Le pèlerinage est une démarche personnelle et intérieure de tout chrétien qui va à la rencontre du Seigneur. Déjà dans la culture sémitique, on allait à l’écart pour rencontrer Dieu. Au peuple d’Israël, le Seigneur a dit : « Allez dans le désert offrir des sacrifices pour moi ». Selon l’abbé Gabriel Nikièma, aumônier national des pèlerinages catholiques, « c’est ça le pèlerinage ».

Cependant, le pèlerinage catholique n’est pas une obligation. « C’est plutôt une loi inscrite dans le cœur de chaque chrétien et il doit aller à la rencontre parce que le Seigneur appelle toujours ses fidèles à l’écart pour les instruire en vue de leur sanctification et la sanctification de leur peuple ».

Au Burkina Faso, la gestion des pèlerinages catholiques est confiée à un comité national. Ce comité est présidé par Mgr Jean Marie Compaoré. Le poste de vice-président est occupé par un laïc en l’occurrence M. Paul Taryam Ilboudo.

Ledit comité organise chaque année au mois d’août et de octobre des pèlerinages à l’extérieur du pays en direction de la France (Lourdes, Lisieux) du Portugal (Fatima), Italie (Rome, Cité du Vatican), Israël (Jérusalem), Côte d’Ivoire (Basilique de Yamoussoukro), etc.

Chaque année, quand un groupe de pèlerins revient au pays, il y a entre les membres une sorte de fraternité qui se développe. Selon l’abbé Gabriel Nikiéma, « le fait de se frotter lors du pèlerinage, d’écouter ensemble la parole de Dieu, ils finissent par fraterniser. Ils vivent en famille. Ils essaient une fois au Burkina de se retrouver pour des week-end, des messes, des activités diverses et même pour des œuvres caritatives ».

C’est donc logiquement que ces pèlerins qui sont rentré le 22 octobre dernier se sont donnez rendez-vous à Yagma « pour célébrer, comme ils disent, notre action de grâce pour ce que nous sommes revenus en bonne santé et en paix. C’est aussi une occasion de rencontrer tous les autres pèlerins et fraterniser à nouveau. Ce sont en fait des retrouvailles ». L’évangile a été tiré des écrits de saint Luc (I, 39-55). Il y était question de la visite que la Vierge Marie a rendue à sa cousine Elisabeth.

Dans son homélie, l’abbé Gabriel Nikiéma est revenu sur ce que lui et les pèlerins ont vécu sur les différents axes : France et Portugal. « Dieu nous a donné rendez-vous à l’écart : Yamoussoukro, Lourdes, Fatima, Rome et Jérusalem... Et nous avons honoré ce rendez-vous avec l’aide de nos famille, de nos amis ».

Pour lui, c’est en souvenir de tout cela qu’ils ont tous gravi la colline de Yagma afin que comme David qui ne cache pas sa joie, « nous sommes là pour faire monter notre action de grâce ici à Yagma ».

Le pèlerinage, a dit monsieur l’abbé, ne s’arrête pas une fois que l’avion « nous dépose à l’aéroport. Non, il se poursuit tous les jours de notre vie » et la qualité d’une telle rencontre avec Dieu « se mesure à la profondeur de l’union intime du pèlerin avec le Christ dans l’eucharistie ».

Au retour d’un pèlerinage, on doit être transformé, on doit faire bénéficier aux autres les grâces que nous avons reçues. Après la célébration eucharistique, les pèlerins observé une séance d’adoration du Saint Sacrement. Cette séance s’est achevée par une majestueuse procession. Un repas partagé en famille a mis fin à cette rencontre des pèlerins à Yagma.

Dans une prochaine édition, nous vous proposerons à lire, un entretien de Paul Taryam Ilboudo, vice-président du comité national des pèlerinages catholiques.

San Evariste Barro
Observateur Paalga