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<I>Une lettre pour Laye</I> : Bado et la dernière tranche du gombo

Publié le vendredi 22 juillet 2005 à 07h53min

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Cher Wambi, On n’est pas encore remis du grand déballage du président du Parti de la renaissance nationale (PAREN), vice-président de l’Opposition burkinabè unie (OBU), candidat déclaré et investi à la présidentielle 2005, Laurent Bado, sur le financement occulte de nos opposants que l’hebdomadaire l’Indépendant, dans sa livraison de mardi dernier, nous assène un nouveau coup de massue.

L’argent sale, s’il faut le qualifier ainsi, aurait encore circulé au mois de mai 2005, cette fois-ci au profit de Laurent Bado seul. Le reliquat de la promesse présidentielle, les 15 millions de francs CFA qui restaient des 45 millions, lui aurait en effet été remis avec un bonus d’un million de nos francs, donc un pactole de 16 millions de francs CFA.

Te rappelles-tu, cher cousin, que les 30 premières briques engrangées de ce deal politique avaient été réparties entre le PAREN de Laurent Bado, le MPS/PF d’Emile Paré et leur coalition de l’OBU, même si jusque-là "le Chat noir du Nayala" jure par tous les dieux n’avoir rien reçu du bienfaiteur nommé Blaise Compaoré.

Cette fois-ci encore, l’envoyé mystérieux, cet homme sans visage que le tout Burkina trépigne de découvrir, aurait joué nuitamment les intermédiaires. Que dira Laurent Bado face à une telle accusation qui prend les allures d’un défit ? A en croire l’Indépendant, cher cousin, l’incorruptible aurait expliqué à ses militants de la première heure que l’enveloppe de 16 millions n’est autre que le fruit d’une plaidoirie qu’il aurait rédigée pour un avocat qui avait en charge la défense d’un Blanc.

Vrai ou faux ? Je ne saurais y répondre cher cousin. Toujours est-il que l’affaire fait grand bruit dans la cité, et depuis cette sortie fracassante de Laurent Bado le 3 juillet, le doute plane sur l’intégrité de nos hommes politiques, surtout des opposants qui ont mille et un péchés à reprocher au régime de Blaise Compaoré.

D’ici là certainement, nous en saurons davantage. Laurent Bado n’avait-il pas promis de tout dire et mourir tranquille ? Etant donné qu’il est toujours en vie, cela sous-entend qu’il n’a pas encore tout dit. Restons donc tout ouïe, car il y a bien des surprises que les acteurs de la scène politique nous réservent d’ici les échéances électorales du 13 novembre 2005 et de février 2006.


Pour compter du 15 juillet 2005, la production du charbon de bois est suspendue au Burkina Faso. C’est ce que le ministre de l’Environnement et du Cadre de vie, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, et le ministre de la Sécurité, par arrêté conjoint n° 05-028, veulent que tu portes, cher cousin, à la connaissance de tout le village.

Il n’y a pas de doute, cela répond à notre engagement de lutter contre la coupe abusive du bois et la désertification. Si nous restons les bras croisés, demain nous n’aurons que nos yeux pour pleurer. Une mesure somme toute salutaire pour les plants de karité menacés d’extermination par les charbonniers. Mais que dit l’arrêté conjoint ?

En voici la teneur : Arrêté conjoint n° 05-028/MECV/MATD/SECU portant suspension de la production du charbon de bois au Burkina Faso.

Le ministre de l’Environnement et du Cadre de vie ; Le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation ; Le ministre de la Sécurité,

Arrêtent :

Article 1 : La production du charbon de bois est suspendue sur toute l’étendue du territoire national pour compter de la date de signature du présent arrêté.

Article 2 : Les agréments et les permis de coupe à but de carbonisation, délivrés aux exploitants forestiers conformément à l’article 18 du décret n° 98-306/PRES/PM/MEE/MEF/MCIA du 15 juillet 1998, sont suspendus jusqu’au 31 décembre 2005.

Article 3 : Les exploitants forestiers détenant des stocks de charbon de bois sont tenus de les déclarer au service forestier le plus proche dans un délai d’une semaine contre délivrance d’une "attestation de constat de stock".

Article 4 : Tout stock non déclaré sera considéré comme illégal et saisi conformément aux textes en vigueur, et vendu au profit du budget national.

Article 5 : L’attestation de constat de stock comportera les renseignements suivants :
le lieu de dépôt du stock ;
la quantité en sacs et en poids ;
le délai d’enlèvement ;
la destination ;
le numéro et la date d’établissement du permis et/ou de l’agrément de l’exploitant.

