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Une lettre pour Laye : 11-Décembre en différé pour Salif

Publié le vendredi 18 décembre 2009 à 02h17min

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S’il est une institution qui séduit, qui s’affirme de jour en jour de par le travail abattu et dont le rôle dans notre pays n’a encore jamais été mis en doute, c’est bel et bien la Cour des comptes. En effet, dans l’après-midi du mardi 15 décembre dernier, le président Blaise Compaoré recevait, au palais de Kosyam, les rapports d’activités du Médiateur du Faso ; de la Commission de l’informatique et des libertés (CIL) ; du Conseil supérieur de la communication (CSC) et de la Cour des comptes.

Arrêtons-nous au rapport de la dernière citée pour l’exercice 2008, au cours de laquelle elle a eu à contrôler la gestion de plusieurs institutions et entreprises publiques à savoir le Centre de gestion des cités (CEGECI), l’ONEA, le PDRDP-B/K, la CARFO, la SONABHY et surtout le Conseil constitutionnel sous la gestion du président Idrissa Traoré. A la CEGECI, le contrôle, qui a concerné les exercices 2005 et 2006, a relevé des insuffisances dans la gestion des contrats ; pis est, au niveau du contrôle de la gestion patrimoniale de la société, la Cour des comptes a, entre autres, mis à nu des irrégularités flagrantes concernant la vente des parcelles des cités du 4-Août.

En effet, sans qu’on ne comprenne trop pourquoi et comment, la CEGECI a procédé au parcellement, à la vente et à l’attribution, à titre gratuit et à prix réduit, des parcelles situées à l’intérieur des cités (qui sont la propriété de l’Etat et non mises en valeur). Le plus grave, c’est que la structure, qui n’a pas compétence en matière foncière, a vendu ou attribué des parcelles à son personnel ou aux membres de son Conseil d’administration.

Quant à l’ONEA, des irrégularités ont été constatées dans les réglementations des achats publics, les réglementations fiscales et l’emploi des deniers publics. L’Office a, en effet, apporté un appui institutionnel au ministère en charge de l’Agriculture (15 millions de F CFA) et aménagé le bureau du ministre d’Etat de l’époque (Salif Diallo) pour plus de 3,5 millions de F CFA.

A la SONABHY, que dirige Hubert Yaméogo, c’est l’absence d’autorisation préalable pour les marchés de gré à gré et la tendance aux consultations restreintes, la pratique de commandes directes sans appel à concurrence et sans établissement de marchés : exemples : des commandes de rigueur à WPW pour un montant de 3,5 millions de F CFA et la construction d’un CEG à Sourgou pour 59 millions de nos francs ; mieux au niveau de la gestion financière de la SONABHY (exercices 2003, 2004, 2005 et 2006), la Cour des comptes a relevé de fausses décisions d’exonération en douane pour un montant total de plus de 398 millions de F CFA.

La Cour ne s’est pas contentée de critiquer la gestion des sociétés publiques, elle s’est aussi et surtout intéressée à la gestion d’une institution sœur, à savoir le Conseil constitutionnel. Et à lire son rapport, sous la présidence d’Idrissa Traoré, la bonne gestion des deniers publics n’était pas la chose la mieux partagée au Conseil constitutionnel, notamment en ce qui concerne les fonds spéciaux. Pendant cette période, le compte n°000 1457 0398/02, intitulé Fonds spéciaux, a été par exemple approvisionné pour un montant de 90 millions de F CFA et a fait l’objet de retrait de 56 912 720 F CFA, sans aucune pièce justificative.

Or, le décret n° 2003-184/PRES/PM/MFB du 7 avril 2003, instituant les Fonds spéciaux et leurs règles particulières de gestion, prévoit, en son article 15, que le président du Conseil constitutionnel reçoit quitus du président de la Cour des comptes. Par lettre datée du 30 juillet 2008, Idrissa Traoré a expliqué que le ministre des Finances et du Budget d’alors, Jean-Baptiste Compaoré, lui avait certifié par deux fois le contraire.

L’ancien président du Conseil constitutionnel (qui affirme ne pas être en mesure de fournir des pièces justificatives de ces 56 millions dépensés), indique avoir sollicité en vain une audience auprès du Premier ministre pour régler ce problème. Disons tout simplement bravo à la Cour des comptes et surtout à son président, Boureima Pierre Nébié, qui joue pleinement son rôle.

