La cérémonie, point focal de plusieurs manifestations entreprises depuis le 1er décembre, était placée sous la présidence du ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, M. Laya Sawadogo. Elle avait pour marraine, Gisèle Guigma, ministre de la Promotion de la femme.

Uniformes, service d’ordre, fanfare militaire, chansons et pas de danse, tout a été mis en œuvre pour que la fête soit belle, avec la participation des anciennes du collège. Un journal spécial a été édité, intitulé "La Sainte Marienne".

Plusieurs personnalités se sont succédé à la tribune. Le président du comité d’organisation, après son mot de reconnaissance au nom de toute l’équipe éducative, a fait place à la Sœur directrice Léa Bélemsaga. Celle-ci a relaté le parcours historique du collège qui a vu le jour en 1949, juste au lendemain de la Seconde guerre mondiale, avec un effectif de moins de dix élèves. Le premier bâtiment dira-t-elle, a été inauguré en 1957 par feu le président Daniel Ouezzin Coulibaly. Le second bâtiment fut inauguré en 1960, par Feu le président Maurice Yaméogo.

Plusieurs congrégations se sont succédé à la direction de Sainte Marie de Tounouma. Ce sont : les Sœurs de Notre-Dame d’Afrique, les Sœurs de l’Assomption, les Sœurs de l’Annonciation de Bobo. La célébration du cinquantenaire a-t-elle dit, rend grâce à Dieu d’avoir permis la formation de tant et tant de femmes... "Il n’est rien de plus significatif que ce témoignage offert à l’émancipation de la femme", dira Gisèle Guigma, ministre de la Promotion de la femme. "Cette œuvre nous vaut notre fierté de femmes. Sainte Marie de Tounouma a offert au pays un parterre de cadres rompus...".

L’archevêque Anselme Titianma Sanon a montré que le collège Sainte Marie de Tounouma est à la vérité, un morceau vivant de l’histoire moderne du Burkina et de la sous-région ouest- africaine pour s’être consacré à la formation et à l’éducation de la jeune fille, en pionnier, dans un contexte de commencement d’urbanisation à Bobo-Dioulasso. En revenant sur le parcours historique, il a salué la mémoire des acteurs et actrices de départ, "leur œuvre dont notre pays peut être fier."

Pour le ministre Laya Sawadogo, l’événement signifie la joie de la nation, car l’Eglise catholique a été la première à installer une école, avant même la volonté de l’Etat. Et de rappeler qu’en 1901, c’est elle qui à Koupèla ouvrait la première école primaire. En regrettant que la société actuelle ait perdu ses repères, le ministre a situé l’importance de l’école, souhaité le retour de l’éducation civique et morale en passant par l’enseignement religieux, qu’il soit catholique ou musulman. L’enseignement civique et moral seront inscrits dans les programmes dès la rentrée prochaine, conformément aux vœux des assises nationales sur l’éducation, a rappelé le ministre.

L’ensemble des allocutions a été une véritable apologie du savoir et de l’instruction, notamment en faveur de la jeune fille. Elles ont été autant un réquisitoire contre l’ignorance, les dérives morales et sociales, un plaidoyer pour le renforcement du rôle de l’école et enfin, une reconnaissance à l’action de l’Eglise catholique.

La célébration du cinquantenaire a pris fin avec les inaugurations du fronton de l’établissement et du plateau de volley-ball, suivies par la visite des locaux et de la salle informatique. On a planté l’arbre du cinquantenaire au pied du bâtiment principal.

Jean-Luc BONKIAN
Sidwaya