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Nord/Tournée officielle du gouverneur : Yako comme troisième étape

Publié le vendredi 10 juin 2005 à 07h30min

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Après les provinces du Zondoma et du Yatenga, les sorties de prise de contact du gouverneur de la région du Nord, M. Dieudonné Henri Marie Yaméogo, se sont poursuivies le 4 juin 2005 dans le Passoré.

Dans cette province, le tout premier gouverneur du Nord a eu des échanges directs avec les acteurs de développement et a visité des infrastructures socio-économiques.

La province du Passoré a été la troisième étape de la sortie de terrain du gouverneur du Nord après celles du Zondoma et du Yatenga. A cette étape, Dieudonné Henri Marie Yaméogo était accompagné par ses plus proches collaborateurs à savoir les hauts-commissaires du Lorum, du Yatenga et du Zondoma et d’une forte délégation de directeurs régionaux et de chefs de services déconcentrés de l’Etat. C’est au environ de 8 h 30 mn, le 4 juin sous une pluie bienfaisante que le gouverneur et sa suite sont accueillis à l’entrée Nord de Yako route de Ouahigouya, par le premier responsable de la province du Passoré, le haut-commissaire, M. Maxime Bandaogo avec à ses côtés, le premier adjoint au maire de Yako, la députée Fatoumata Diendéré et d’autres responsables administratifs.

Après les salutations d’usage, malgré la forte pluie, le cortège s’est immédiatement ébranlé sur le site du barrage Oumarou Kanazoé l’une des plus importantes infrastructures socioéconomiques du Passoré située à 20 km au Nord - Est de Yako.

A la suite des échanges entre le gouverneur et les exploitants des rives du barrage, M. Maxime Bandaogo a conduit ses hôtes sur le site aurifère de Bouda à 12 km au Sud-Est de Yako. Objectifs de ces visites de terrain présenter au premier responsable de la région quelques potentialités économiques, relever les difficultés liées à leur fonctionnement et imaginer des solutions à même de donner un souffle nouveau à l’économie de cette zone.

Prévu pour commencer à 10 h 30 mn à la Place des fêtes du haut-commissariat, le grand meeting a finalement démarré aux environs de 14 h suite à la forte pluie qui s’est abattue sur le chef-lieu de la province du Passoré. Malgré le temps trop humide, la population s’est fortement mobilisée, preuve de son adhésion au processus de décentralisation.

Au cours du meeting, tour à tour, le premier adjoint au maire de Yako, la représentante de la société civile, le représentant de l’Association pour le développement de la province du Passoré, le haut-commissaire ont pris la parole pour, d’une part, exprimer leur fierté d’accueillir leur gouverneur et d’autre part, lui témoigner leur engagement à lutter à ses côtés pour l’ancrage de l’esprit de la régionalisation. Ce fut également l’opportunité pour eux d’exprimer de vive voix leurs préoccupations et doléances.

Des atouts mais aussi des difficultés

Province carrefour avec 329 040 habitants et une superficie d’environ 4078 km2, le Passoré avec ses départements constitue avec le Loroum, le Yatenga et le Zondoma la région Nord. C’est une province qui présente de nombreux atouts s’ils sont capitalisés peuvent impulser le développement. Il y a d’abord, le barrage Oumarou Kanazoé avec une capacité de 100 millions de m3 et qui s’étend sur 45 km de long et 5 km de large ; véritable facteur de soutien à la production. Ensuite, la position géographique de la province fait de son chef lieu Yako une ville carrefour où des activités touristiques, commerciales et culturelles pourraient connaître un essor certain. On peut aussi citer les nombreux sites d’or exploités dans la province donc le plus important est le site de Bouda.

Cependant, comme une médaille qui présente deux faces, le Passoré fait face à de nombreux problèmes au plan socioéconomique : pauvreté des sols, manque de terres cultivables, manque d’emplois pour les jeunes, manque d’eau-potable et enclavement de certains départements, insuffisance de personnel dans les services de l’administration publique, manque d’institutions financières classiques, absence d’infrastructures hôtelières, le faible taux de scolarisation, la recrudescence du banditisme, la survivance de pratiques traditionnelles néfastes (excision, mariage forcé...). Mais de toutes ces préoccupations, le déficit céréalier demeure de loin le problème le plus brûlant de l’heure au Passoré. Sur le marché local, le sac de 100 kg de mil se vend à 18 000 F et celui du sorgho à 17 000 F.

Des échanges à bâtons rompus

Face aux multiples et légitimes préoccupations des Passoriens, M. Dieudonné Henri Marie n’a pas de baguette magique. En revanche, il a des idées, étant entendu que le développement reste du domaine de la réflexion, de la clairvoyance, de l’ambition et non de l’émotion. Il dit avoir pris bonne notes et des actions concertées seront menées dans le sens de la résolution progressive de ces obstacles.

Il a invité par ailleurs les populations à mettre la main à la pâte selon l’esprit de régionalisation. Comme aussi tout développement passe par la paix sociale, le gouverneur a demandé aux différentes composantes de la population du Passoré de cultiver l’esprit de paix, de l’acceptation des divergences, de la tolérance surtout dans le cadre des élections présidentielle et municipales à venir dans notre pays. Il a, au cours du meeting, situé les objectifs de sa visite. D’abord se faire connaître, se présenter à ses administrés, connaître leurs préoccupations et ensuite demander leur appui, leur soutien, leur adhésion à l’esprit région en cours de notre pays. C’est dans ce cadre qu’il a eu également des entretiens avec les leaders religieux, les chefs coutumiers et avec les responsables politiques de la localité.

C’est par la visite du CMA de Yako que le gouverneur a mis fin à son séjour dans le Passoré. Il a repris la route pour Ouahigouya la capitale régionale aux environs de 17 h 30 mn.

Bélibi Francis YARO (adonyaro@yahoo.fr)
AIB/Yako

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