Cela dit, cher Wambi, j’ai reçu une longue lettre de Son Excellence Naaba Tégré, Dimbila de Tèma, adressée à Nongoma Ernest Ouédraogo, maire de la commune rurale de Tèma-Bokin. Evidemment, compte tenu de la longueur de cette adresse, je ne peux que t’en faire un résumé assez succinct. Dans une de ses lettres, le maire de Tèma Bokin accuse le Naaba Tégré, qui est aussi conseiller municipal, d’avoir organisé “un recensement sauvage” de la population.

Et ce dernier dit n’être au courant de rien et demande qu’on lui fournisse les preuves de cette assertion dans les 72 heures, faute de quoi il va engager une procédure judiciaire. Nongoma, que l’on connaît pour avoir une plume acerbe, ne s’est pas laissé faire dans la réplique. Et la tension n’est pas près de connaître une baisse entre ces deux hommes, politiquement opposés.

Cher Wambi, je me demande qui en veut à ce point à la SONABEL. En effet, pendant que la Nationale de l’électricité met les bouchées doubles pour que les essais de la ligne d’interconnexion Bobo-Ouaga démarrent, des empêcheurs de tourner rond tentent de se mettre en travers de cet objectif. Depuis le 12 décembre 2009, en effet, sur l’axe Boni - Pâ, des individus adeptes de basses besognes n’ont pas trouvé mieux que de sectionner les fils de mise à terre, installés en bas des pylônes.

Sont concernés les pylônes 257 à 266. Selon des sources qui s’y connaissent en électricité, et donc dignes de foi, ces câbles permettent d’évacuer dans le sol les décharges électriques provoquées par la foudre et protègent du même coup les équipements, le voisinage et les personnes qui seraient en contact avec l’ouvrage. A quoi ces chenapans utilisent-ils ces fils ? Là est un autre débat. Mais devant l’ampleur des dégâts, la société a alerté le ministère de la Sécurité, si fait que le long de la ligne est sous surveillance depuis le constat fait.

Cet incident va-t-il jouer sur les essais, prévus pour débuter le 19 décembre 2009 ? « Non, pas du tout ! », nous a-t-on rassuré du côté de la SONABEL. D’ailleurs, une conférence de presse sera bientôt donnée pour annoncer cet événement tant attendu. Vivement, que ces sinistres individus, s’ils sont retrouvés, soient punis à la hauteur de leur forfait et que, par ailleurs, les dieux de l’électricité soient avec nous pour qu’au moment où la période de chaleur s’annoncera, le jus coule dans les veines de ces pylônes, qui nous viennent de la capitale de Sya.

Où sont donc passées toutes les belles promesses faites à Virginie Mireille Zerbo par le ministre de la Promotion de la femme ? En effet, cher Wambi, tu te rappelles sans doute cette “cireuse de charme” dont nous parlions dans notre édition du vendredi 29 au 31 août 2008. Eh bien, quelques jours seulement après la parution de l’article et sa publication sur Internet, la jeune Samo, qui exerce ce métier de cireur de pompes, du côté du maquis Zama Chapelle, recevait les félicitations du ministre de la Promotion de la femme herself pour “son courage et le bon exemple qu’elle donnait”. S’en suivront des promesses d’aide en matériel pour accompagnement dans ses études d’infirmière et de moyen de déplacement “moins fatiguant” que le vélo, avec lequel se déplace Virginie Mireille Zerbo.

Mais jusqu’à ce jour, la demoiselle ne verra la couleur d’aucune de ces aides. Ses multiples allées et venues au ministère se révéleront vaines, la première responsable n’ayant pas le temps de la recevoir, comme on le lui explique à chaque fois. Pire, la jeune fille, qui s’était entre-temps inscrite pour obtenir le parchemin d’infirmier diplômé d’Etat à l’Ecole professionnelle de santé Sainte-Edwige, éprouve des difficultés à payer ses frais de scolarité. Souhaitons donc que les promesses faites à Mlle Zerbo soient respectées au plus vite avant la reprise des cours après les congés, prévue pour début janvier prochain.

A présent, parcourons ensemble le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

- Comme c’est le cas en chaque fin d’année, Poa, dans la province du Boulkiemdé, sera la capitale de l’aviculture burkinabè. C’est en effet dans cette localité qu’aura lieu, le mardi 22 décembre 2009, l’ouverture officielle de la 10e édition des “Journées du poulet”, événement organisé chaque année par l’Association “Action vitale”. Thème : “La problématique de l’aviculture locale et le développement durable à la base”. Vous voulez, en cette période de fêtes, trouver de quoi recevoir dignement vos invités et visiteurs ? Faites-y un tour, car, selon les projections des organisateurs, quelque 35 000 poulets sont attendus dans ce vaste poulailler à ciel ouvert.

