Les inspecteurs de l’enseignement secondaire sont conviés et ce, pour la quatrième fois, à leur conférence annuelle. Le thème autour duquel ils doivent porter leurs réflexions est : "Evaluation et qualité de l’enseignement". "A travers ce thème, nous voulons mener une réflexion approfondie et critique sur l’évaluation qui intervient à tous les niveaux de nos activités professionnelles et sur son incidence sur la qualité de l’enseignement", a affirmé le président du comité d’organisation, Richard Guillaume Toni. Et celui-ci de poursuivre que ce thème leur servira de tremplin pour aborder la problématique de l’évaluation au double niveau institutionnel et pédagogique.

Le premier niveau concerne la notation des enseignants. La réforme globale de l’administration publique (loi n°13/98/AN du 28 avril), indique, en effet, que les agents de l’Etat doivent désormais être notés par leurs supérieurs hiérarchiques immédiats. "Si cette disposition peut parfaitement convenir aux agents de certaines catégories professionnelles, il n’est pas certain que cela ne se révèle pas comme un prêt-à-porter trop court ou trop étroit pour les enseignants du secondaire", a relevé M. Toni.

L’inspecteur comme un gendarme

L’enseignant comme tout autre agent de l’Etat doit être apprécié selon cette disposition de la loi. Certes, mais, estime M. Toni, cela peut s’avérer insuffisant car l’essentiel du travail du professeur se déroule en classe devant les élèves. "Si le chef d’établissement est bien placé pour apprécier le professeur sur le plan administratif, il l’est moins sur l’aspect pédagogique...", souligne-t-il. Pour M. Toni, il y a lieu de chercher les voies et moyens pour adapter la notation au cas particulier de l’enseignant du secondaire en tenant compte de l’aspect pédagogique, si l’on veut que cette note reflète le travail du professeur et le motive.

Le deuxième niveau porte sur la représentation que les enseignants se font de l’inspecteur. Nombreux d’entre eux considèrent l’inspecteur comme un gendarme et l’inspection, un tribunal correctionnel.

Comment alors améliorer les pratiques pour que les visites de classes soient désormais vues et comprises comme une aide et un conseil par l’enseignant ? Comment faire pour que les inspections contribuent à améliorer les compétences professionnelles des enseignants ? Comment utiliser l’évaluation et ses résultats pour améliorer la qualité de l’enseignement ? Les inspecteurs devront trouver au cours de leurs travaux, les réponses à ces interrogations à travers des communications et des ateliers.

Pour le ministre en charge des Enseignements, le professeur Laya Sawadogo, le thème de la conférence intervient "opportunément car école et qualité de l’enseignement constituent des préoccupations de premier plan pour le gouvernement." Aussi a-t-il souhaité que les inspecteurs sortent mieux outillés de cette conférence pour contribuer à développer une dynamique permanente d’évaluation et de régulation de l’enseignement secondaire.

Etienne NASSA
Sidwaya