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PO : un symbole des sankaristes détruit

Publié le mardi 14 juin 2005 à 06h54min

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Suite à la destruction d’un arbre planté en avril 2002 à la place
Némaro de Pô par le président de l’UNIR/MS, Me Bénéwendé
Sankara, le député Malick et le secrétaire national à la jeunesse
et au sport du parti, Sanlet Ladji Traoré se sont rendus le 8 juin
à Pô. C’était pour constater les dégâts, réparer le tort et
soutenir la structure fédérale du parti de cette localité.

Le samedi 4 juin dernier, les amis de Blaise Compaoré (ABC)
du Nahouri, leurs sympathisants et de nombreux spectateurs
ont investi la place Némaro. Et c’est au terme de cette
manifestation qu’on a pu constater la destruction de cet arbre
qui avait commencé à pousser des racines. Action de sabotage
 ? Effet de foule ? Volonté délibérée de destruction ? Accident ?

Ce qui est évident, c’est que c’est ce jour et au cours de cette
manifestation que ce flamboyant, planté il y a cela 3 ans
maintenant par le président de l’UNIR/MS sur cette place
publique, constamment occupée pour diverses manifestations,
a été détruit. Très affecté par la destruction l’arbre, l’homme qui
se chargeait de son entretien depuis 3 ans n’a pas manqué de
verser des larmes comme s’il venait de perdre un être humain.
Avisés, les responsables de ce parti à Pô ont immédiatement
porté la nouvelle à leur bureau national.

Par ailleurs, ils ont
entrepris des démarches de protestation auprès du service de
l’environnement et à la gendarmerie. C’est ainsi que le député
Malick Sawadogo et Sanlet Traoré se sont rendus à Pô avec un
autre arbre de la même espèce pour remplacer celui qui a été
détruit.

Dans leur parcours, ces sankaristes ont pu rencontrer
quelques militants de Pô, leur prodiguer des conseils
d’apaisement, rencontrer et réconforter le "veilleur de l’arbre" et
ensemble, ils ont, avec l’accord du service régional de
l’environnement porté en terre, à 16 heures, sous un soleil
flamboyant, un autre flamboyant pour réparer les dégâts.

Par Nouffou ZONGA


Député Malick Sawadogo :"C’est un acte criminel"

"Le Pays" : Qu’est-ce qui justifie réellement votre présence ce
jour à Pô ?

Malick Sawadogo : Nous avons appris avec tristesse que l’arbre
qui avait été planté par Me Bénéwendé Sankara pour le compte
de l’UNIR/MS a été détruit, par des inconnus. Et nous sommes
venus pour apporter notre soutien à notre structure fédérale
provinciale, qui a déjà entrepris des démarches de protestation
au niveau de l’environnement et de la gendarmerie.

Pourquoi tenez-vous absolument à cet arbre ?

"Nous sommes venus soutenir nos camarades pour deux
raisons. C’est un acte criminel qui vient d’être posé. Ensuite,
au-delà de cet arbre, nous avons voulu les rassurer qu’il ne suffit
pas de pleurer ; il faut continuer le combat car cela s’inscrit dans
le cadre de notre lutte. On a abattu des hommes, on abat
aujourd’hui des arbres, demain peut-être qu’on va revenir sur les
hommes. Mais notre souhait est que nous prenions courage et
conscience pour continuer la lutte. Nous sommes venus avec
un autre arbre pour remplacer celui qui a été détruit. Thomas
Sankara nous avait enseigné en disant : "tuer un Thomas
Sankara, il y aura 13 millions d’autres Thomas Sankara".
Aujourd’hui, il y a plusieurs Thomas Sankara. On a abattu un
seul arbre de Me Bénéwendé Sankara aujourd’hui ; demain, il
peut y avoir 1000 à 2000 arbres de Me Sankara. C’est pourquoi
nous sommes là pour encourager nos militants à la
persévérance.

Avez-vous une idée de ceux qui ont commis cet acte ?

C’est regrettable que nous soyions toujours à ce niveau. Parce
que selon nos informations, les "suspects sérieux" de cet acte
criminel, il ne faut pas se voiler la face, sont les amis de Blaise
Compaoré (ABC). Cela ne nous surprend pas. Mais ce n’est pas
bon aujourd’hui au stade où nous sommes, de continuer la lutte
par la violence. C’est ce qui est regrettable. J’appelle chacun à la
retenue, au sens élevé du combat.

Finalement, peut-on savoir ce qui se cache derrière votre action
 ? Vos intentions ?

Vous savez, cet arbre-là, il n’est pas planté dans n’importe quel
lieu mais à la place de la Révolution et c’est l’unique arbre qui
reste de la Révolution à Pô. Cet unique arbre est planté par Me
Bénéwendé Sankara, donc c’est tout un symbole. C’est tout cela
qui fait que nous ne nous décourageons pas. C’est tout ça qui
nous donne la force pour continuer notre lutte. Je pense que Pô
reste la bastion de la Révolution et il faut encourager nos
militants à ne pas baisser les bras.

Propos recueillis par Nouffou ZONGA
Le Pays

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