- Ils étaient nombreux, les Burkinabè, à se demander ce que devient le Forum des citoyens, tenu à Ouagadougou en début mai 2009. La réponse est désormais connue, puisque ce Forum, qui a planché sur l’alternance, a tenu une AG constitutive le 13 décembre 2009, qui l’a transformé en organisation de la société civile dénommée “Forum des citoyennes et citoyens de l’alternance” (FOCAL). Un bureau exécutif, dirigé par le professeur Luc Ibriga, a vu le jour. Lisez plutôt ce communiqué de presse, issu de cette AG.

“Le 13 décembre 2009, s’est tenue, à Ouagadougou, l’Assemblée générale constitutive d’une organisation de la société civile, dénommée Forum des Citoyennes et Citoyens de l’Alternance, en abrégé FOCAL. Convoquée à l’initiative de M. Zéphirin Diabré, initiateur et président du forum sur l’alternance, qui s’est tenu à Ouagadougou les 1er, 2 et 3 mai dernier, cette réunion avait pour but de donner une suite au souhait, exprimé par les participants au forum, que la manifestation soit institutionnalisée et pérennisée. La rencontre a regroupé essentiellement les membres du Comité d’organisation du forum de mai.

Après avoir souhaité la bienvenue aux participants, M. Zéphirin Diabré a d’abord tiré les enseignements du forum de mai qui, par l’intérêt qu’il a suscité dans l’opinion et dans la classe politique, constitue, selon lui, l’événement politique le plus important que le Burkina Faso ait connu au cours de l’année 2009. Il a ensuite rappelé le souhait des participants au Forum de mai de voir émerger une organisation de la société civile qui aura pour mission de pérenniser le travail de sensibilisation à la question de l’alternance démocratique dans notre pays. C’est, dit-il, pour répondre à cette aspiration que les organisateurs du Forum de mai ont entrepris de créer le Forum des Citoyennes et Citoyens de l’Alternance (FOCAL).

Le FOCAL se veut une organisation de masse regroupant, au-delà des différences de sexe, d’idées, de convictions politiques et de religion, des citoyennes et des citoyens d’horizons philosophiques divers, unis par la conviction qu’il ne saurait y avoir de démocratie véritable sans alternance, et qui partagent et cultivent les valeurs ci-après :
- l’égalité et l’équité entre citoyennes et citoyens ;
- la probité ;
- l’intégrité ;
- la solidarité ;
- la recherche de la performance ;
- la transparence ;
- le respect mutuel et de la parole donnée.

Le FOCAL poursuit les objectifs suivants :
- offrir un cadre d’échanges et d’actions aux citoyennes et citoyens afin de contribuer à l’élévation de leur niveau de conscience sur la question de l’alternance ;
- favoriser l’émergence d’une citoyenneté consciente et active comme levier sûr de l’alternance, et promouvoir une meilleure participation des citoyennes et citoyens à la vie publique ;
- aider à l’évaluation des institutions et des processus démocratiques, encourager l’effectivité du contrôle populaire, et nourrir le débat public sur les normes de performances que les citoyens sont en droit d’attendre de leurs élus,
- etc.

Après avoir examiné et adopté les documents de base de l’organisation (Statuts et Règlement intérieur), les participants à la rencontre ont élu un bureau exécutif, composé comme suit :
- Président : lbriga Luc Marius
- Vice-président : Konsimbo Evariste Faustin
- Secrétaire général : Ouédraogo Dieudonné
- Secrétaire chargé de l’organisation et de l’administration : Nikièma Dominique
- Secrétaire chargé des relations extérieures : Ouédraogo J. Abdoulaye
- Secrétaire chargé de l’information, de la communication et de la mobilisation citoyenne : Nacoulma Monique
- Secrétaire chargé de la trésorerie : Ouoba/ Lompo Elise
- Président de la commission chargée des questions politiques et institutionnelles : Natielse Julien
- Président de la commission chargée des questions de développement : Kafando Bruno
- Présidente de la commission chargée des questions de société : Carama/Farma Aline.

