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Droit dans les yeux : La corruption et le gouvernement

Publié le mardi 23 décembre 2003 à 15h28min

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Chez nous, au Burkina Faso, les

structures gouvernementales
pour lutter contre la corruption ne manquent pas.

1 - L’inspection générale d’Etat

 ;
2 - La coordination nationale de lutte contre la fraude ;
3 - La Cour des comptes ;
4 - Les inspections

techniques de départements ministériels ;

5 - Le Conseil constitutionnel ;
6 - L’inspection générale des finances

 ;
7 - Le Comité national d’éthique ;
8 - La Haute autorité de coordination de lutte contre la corruption

(fondée en 2001, installée en 2003).

Tout cela ressemble plus à un trompe-l’oeil qu’à un moyen
efficace de

lutte contre la corruption. La Haute autorité de
coordination de lutte contre la corruption en est un exemple.
Entre la

fondation et l’installation, presque deux ans ; où est
l’efficacité ?

Aucune structure n’est indépendante. Tous

les
membres sont nommés par le gouvernement. Le Comité
d’éthique rend compte au Président du Faso, et la Haute autorité

rend compte au Premier ministre. Les plus hautes autorités
sont donc engagées dans la lutte mais je n’ai pas encore

entendu ou lu qu’elles ont fait quelque chose. Elles ne
manquent pas de belles paroles.

Le 28 juillet 2003 :

Monsieur Honoré Tougouri, président de
l’HACLC dit : "La HACLC est une évolution positive dans le sens
de la bonne

gouvernance". Et le même jour monsieur le Premier
ministre Paramanga Ernest Yonli dit : "La corruption, fléau
mondial,

est une préoccupation majeure du gouvernement car
elle affecte tous les secteurs de la vie sociale et économique".

Par ailleurs, les termes nous avertissent déjà du flou : une
évolution positive et un fléau mondial (que le petit

Burkina
attaque).
En février 2003, des agents assermentés en charge de
réprimer la fraude ont failli être lynchés au

marché Rood Wooko
par un groupe de commerçants. En mai 2003, un ministre va
négocier des faveurs à propos de camions

saisis pour fraude.
Je demande aux plus hautes autorités : qu’est-ce que vous avez
fait dans ces deux cas ?

Le

jeudi 10 juillet 2003 : cinq camions
de dix tonnes ont été découverts. Ces camions, sur la base de
fausses déclarations,

effectuaient des déchargements
clandestins de :

- 860 sacs de farine au lieu de 1499 ;

- 1700 cartons de

savon au lieu de 3225,

- 12 000 litres d’huile au lieu de 21 000 litres.

Qu’a fait la justice face à une telle

fraude ? il faut au moins une
enquête du Procureur du Faso car si moi je connais ces faits, lui
il doit les connaître

aussi. Qu’ont fait les "patrons" des plus
"hautes autorités étatiques" des structures contre la corruption ?
Des

rapports sans suite ou même pas ?

J’ai lu quelque part : "Qui n’est pas pour moi est contre moi !" Je
me demande

qui est pour la corruption et qui est contre la
corruption. Je ne sais pas qui est contre la corruption mais je
sais que

celui qui profite de la corruption est plutôt pour.
Bonne Nouvelle : L’autre jour, deux procureurs différents m’ont

dit qu’ils pourraient ordonner une enquête sur un cas précis de
corruption et dans le cas d’une enquête concluante,

introduire le
dossier en justice. Je vais essayer de leur présenter des cas.

F. Balemans
BP 332 - Koudougou

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