LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

IXe assises du Forum francophone des affaires (FFA) : promouvoir les investissements en Afrique

Publié le mardi 8 mars 2005 à 19h03min

PARTAGER :                          

Le Forum francophone des affaires (FFA) tient les 3 et 4 mars 2005 à Ouagadougou ses IXes assises sous le thème : "Investir dans les zones de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC)".

Les hommes d’affaires entendent se joindre aux chefs d’Etat et de gouvernement africains pour faire de la Francophonie, une réalité économique.

Les IXe assises du Forum francophone des affaires (FFA) se tiennent du 3 au 4 mars sous le thème : "Investir dans les zones de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) et de la Communauté économique et monétaire d’Afrique central (CEMAC)". Ces IXes assises sont le prolongement du Xe Sommet de la Francophonie du 26 au 27 novembre derniers, à Ouagadougou. En s’invitant autour de la problématique de l’investissement, les hommes d’affaires francophones veulent faire de la Francophonie, une réalité économique et de développement durable. Au-delà des liens politiques et culturels, le Forum francophone des affaires (FFA) entend contribuer à l’intégration des Etats membre à l’économie mondiale. Six declarations ont ponctués la cérémonie d’ouverture des IXes assises du FFA, jeudi 03 mars dernier à la salle des Banquets de Ouaga 2000. Premier à ouvrir le bal des interventions, le président du comité national burkinabè du FFA, Léonce Koné a, tout en souhaitant la bienvenue aux participants, affirmé que la promotion de l’investissement dans l’espace francophone nécessite un environnement économique organisé. Ce qui impose que le vaste marché de l’espace francophone fait d’immenses potentialités commerciales, financières,... soit exploité de façon optimale. Léonce Koné a par la suite salué l’appui du président du Faso et du secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf. Il a par ailleurs, invité les participants au-delà du programme dense des travaux, à aller à la découverte du Burkina à travers les manifestations culturelles qui entourent le Fespaco.

Le secrétaire général de l’OIF, à travers un discours vidéo, a exhorté les hommes d’affaires à faire du FFA une instance qui contribue à aider l’Afrique à construire un développement équitable. "La Francophonie est un espace de partage d’expériences et de renforcement des relations. Une institution qui souscrit à la réduction de la pauvreté, à l’annulation de la dette et à un Plan Marshall pour l’Afrique" , a dit Abdoul Diouf. Il a aussi appellé les entrepreneurs à œuvrer à la création de richesses et d’emplois pour une société libre et ouverte.

... Et de l’entreprenariat féminin

Les IXes assises du FFA devront contribuer à impulser aux côtés des Etats à la croissance économique. Cela devra aussi passer par la promotion de l’entreprenariat féminin. C’est pourquoi la présidente d’honneur de l’atelier "genre et entreprenariat féminin en Afrique francophone", Mme Juliette Bonkoungou a affirmé "que la problématique de la participation des femmes au développement doit s’imposer comme une nécessité de bonne gouvernance". Elle a émis le vœu que les conclusions des IXes assises contribuent à insuffler plus de dynamisme économique dans l’espace francophone. Ambassadeur du Burkina au Canada, Mme Bonkoungou a plaidé en faveur de l’accès des femmes au crédit, à la formation et à l’information économique. Ce qui favorisera leur intégration et participation au développement tout en les éloignant de la marginalisation. Le vice-gouverneur de la BCEAO, Damo Justin Barro a situé l’enjeu des assises de Ouagadougou qui interpellent les acteurs de la communauté des affaires. Selon lui, l’amélioration de l’environnement sociopolitique, la garantie de la sécurité des biens et de la personne, le renforcement de la stabilité macroéconomique, l’assainissement des finances publiques, leur efficacité, l’approfondissement de l’intégration régionale... sont d’autant de défis à relever. Cela permettra d’instaurer un cadre attractif à l’investissement dans les espaces de l’UEMOA et de la CEMAC. Aussi, le président de la Commission de l’UEMOA Soumaïla Cissé a réaffirmé que le thème des IXe assises cadre bien avec les priorités de son institution. C’est-à-dire faire de la promotion de l’investissement, un moyen pour la réduction de la pauvreté. Pour ce faire, a-t-il-dit, une poursuite plus vigoureuse des réformes (construction du marché commun, harmonisation des législations...) ainsi que l’achèvement des chantiers, sera au centre des préoccupations.