Par ailleurs, Compaoré Rose Marie et le Dr Kouldiati Julien ont été élus commissaires aux comptes du FOCAL. Par cet acte citoyen, les initiateurs du FOCAL entendent faire de cette nouvelle organisation de la société civile un cadre d’expression démocratique fondé sur les vertus de courtoisie, de tolérance et d’acceptation de la différence et ouvert aux citoyennes et citoyens soucieux de l’enracinement de la démocratie au Burkina Faso”.

- Journées chaudes à Ouessa, dans la Sissili, ces vendredi et samedi. En effet, à l’occasion du cinquantenaire de l’école primaire publique de la localité, il s’y tiendra des activités éducatives, sportives et culturelles. Ainsi, le vendredi 18 décembre, des prières musulmanes, chrétiennes et coutumières ouvriront le bal. Suivront une conférence sous le thème “Ecole et développement”, animée par Mgr Der Dabiré, l’assemblée générale constitutive de l’amicale des anciens élèves, et une nuit culturelle, faite de ballets, de sketches, de danses traditionnelles et de défilé de mode. Le lendemain, la journée débutera par une course cycliste, à l’issue de laquelle certains acteurs de l’éducation seront distingués.

Et, comme pour sceller un pacte, un repas communautaire sera servi à tous ceux qui seront sur les lieux. Après une visite de sites, un match de lever de rideau mettra aux prises les anciens élèves de 1950 à 1980 et ceux de 1981 à 2000, avant que les scolaires de Ouessa affrontent ceux de Hamélé. Les festivaliers se diront au revoir à travers un bal la nuit venue. Un programme alléchant donc qui attend tous ceux qui effectueront le déplacement.

- Il n’y a pas que sur le terrain de football que Moumouni Dagano, l’attaquant de pointe des Etalons, sait marquer des buts : il vient en effet d’être de nouveau père d’une fille, que son épouse, Safi, lui a faite comme cadeau de fin d’année 2009. Si elle a accouché en France, le baptême de l’enfant, lui, aurait eu lieu dimanche passé dans la grande famille de l’international à Kamsonghin. Souhaitons que cet heureux événement, intervenu à quelques semaines de la CAN 2010, soit, au grand bonheur du onze national, source d’inspiration pour Momo, comme l’appellent ses intimes, et exerce davantage le pied de celui qui a terminé, rappelons-le, meilleur buteur des éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial 2010.

- Avec un peu de chance, notre compatriote Jean de Dieu Somda, ancien ministre en charge de la Coopération régionale et actuel vice-président de la CEDEAO, pourrait être le n°1 de cette institution ouest-africaine. En effet, après le prochain départ de Mohamed Ibn Chambas pour le Secrétariat général du groupe ACP, la présidence de la CEDEAO pourrait revenir à Jean-de-Dieu Somda, surtout que, dans cette instance ouest-africaine, la voix du Burkina compte beaucoup.

- Chants, danses et ripaille seront au menu ce samedi à Boassa, à un jet de pierre de la capitale, car, c’est demain 19 décembre que Son Excellence Naaba Boulga de Boassa célèbre sa fête coutumière.

- Dans notre édition du lundi 14 décembre dernier, nous annoncions, dans les coulisses des festivités du 11-Décembre, que, selon des sources proches de Salif Diallo, notre ambassadeur en Autriche rentrerait au bercail cette semaine. Eh bien, c’est chose faite, car l’ex-commissaire politique du CDP a rejoint cette semaine, son Yatenga où il séjournerait jusqu’en fin de semaine.

- De retour au Burkina pour les festivités du 11-Décembre, Paramanga Ernest Yonli a, pour un temps, troqué son costume de diplomate contre celui de commissaire régional du CDP à l’Est. C’est ainsi que, pendant son séjour, il a effectué une tournée dans les cinq provinces de l’Est, que sont le Gourma, la Gnagna, la Tapoa, la Komandjari et la Kompienga, pour mobiliser ses militants en vue des échéances à venir.

- Hier, un car burkinabè de 70 places qui transportait 95 personnes, principalement des Nigériens, est entré en colision à 5 km de Sakoinsé (intersection Koudougou-Ouaga-Bobo) avec un camion 10 tonnes transportant des céréales qui venait de Boromo : 5 morts sur le macadam, dont le chauffeur du camion et son apprenti, et 35 blessés dans un état grave, transportés à Koudougou parmi lesquels un mourra peu après.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin, Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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