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JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME : Faible mobilisation à Dédougou

Publié le lundi 14 mars 2011 à 00h38min

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"Donner la vie sans être en péril". C’est sous ce thème que le Burkina a commémoré le 8 mars 2011, la 154e Journée internationale de la femme. A Dédougou, c’est un petit monde qui a assisté à la cérémonie devant la maison de la femme qui a servi de cadre pour l’occasion. C’était en présence des autorités régionales, provinciales et une mission du ministère de la Promotion de la femme.

C’est au son de 8 balafons et de 5 tam-tams que s’est déroulée la cérémonie commémorative de la 154e journée internationale de la femme à Dédougou, le 8 mars 2011. La devanture de la maison de la femme qui a prêté son cadre pour l’occasion n’a pas connu la mobilisation escomptée. C’est un petit monde dont moins du tiers était aux couleurs de la journée qui en a été témoin. Les chaises qui sont le plus souvent l’objet de bagarre lors des cérémonies sont restées vides. Plus d’une quarantaine était inoccupée.

Qu’à cela ne tienne, des femmes ont esquissé des pas de danse. A la tribune, des allocutions, la coordinatrice des associations féminines du Mouhoun, Geneviève Liéhoun Sountoura a, après avoir fait un bref rappel de l’historique de la journée du 8-Mars, rappelé que le thème, à savoir « Donner la vie sans être en péril », est une réflexion qui interpelle tout le monde. S’appuyant sur des statistiques selon lesquelles, une femme meurt dans le monde à chaque minute de complications de grossesse et de l’accouchement, "tantie Geneviève Lichoun est convaincue que beaucoup d’efforts ont été faits par le gouvernement pour aider la femme enceinte.

Cependant, ajoute-t- elle « Des efforts considérables restent encore à faire et l’adhésion de tout le monde est nécessaire pour qu’aucune femme ne soit en péril en voulant donner la vie ». Aussi a-t-elle déploré qu’après des décennies de lutte, des inégalités existent encore et toujours entre l’homme et la femme. Le maire de la commune de Dédougou a fait savoir que le conseil municipal a pris en compte les principales préoccupations de la femme dans les projections d’investissement du plan communal de développement 2010-2014. Pour ce faire, des micro projets du programme régional de développement existent.

De même, il est revu à la hausse des subventions sociales et culturelles qui vont en majorité à l’appui des activités des associations féminines. Tout en souhaitant bonne fête à l’autre moitié du ciel, Alidou Ouédraogo, haut- commissaire du Mouhoun, a invité les femmes à ne pas dormir sur leurs lauriers et à faire de cette journée, un moment de réflexion non seulement sur leurs conditions, mais aussi sur le thème. Après avoir dépeint le tableau sombre et macabre du taux de mortalité maternelle et les cas de fistules obstétricales, le haut- commissaire est parvenu à la conclusion qu’il est impérieux et même urgent de s’engager à lutter pour inverser la tendance. Le concours "femme 8 mars de Dédougou" initié par l’amicale des femmes de la Santé de Dédougou a désigné Aminata Koutou lauréate.

Elle a été récompensée par une bicyclette, des pagnes 8- Mars, une somme de 12 500 F CFA et d’autres gadgets. A noter que les 10 premières ont également reçu des récompenses en nature et en espèces remises par le ministère de la Promotion de la femme. Il faut noter que pour la commémoration de cette journée, les femmes de Dédougou ont mené plusieurs activités. Du dépistage du col de l’utérus au don de sang, en passant par des conférences publiques sur le thème et des projections de films.


Vu et entendu

* Les pagnes de la corruption ?

Six ! C’est le nombre de balles de pagnes que le ministère de la Promotion de la femme a distribué aux femmes de la région de la Boucle du Mouhoun pour la commémoration du 8 mars 2011. Selon certaines langues, ce don qui est une première n’est qu’une façon de corrompre les femmes de cette région qui avaient menacé de boycotter la cérémonie officielle suite à la décision de la délocaliser à Ouagadougou en lieu et place de Dédougou. Sinon, comment comprendre, soutiennent-elles, que les autres années, ce genre de don n’ait jamais été fait.

* Une mission du ministère de la Promotion de la femme à Dédougou

Une mission du ministère de la Promotion de la femme est venue assister à la cérémonie commémorative du 8 mars à Dédougou. Composée de 3 personnes et conduite par l’inspecteur technique des services, cette mission est venue soutenir les femmes de la région. Une première dans l’histoire du 8-Mars, a-t-on appris.

* "Nous pas bouger !"

Selon nos sources, aucune femme de la région de la Boucle du Mouhoun n’a fait le déplacement de Ouagadougou pour assister à la cérémonie officielle et nationale du 8- Mars. Les mêmes sources indiquent que les femmes ont certes excusé et même pardonné les autorités qui ont décidé de délocaliser la fête, mais sont restées de marbre sur leur mot d’ordre du "nous pas bouger !" parce que l’état de la route ne leur permettait pas de rallier la capitale.

* Où sont passés les pagnes du 8-Mars ?

Contrairement aux années précédentes, 95% des femmes de Dédougou ne se sont pas drapées aux couleurs des pagnes du 8 mars 2011. Selon certaines indiscrétions, cette situation est une forme de protestation de la délocalisation de la cérémonie officielle. C’est ce qui explique également l’absence de la grande majorité des femmes le 8 mars dernier à la maison de la femme. "Nous avons un cœur. Et vous savez que lorsqu’une femme dit non, c’est non. C’est pourquoi, nous ne voulons rien de ce 8 mars 2011", s’est exclamée l’une d’entre elles que nous avons croisée en ville à l’issue de la cérémonie.

Serge COULIBALY

Le Pays

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