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Lutte contre les mutilations génitales féminines : L’Action sociale plaide devant les députés

Publié le mercredi 3 novembre 2004 à 07h35min

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Dans la matinée du mardi 02 novembre 2004, a eu lieu à l’hémicycle, une séance de plaidoyer sur l’agenda commun d’actions de lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF).

Le plaidoyer a été assuré par Mme le ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Mariam Lamizana sous la présidence de Roch Marc Christian Kaboré.

Madame Mariam Lamizana, ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale a fait devant les députés, un plaidoyer sur les mutilations génitales féminines. Cet agenda, a-t-elle expliqué , a été adopté à Addis-Abéba en 2003. Sa mise en œuvre nécessite une somme de 11 067 000 000 de F CFA avec pour objectif la "tolérance zéro à la mutilation génitale féminine d’ici à 2010". Le programme , de l’avis de Mme Lamizana, a la mérite d’être l’expression de la volonté de l’ensemble des acteurs œuvrant à l’élimination de ces pratiques. En outre, a-t-elle poursuivi, il s’inscrit en droite ligne dans l’esprit du NEPAD et dans l’atteinte des objectifs du Millénaire.

Le plaidoyer du 2 novembre 2004 à l’Assemblée nationale répond en effet aux recommandations de l’agenda de présenter son contenu à tous les acteurs intervenant dans la lutte. Les députés sont les représentants du peuple et sont en contact avec les populations. De ce point de vue, ils apparaissent comme des interlocuteurs privilégiés , a estimé Mme le minsitre. Leur adhésion et leur participation à la mise en œuvre du programme vont déterminer sa viabilité, a-t-elle ajouté. En clair, le ministre en charge de l’Action sociale attend des élus nationaux, un soutien pour que le programme puisse bénéficier d’une allocution budgétaire nécessaire à son exécution.

Pour témoigner de l’urgence et de la pertinence de la lutte, le Pr. Akotionga a fait un exposé à l’Assemblée sur les risques des MGF.

Les hémorragies, les infections , causées parfois par ces pratiques peuvent conduire à la mort , a-t-il regretté. Il a en outre, fait cas des séquelles de l’excision qu’il tente de réparer gratuitement à travers la clinique Suka. Au-delà de tous les tabous, le Pr Akotionga a appuyé ses propos par des images.

Les députés visiblement choqués par ces images , ont tous salué l’initiative de ce plaidoyer et aussi ce qui est accompli sur le terrain pour redonner à certaines victimes leur féminité. Ils se sont toutefois interrogés sur l’efficacité de la lutte, l’état d’application de la loi de 1996 réprimant les MGF , le plan du Comité national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE), etc.

En guise de réponse, Mme Mariam Lamizana affirme que "les efforts de sensibilisation et de plaidoyer ont fait régresser le phénomène". Pour preuve , les taux de prévalence sont passés de 90% à 36% dans le Nayala, de 61% à 1% dans le Sanguié, de 16% à 2% dans le Passoré, entre autres. Le problème à son niveau s’explique aujourd’hui beaucoup plus par des considérations religieuses.

Elle soutient que la loi sur l’excision est en pleine application même si les condamnations en "sursis" et la réticence pour les dénonciations encourage les pratiquants et commanditaires des MGF. Elle rappelle par ailleurs que deux plans nationaux de lutte avec des plans intermédiaires ont été conçus et mis en application depuis 1995. Le 3e plan prévu pour 2005 va intégrer les principes de la tolérance zéro des MGF, a-t-elle déclaré.

Alassane KARAMA
Sidwaya

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