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Rentrée scolaire 2004-2005 : Les syndicats dressent un tableau sombre

Publié le jeudi 7 octobre 2004 à 09h30min

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Le Syndicat national des travailleurs de l’éducation et de la recherche (SYNTER) a donné une conférence de presse, mardi 5 octobre 2004, à la Bourse du travail de Ouagadougou. Au menu de cette rencontre avec les journalistes, le thème consacré à la "Journée de l’enseignant" avec en toile de fond, une réflexion sur les conditions de vie et de travail particulièrement préoccupantes des travailleurs de l’éducation.

Dans sa déclaration liminaire sur la rentrée scolaire 2004-2005, le conférencier Mamadou Barro, secrétaire général du SYNTER, a présenté sa caractéristique majeure comme un fossé qui s’élargit dangereusement entre les gouvernants et le peuple. Selon M. Barro, cette situation est consécutive au renchérissement continuel du coût de la vie (augmentation des prix du carburant, de l’électricité etc.)

L’inaccessibilité à la santé, et les multiples endettements auxquels sont confrontés de nombreux parents d’élèves. Pour lui, la situation au plan social a été également marquée ces derniers mois, par la mise en œuvre des mesures coercitives portant atteinte au monde des travailleurs avec notamment l’adoption par l’Assemblée nationale (AN) du nouveau code du travail limitant les droits de grève en interdisant les grèves de protestation et de solidarité avec d’autres travailleurs.

Outre l’adoption de ce code, le conférencier a aussi évoqué l’annonce par le ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat de la relecture de la loi n°13 portant régime juridique applicable aux agents de la fonction publique qui fait partie intégrante de la Réforme globale de l’administration publique (RGAP). Il s’est tablé sur le fait que ces mesures ont contribué à une situation de précarisation de l’emploi, à une compression de la masse salariale.

Toutes choses qui se sont traduites par la perte du sens des valeurs éducatives (fraudes, corruption, nominations de complaisance...) et qui contribuent à une dégradation des conditions de vie et de travail. Les journalistes ont voulu savoir pourquoi les syndicats n’ont pas réagi à temps en laissant adopter ce nouveau code. La formation syndicale des militants, les futurs combats, les mauvaises relations avec les autorités, la dimension sociale de l’immoralité dans le système éducatif actuel et les effectifs pléthoriques dans les salles de classe ont été abordés.

Comme éléments de réponse à ces préoccupations des hommes de presse, les conférenciers ont souligné que l’application de la RGAP découle d’une insuffisance d’information aux seins des centrales syndicales. " En décembre 1997, le collectif CGTB et les syndicats ont mené des luttes (marches, meetings d’information, campagne de pétition de soixante mille signatures) pour rejeter cette réforme," a souligné le conférencier.

Quant aux mauvaises relations avec les autorités, M. Barro a affirmé que des actions ont été montées de toutes pièces pour contrer les actions du SYNTER. Pour la formation syndicale des militants, des séminaires sont organisés et touchent tous les secteurs géographiques. Leurs militants s’efforcent d’observer des lignes de conduite conformes à celles du syndicat.

Le conférencier a levé toute équivoque sur l’immoralité dans notre système éducatif pour laquelle le SYNTER ne se sent pas concerné. Prenant comme exemple le cas des fraudes au BEPC et la corruption, le SYNTER estime qu’il faut bien situer les responsabilités. Face aux effectifs pléthoriques , il compte mener des actions pour dénoncer cette situation qui, à n’en pas douter, ne seront pas pour plaire aux élèves et parents d’élèves.

Privat OUEDRAOGO
Sidwaya

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