Dans son discours d’ouverture, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Youssouf Ouédraogo a invité les participants à des échanges constructifs et fructueux en vue d’une meilleure productivité de l’espace francophone. Car, dit-il, "les assises du FFA ont toujours apporté une forte additionnalité à la Francophonie et à la dimension économique". Et de souhaiter que les hommes d’affaires francophones se convainquent de "la nécessité de leurs liens dans une Francophonie vecue comme l’expression d’une communauté de destin... Le Burkina souhaite que le FFA renforce son action au sein des instances de la Francophonie en acquérant formellement le statut d’opérateur pour les questions qui relèvent de sa compétence".

Au cours des travaux, les participants réfléchiront autour de quatre tables rondes : la promotion de l’investissement dans le cadre de l’intégration régionale africaine, l’environnement juridique et judiciaire des affaires, les opportunités et contraintes de l’investissement dans l’espace africain francophone et au Burkina.

Des rencontres personnalisées sont prévues entre les hommes d’affaires. Cette mise en relation des hommes d’affaires, leur permettra de nouer des amitiés et des partenariats fructueux d’affaires.

Jolivet Emmaüs Sidibé PAGBELGUM
Nadoun Saturnin COULIBALY
Coulibalynadoun2002@yahoo.fr


Des partenaires du FFA expriment leurs attentes

Soumaïla Cissé, président de la Commission de l’UEMOA  :

Le forum est traditionnel. Mais, ce qui est remarquable est d’avoir un espace pour échanger. Cela permettra de voir les difficultés de tous les côtés, de partager les expériences et d’esquisser les solutions et de répondre à des questions qui peuvent hypothéquer l’avenir de l’investissement. Il faut profiter de ces rencontres pour aller de l’avant.

Nous avons eu des stabilité au niveaux macroéconomique et financier. Il est vrai que nous avons des difficultés dans certains pays liées à la situation socio-économique et politique. Grâce à la solidarité qui s’est créée, nous avons des pays qui ont des taux de croissance supérieurs à 6 %, une inflation maintenue. Donc, nous avons des opportunités aujourd’hui parce que l’environnement malgré tout reste stable et attractif. Ces échanges doivent apporter beaucoup à notre sous-région, est aux hommes d’affaires. Ils peuvent partager les succès et les échecs.

C’est pour cela que l’UEMOA est résolument aux côté du FFA et ses responsables pour aller de l’avant. Il est important que les différents Etats aient un niveau de déficit budgétaire acceptable. Plus, il est bas, plus nous dégageons des ressources pour le développement. Des efforts sont à consentir pour une bonne application de la justice, l’accès au crédit et le financement des entreprises. Nous avons des pays où la croissance reste très forte comme au Burkina. Ce sont des éléments encourageants. Je reste résolument optimiste.

Damo Justin Barro, vice-gouverneur de la BECEAO :

La zone regorge d’opportunités d’affaires, ce que nous avons à vendre est inimaginable. Je pense que l’epace francophone étant une zone de solidarité et de concertation, il suffit de nouer ce que les canadiens appellent le radotage pour envisager échanger et ce que nous pouvons faire mutuellement. Nous constituons des marchés. Nous avons des jeunes opérateurs économiques qui ne cherchent qu’à développer leurs affaires et élargir leur surfaces financières au moyen d’investisseurs extérieurs et de partenariat avec des étrangés. Il faut la stabilité, la sécurité parce qu’un investisseur ne vient pas pour mourir, un marché de travail correct, une main-d’oeuvre disponible en qualité et en quantité, une justice efficace au dessus de tous soupçons pour une meilleure promotion de l’investissement. L’investisseur veut avoir tort, condamné à payer des millions mais en même temps, il veut comprendre pourquoi cela. Les décisions de justice doivent rassurer les investisseurs. Ce qui manque le moins à l’investissement sont les ressources financières. La BCEAO s’emploie à mettre en place des différentes sources de financement alternatifs par rapport à celles classiques. Le rôle de la Banque centrale est de gérer une monnaie crédible, solide, stable qui permette d’assurer les investisseurs extérieurs.

Propos recueillis par JESPS

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique