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Insécurité alimentaire : Elèves et étudiants du Lorum réfléchissent sur la pomme de terre

Publié le mercredi 2 mai 2012 à 02h04min

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La pomme de terre comme solution à l’insécurité alimentaire dans la province du Lorum, c’est autour de cette réflexion que les élèves et étudiants ressortissants de la localité ont réfléchi, le dimanche 29 avril dernier. Cette activité qui entre dans le cadre des rencontres mensuelles initiées par l’association a eu lieu au secteur 28 de Ouagadougou, dassasgho.

Réfléchir sur un tel thème n’est pas un choix du hasard. La « cité du phacochère », la province du Lorum, est appelée depuis quelques années, « capitale de la pomme de terre au Burkina ». Ce « privilège » ne l’épargne cependant pas de l’insécurité alimentaire qui menace nombre de localités au Burkina due aux caprices de dame nature. La pomme de terre, culture de contre-saison occupe un nombre important de paysans dans la province et génère une manne financière très importante. « Si autrefois l’agriculture était une activité de saison pluvieuse, de nos jours les cultures de contre-saison s’avèrent une réponse à l’insécurité alimentaire avec la production de la pomme de terre au premier plan », a laissé entendre Boukari Kagoné, étudiant en Unité de formation et recherche en sciences économiques et de gestion (UFR/SEG) dans sa déclaration liminaire.

Faisant l’historique de la culture de la pomme de terre au Lorum qui, selon lui, remonte aux années 66 avec la crise alimentaire avant de prendre son envol réel dans les années 80, Amadé Bagaya, second exposant, également de la même UFR, a fait remarquer que la production est allée crescendo jusqu’en 2002 avant de chuter à partir de 2010. Pour les exposants, cette baisse est liée à plusieurs facteurs dont la cherté des intrants, l’ensablement du barrage de Titao (centre névralgique de la production), l’insuffisance des retenus d’eau, l’« inopérationnalité » du barrage de Andekanda. A cela, s’ajoutent le manque de techniques de conservation, de transformation (la pomme de terre étant un produit sensible difficile de conservation) et le manque d’ « organisation réelle » des producteurs. Un autre obstacle de taille est l’état de la route Ouahigouya-Titao qui ne facilite pas l’écoulement des produits.

Sans oublier le boom minier avec son cortège de déplacement de bras valides. Pourtant, soulignent-ils, cette culture peut, un tant soit peu, pallier à l’insécurité alimentaire, même si elle n’est pas encore entrée dans les moeurs alimentaires des populations concernées. « Elle peut être un produit de substitution… », ont-ils indiqué avant de rappeler les différents efforts entrepris dans le cadre de la promotion de la filière au plan local avec l’institution de la « fête de la pomme de terre initiée depuis 2002 et soutenue par les cadres ressortissants de la province et par le gouvernement ». Cependant, jusque-là, elle reste un luxe dans la marmite du consommateur local du fait de ses exigences. « C’est un risque pour le paysan, même s’il devait en faire un aliment principal, de la consommer car il s’est endetté pour produire », laissent entendre certains participants à cette rencontre d’échanges. Le paysan qui produit sa pomme de terre compte sur sa vente pour récupérer le prix des intrants et pour pouvoir subvenir aux besoins familiaux.

« Sans une assurance, cette culture ne pourra venir à bout, directement ou indirectement, de l’insécurité alimentaire », indiquent-ils en pensant à une sorte de subvention aux producteurs. De même, ils suggèrent que soient mis en place des institutions de micro-finances destinées aux producteurs. Ils suggèrent également pour la gestion du barrage, que soit mis en place un « Comité de gestion » composé des paysans eux-mêmes, de sorte à éviter les pratiques qui conduisent à l’ensablement de celui-ci. Des unités de transformations au plan national pourrait également encourager la production à travers la transformation en divers produits.
Composée de quatre (4) communes à savoir Banh, Ouindingui, Sollé et Titao, la province du Lorum regorge de nombreuses potentialités dont les cultures de la pomme de terre, de la tomate et de l’oignon.

Initiée par l’Association des scolaires et étudiants ressortissants de la province du Lorum (ASEL), cette rencontre marque le départ des rencontres mensuelles de l’association. Elles se veulent à la fois une autoformation de ses membres et un cadre de réflexion. Elles visent également à créer et à renforcer la promotion des valeurs de fraternité d’une part, entre les membres de l’association et, d’autre part entre ceux-ci et les aînés. Ainsi, chaque dernier dimanche du mois, un thème d’intérêt général pour la province est choisi pour échanges. Plusieurs activités de promotion de la province sont inscrites dans le programme d’activités de cette association. Dans cette optique, elle organise du 5 au 6 mai 2012, un grand « dassandaga » à l’intention de tous les ressortissants du Lorum. Cette activité qui aura pour cadre, la Maison des jeunes et de la culture de Ouagadougou (MJCO) est placée sous le thème : « Les 48 heures de promotion de valeurs culturelles de la cité du phacochère, la province du Lorum ».

Mireille A. SANOU

Pour Lefaso.net

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