Pour en parler, le bourgmestre a rencontré la presse en ses locaux, le 11 mai dernier. Simon a conclu en demandant à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, se seraient laissé gruger par ce sinistre personnage de ne pas hésiter à prendre contact avec ses services à toutes fins utiles.

Simon Compaoré, entouré des quatre maires d’arrondissements (Bogodogo, Boulmiougou, Sig-Nonghin, Nongr-Maasom) concernés par les opérations de lotissements et de ses principaux collaborateurs, a d’abord précisé qu’après la session extraordinaire du Conseil municipal des 3 et 4 avril 2005, un certain nombre d’actions avaient été entreprises. Et c’est ainsi qu’il décida d’aller sur le terrain le lundi 9 mai dernier. Ce fut le bon choix. Le hasard a voulu que ce jour-là, deux individus se présentent devant la commission avec des numéros identiques pour la même parcelle. Il y avait maldonne !

Vérification faite, un homme du nom de Lassané Kaboré possédait le faux document. Qui le lui avait procuré ? Il fallait creuser la piste et c’est ce qui fut fait, séance tenante. Conduit dans les locaux de la brigade de recherches de la gendarmerie nationale de Bogodogo, Lassané commencera d’adord par faire de la résistance avant de « cracher le morceau ».

Une perquisition des gendarmes à son domicile se révélera fructueuse, car ce sont plusieurs plans de parcelles qui seront découverts et saisis. Visiblement, Lassané Kaboré était dans la nasse. Tout porte à croire qu’il n’est qu’un maillon d’un réseau qu’il faudra maintenant démanteler. Quant à la suite de l’enquête, Simon a préféré ne pas en dire plus, puisqu’il y a le risque de mettre des bâtons dans les roues de la gendarmerie.

Simon recommande la vigilance

Le maire de la ville de Ouagadougou nous a confié que ce n’est qu’un cas parmi tant d’autres et c’est pourquoi il recommande beaucoup de vigilance, car les spéculateurs font feu de tout bois. « N’achetez jamais une parcelle à partir d’un numéro écrit sur un papillon.

Celui qui se livrerait à ces pratiques, le ferait à ses risques et périls », avertit le bourgmestre. Les brebis galeuses du genre Lassané Kaboré, bien coincées, peuvent permettre de remonter des filières intéressantes, afin de décourager ces malversations qui ont cours dans les arrondissements concernés par les opérations de lotissement.

Sur ce point, Simon est formel ; et il annonce qu’il frappera quiconque se mettra en travers de la loi et qui voudra emprunter « la courte échelle » pour se faire une santé financière. Pour se faire bien comprendre, il a donné l’exemple d’un policier chargé d’assurer la sécurité d’une commission d’attribution de parcelles, qui n’a pas trouvé mieux que d’extorquer 150 000FCFA à un demandeur de parcelle.

L’homme a été déshabillé et il doit regretter son acte, tapi quelque part, loin des regards de ceux qu’il spoliait d’habitude. Quant au sieur Lassané Kaboré, à l’heure où vous nous lisez, s’il n’est pas encore à la MACO, c’est qu’il en prend le chemin. Espérons qu’il en ressortira assagi.

Pierre Tapsoba
Observateur Paalga