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Sahel Burkina : L’éducation en berne, l’élevage en perdition

Publié le mardi 9 août 2005 à 07h02min

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On a toujours dit que la création d’un service public obéit à des normes établies par l’administration elle-même. Cependant, force est de constater qu’au Sahel, la conception, la répartition et l’exécution des différents projets se font sans tenir compte de l’intérêt général des populations concernées.

A Tongomayel, un département de plus de quatre vingt mille (80 000) habitants répartis en quarante sept (47) villages environ, dispose de vingt une (21) écoles dont trois (3) médersas et dix huit (18) écoles primaires toutes à trois classes.

La normalisation de l’école du chef lieu de département construite en 1959 se fait toujours attendre, bien que la volonté des populations ait permis de réaliser une quatrième salle de classe en 2003. Les élèves ayant passé le CEP sans succès en 2004 ont été obligés de redoubler la classe de CE2 ou abandonner simplement les bancs.

Les candidats au CEP des écoles lointaines sont contraints de parcourir plus de quatre vingt (80) kilomètres pour rejoindre les centres d’examen à Djibo, entassés dans des bernes "Babanguida" comme s’il s’agissait de transfert de délinquants mineurs Les autres départements de la province vivent également les mêmes réalités, les mêmes peines.

D’aucuns se plaisent à dire que dans le milieu sahélien ; les populations détestent l’école. C’est un jugement hasardeux dépourvu de tout caractère objectif Lorsqu’une école à trois classes demeure toute l’année scolaire avec un seul enseignant absentéiste, quelles sont alors les conditions mises en œuvre pour permettre l’intéressement et l’épanouissement de l’enfant à l’école ?

Au regard de ce constat amer, il est impérieux d’interpeller nos autorités en charge de l’éducation sur ces questions importantes en vue de mesures idoines, notamment :

- la normalisation des écoles des chefs-lieux de département ;

- la création des inspections de l’enseignement primaire ;

- la création des collèges d’enseignement général.

L’alphabétisation étant un moyen de lutte contre la pauvreté et l’exclusion, en ce sens qu’elle permet l’épanouissement matériel et moral et demeure un instrument des politiques de développement pour la pleine participation et l’accès des populations au bien-être.

Dans le domaine de l’élevage, cette année 2005 rappelle celles de 1972 et 1984 au Sahel. Les animaux sont nourris d’écorces de baobabs et de branchages des épineux fanés. C’est l’occasion de demander quels sont les objectifs fondamentaux du Projet de Développement de l’Elevage du Soum (PDS) ? La phase I a été un échec et la phase II s’achemine inéluctablement sur les pas de la première expérience. De Diguel en passant par Nassoumbou,

Filio, Koutougou pour rejoindre Arbinda, il n’existe aucune retenue d’eau On dira toujours que ce sont les bailleurs de fonds qui conçoivent et orientent l’exécution des projets et qu’on ne demande l’avis des populations normalement bénéficiaires que très rarement.

L’élevage et l’éducation étant des domaines stratégiques sur lesquels se fondent la survie et l’espoir des populations, un diagnostic approprié de la situation s’avère nécessaire en vue des solutions convenables.

Ousmane S. Yéro TAMBOURA
Sidwaya

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