champs. René et Jean faisaient le tour du véhicule car Der avait sollicité un vélo pour poursuivre le cabot. Soudain, René ouvrit la portière pour prendre le gourdin et dit à René : "Regarde-moi ce Dagari. Tampikanga ! Saam mam mobili ! que Dieu l’envoie en enfer !".

En effet, le pare-brise, les clignotants cassés furent estimés à cent cinquante mille francs par le garagiste chez qui ils s’étaient rendus. Celui-ci leur céda son véhicule pour leurs courses, le temps qu’il remplace les pièces brisées. Le sale cabot dans sa fuite avec Der à ses trousses s’était fait écraser par un véhicule. Inutile de vous dire qu’il n’a pas été dégusté.

A la place de René, allez-vous demander à Der de payer les réparations ? Non bien sûr, car il rendait service.

Rakissé

Sidwaya

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