Reporter et témoin, c’est dans cette double position que se trouvait Ouezen Louis Oulon, journaliste à la Radiodiffusion nationale du Burkina. En effet, c’est à 27 km de Pô, juste à quelques centaines de mètres du poste de gendarmerie de Nazinon que le journaliste et le Bâtonnier Harouna Sawadogo, en partance pour Pô, sont tombés dans une embuscade le dimanche 24 juillet 2005. Des braqueurs fortement armés de pistolets et de kalachnikovs ont ouvert le feu sur leur véhicule.

Heureusement, a-t-il dit, le véhicule était blindé. Mais les bandits étaient très professionnels dans leur organisation. Ils s’étaient répartis en plusieurs groupes. Et "nous, on était au milieu", poursuit Ouezen Louis Oulon. La seule alternative pour le journaliste et son compagnon d’infortune, le Bâtonnier Harouna Sawadogo, c’était de se plier aux ordres des malfrats.

C’est ainsi qu’ils ont été conduits au bord de la voie, puis dépouillés de leurs biens. Comme eux, d’autres passagers ont fait les frais de ces bandits de grand chemin. 6, 7, ... la version des témoins divergeaient quant à leur nombre. Sur place, on pouvait constater des impacts de balles sur un car de transport de la compagnie SKV. Selon l’adjudant Dieudonné Kambou, chef du poste de gendarmerie de Nazinon, les bandits ont arraché un véhicule de marque Mercedès à un colonel de l’armée, M. Seydou Gnissi.

Véhicule avec lequel ils se sont déplacés jusqu’à quelques centaines de mètres du poste de gendarmerie. Et comme par provocation, ils sortirent de la voiture, ouvrirent le feu sur le poste qui, à peine, était équipé, avant de prendre la clé des champs.

Un mort, des biens emportés

Selon le rapport de la gendarmerie, l’opération de braquage a coûté la mort à un citoyen burkinabè. 7 personnes ont été blessées dont 4 grièvement. Ces derniers ont été évacués d’urgence à Ouagadougou. Au nombre des victimes, on comptait 5 expatriés (des touristes). A ces derniers, les bandits ont arraché appareils photos numériques, cartes de crédits, effets d’habillement et billets de banque. Les préjudices financiers ont été estimés à plus de 1,5 millions de francs CFA. 9 portables, tous neufs, ont été également emportés par les voleurs.

Selon le chef d’Etat-major de la gendarmerie, le colonel Mamadou Traoré, c’est vraisemblablement les mêmes bandits qui opèrent dans la zone depuis très longtemps. "Nous allons prendre toutes les dispositions pour que la zone soit ratissée", a-t-il promis. Mais, poursuit-il, les populations doivent collaborer étroitement avec les forces de sécurité. Déjà, 3 suspects sont actuellement aux mains de la gendarmerie. Pour le ministre de la Sécurité, Djibrill Bassolé, cet événement vient montrer combien la police de proximité est une nécessité.

Quant au gouverneur du Centre-Sud, Mme Pauline Hien-Winkoun, elle s’est réjouie de la visite du Premier responsable de la sécurité dans sa région et a exhorté les forces de sécurité à développer des actions énergiques contre le banditisme.

Par Aubin Oulé GUEBRE (Stagiaire)
Le Pays