Article 5 : Toute délivrance de permis de circulation du charbon est désormais assujettie à la présentation de l’attestation de constat de stock.

Article 7 : Les Secrétaires généraux des ministères de l’Environnement et du Cadre de vie, de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et de la Sécurité sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté qui sera publié partout où besoin sera.

Ouagadougou, le 15 juillet 2005

Le ministre de l’Environnement et du Cadre de vie

Laurent Sédogo

Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation

Moumouni Fabré

Le ministre de la Sécurité

Djibril Yipènè Bassolé


Cher Wambi, on est bien des fois perdu par les variétés d’huile plus ou moins douteuses déversées sur le marché, souvent produites au Burkina. Pourtant, à ce que l’on dit, depuis plusieurs années, les autorisations d’implantation d’unités de production d’huile ne sont plus délivrées par le département concerné.

C’est pour tenter de mettre fin à la production de ces huiles douteuses que le ministère en charge du Commerce a procédé à la fermeture d’environ une soixantaine d’unités artisanales ou semi-industrielles à travers le pays.

Le constat établi, c’est que ces unités, pour la plupart, sont installées dans les arrière-cours et utilisent des emballages de sociétés agréées telles la SN-CITEC ou autres.

Mais si on traque les fabricants des huiles douteuses du Burkina, il faut davantage serrer les écrous pour l’importation des huiles, bien des fois toutes aussi nocives. Vraiment, il ne faut pas badiner avec cette affaire d’huile, car c’est bien grave.


Rien que dans ma dernière lettre, cher cousin, je t’apprenais l’arrestation de braqueurs (un sergent-chef et un civil) dans la nuit du mardi 12 au mercredi 13 juillet 2005, par des éléments de la police municipale, dans les environs de Ouagarinter dans notre capitale.

Eh bien, la succession des événements conforte plus d’un que les nombreux braquages enregistrés jusque-là sur nos principaux axes (Ouaga-Pô ; Ouaga-Koupèla-Tenkodogo-Sinkansé ; Ouaga-Bobo-Dioulasso) sont le fait de corps habillés, et pour cause.

Le fait de pousser l’audace jusqu’à opérer en plein jour, aux mêmes endroits, avec des armes de guerre, et en toute quiétude, est suffisamment révélateur. Cette semaine encore, les forces de sécurité ont réussi à mettre le grappin sur un gang, composé d’un pandore, d’un militaire, et de civils, qui sévissaient sur la nationale n° 3, c’est-à-dire l’axe Ouaga-Pô, leur zone de prédilection.

Enfin ! Si ceux-là qui sont censés s’occuper de la sécurité des citoyens et de nos frontières se révèlent des fossoyeurs invétérés, à qui maintenant se fier ? Osons croire que les hommes de Djibril Bassolé ne s’arrêteront pas en si bon chemin, et qu’à jamais le bon grain ira séparé de l’ivraie. Sais-tu que la Direction régionale de la LONAB à Tenkodogo en a fait les frais ? Agissons vite, car il y va de l’image de nos institutions républicaines et de nos couleurs nationales.

Le Burkina Faso, hier une destination sûre, passé champion dans l’organisation des conférences internationales et des grands rendez-vous sportifs africains, est aujourd’hui en passe d’occuper le premier rang des pays infréquentables. Triste renommée, n’est-ce pas ?


Pour ma part, je m’en vais t’ouvrir le carnet secret de Tipoko l’Intrigante, la vieille dame, toujours dans les secrets des dieux :

- L’université de Ouagadougou célèbre depuis le début de la semaine qui s’achève un de ses doyens, Jean-Baptiste Kiethéga, inscrit professeur titulaire en archéologie au Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES) lors de sa dernière session tenue du 12 au 19 juillet à Niamey.

Juste récompense pour ce condisciple de l’éminent historien Alpha Omar Konaré aujourd’hui à la tête de la Commission de l’Union africaine (UA), qui, depuis 1974, a fait du Campus de Zogona son premier domicile. Un honneur pour le "Pays des hommes intègres", puisque Jean-Baptiste Kiethéga se révèle être le premier professeur titulaire en archéologie de toute la sous-région ouest-africaine.

- Du mercredi 26 au dimanche 31 juillet 2005, la Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF) sera l’hôte de Cheickh Hassane Cissé, Imam de Médinabaye Kaolak au Sénégal, et petit- fils de Cheickh Ibrahim Niasse.

Ce sera la deuxième fois que ce guide spirituel, connu au plan mondial, séjourne au Faso. On se rappelle, en effet, qu’il avait foulé le sol burkinabè en 1999, provoquant une véritable marée humaine lors de ses apparitions à Ouagadougou, Kaya et Ouahigouya, entre autres. A l’occasion, ses talibé avaient accouru du Nigeria, du Ghana, du Mali, de la Côte d’Ivoire et nous en oublions.

Premier président d’honneur de l’Association Ahloul Faïdat Tidiana du Burkina Faso, on imagine déjà la chaleur de l’accueil qui lui sera réservé mercredi à son arrivée à l’aéroport international de Ouagadougou.

- Que s’est-il passé ? Invité depuis plus de deux mois à fournir les justificatifs des dépenses du projet dont la clôture est imminente, le défunt se faisait plutôt attendre malgré l’insistance de ses supérieurs hiérarchiques et des partenaires techniques et financiers ; notamment le FIDA, la BOAD et le FSB.

Monsieur Adama Traoré ne s’est pas non plus rendu à Lomé le mois dernier, où il était attendu pour une réunion avec les bailleurs de fonds. Le chef de projet était devenu très rare. Récemment convoqué comme tous les autres chefs de projet et programmes à Bagré, le 8 juillet dernier, pour présenter le niveau d’exécution financière et physique du Projet, M. Traoré n’a pas daigné se présenter. Raison évoquée plus tard, il se serait égaré en route.

Il semble bien qu’il ait quitté Gaoua pour Bagré la veille, mais curieusement sans son chauffeur. Le DEP de son ministère lui enverra alors un message à travers lequel ils devraient se rencontrer pour faire le point de la situation du projet le lundi 18 juillet 2005. Monsieur Adama Traoré fut de nouveau porté disparu au moment où l’équipe arrivait à Gaoua.

Renseignements pris auprès de sa famille, il semble qu’il avait quitté son domicile sans destination précise avec un simple sachet en main. Son corps a été retrouvé le mercredi 20 juillet dernier dans un verger situé à quatre km de la ville, avec une balle dans la tête. Selon les premiers constats, les comptes du projet sont vides et plusieurs millions de F CFA auraient disparu. Une enquête est ouverte et on en saura sans doute un peu plus dans les jours à venir.

- Après Isaïe Kabré, le seul promoteur de boxe jusque-là bien connu dans le milieu du noble art, une femme veut s’essayer sur le ring. Elle s’appelle Mme Drabo D. Dyna Jolly. Ancien mannequin reconverti dans les affaires, elle est de père burkinabè et de mère malienne. Elle a fait ses études primaires, secondaires et supérieures au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en France et aux Etats-Unis, et a regagné son pays après une longue expérience professionnelle acquise.

Aujourd’hui, elle est exploitante agricole et possède une ferme à une vingtaine de kilomètres de la capitale, à Kouba, sur l’axe Ouaga-Pô. Passionnée du noble art, elle organise le 29 juillet prochain un grand gala de boxe professionnelle à la maison du Peuple de Ouagadougou.

Dynolly promotion veut aider la boxe burkinabè à retrouver ses marques. Comme on le sait, après la retraite de "Boum-Boum" et de feu Mamadou Paré, aucun boxeur jusqu’à présent n’a eu la chance de disputer un championnat d’Afrique.

La première promotrice africaine de boxe ambitionne de donner une occasion à des jeunes pugilistes comme Boniface Kaboré (super moyen) et Irissa Kaboré (welter) de s’exprimer. Le gala du 29 juillet sera une belle opportunité pour eux de se faire valoir et prouver qu’ils ont les capacités de relever le défi sur le plan africain. Outre les 6 combats qui sont à l’affiche, le public assistera à une opposition féminine entre une Ghanéenne et une Nigériane.

Mme Drabo Dyna Jolly, qui s’affaire actuellement à confectionner les affiches des boxeurs, donnera une conférence de presse le lundi 25 juillet 2005 au Mess des sous-officiers.

- L’école primaire publique de SANOGHO, dans le département de Garango, a un demi-siècle d’existence. Et 50 ans, ça se fête, même si la célébration de cet anniversaire, initialement prévue le samedi 16 juillet 2005, est reportée au mois d’octobre, à la rentrée prochaine donc.

C’est dans cette perspective d’ailleurs que les organisateurs se retrouvent en assemblée générale le dimanche 24 juillet 2005 à 15h30 au lieu habituel, c’est-à-dire à l’école privée Wend-Panga, au terminus de la route passant devant la pharmacie Camille sur l’avenue Charles-de-Gaulle.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

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