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20 ANS DU MBDHP : ’’Mieux s’organiser pour des victoires plus éclatantes’’

Publié le lundi 28 septembre 2009 à 04h22min

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Maître Halidou Ouédraogo, président d’honneur du MBDHP

Les 25 et 26 septembre derniers, le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) a tenu sa 5e assemblée générale statutaire sur le thème ’’Après 20 années de vie et de luttes aux côtés du peuple burkinabè et face aux violences continues des droits de l’Homme, mobilisons-nous davantage pour la dynamisation des structures de base de notre mouvement et pour une meilleure défense des droits humains et de la démocratie au Burkina Faso et ailleurs’’. L’occasion a été saisie pour commémorer le 20e anniversaire du mouvement. Les trois conférences livrées le 26 septembre dans la salle de conférences du CBC figuraient parmi les activités publiques majeures de cet anniversaire.

Ce sont Drissa Touré, maître Halidou Ouédraogo et Chrysogone Zougmoré, respectivement président de la section du Houet, président d’honneur et président du MBDHP, qui ont animé les conférences et qui ont tenu le public en haleine, trois heures durant.

Le premier panéliste, Drissa Touré, a traité dans son exposé du contexte et des enjeux de la création du MBDHP. Le président de la section du Houet a ainsi rappelé que leur mouvement a été créé le 19 février 1989 dans un contexte politique national et international complexe. Hors du Faso, a-t-il dit, la situation était marquée, en Europe par l’implosion de l’Europe de l’Est ; en Afrique par des conflits meurtriers attisés par les grandes puissances et les marchands d’armes, les impositions du Programme d’ajustement structurel (PAS), les luttes populaires réprimées par les pouvoirs en place, les négations des droits humains, le divorce entre les gouvernants et les gouvernées, etc. De l’avis du conférencier, le contexte national était plutôt caractérisé par l’instabilité politique, la confiscation des libertés publiques, les attentats contre les opposants, les exactions diverses, les cas d’impunité, les aspirations du peuple et des organisations de la société civile à conquérir des espaces de liberté de même que les partis politiques qui revendiquaient un retour à la vie constitutionnelle normale. Dans ce contexte, les ONG de défense et de protection des droits humains étaient inconnues, contrairement aux associations et syndicats. Les enjeux de la création du MBDHP étaient donc évidents. Il fallait travailler à combler le déficit démocratique et aider à faire des droits humains une affaire des populations et non pas seulement une préoccupation des spécialistes. Le MBDHP devait aussi travailler avec patience et méthode pour se faire connaître et accepter et se doter des moyens humains, financiers et matériels pour travailler efficacement.

Maître Halidou Ouédraogo, président d’honneur du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples, est, quant à lui, revenu dans son exposé sur les faits marquants du MBDHP. Il a, auparavant, rappelé que son organisation a été créée au sortir des années de braise dans l’enceinte de l’actuelle Assemblée nationale, devant la présence de 450 personnes et que certains ont payé, parfois de leur vie, leur engagement en faveur des droits humains. Maître Ouédraogo a insisté sur la contribution du MBDHP au retour à un ordre constitutionnel normal, à la rédaction de la Constitution de 1991, à la création du collectif des organisations démocratiques de masse et des partis politiques de l’opposition, à la création du collège des sages, à la création du REN-LAC, à la lutte contre les mines anti-personnelles, à la création de l’Union interafricaine des droits humains, à la libération de Laurent Bagbo et de Abdoulaye Wade, à la rédaction des textes de l’Union africaine, à la mise en place de structures de surveillance des élections, au forum national de réconciliation, etc.

La 3e conférence, enfin, a été animée par l’actuel président du MBDHP, Chrysogone Zougmoré et avait pour thème les perspectives du mouvement qu’il préside. Dans son exposé, le président Zougmoré a évoqué les raisons fondent et justifient la poursuite des actions du MBDHP. Le conférencier a fait d’abord remarquer qu’on assiste à un retour insidieux et parfois manifeste des méthodes et pratiques des régimes d’exception se manifestant à travers une remise en cause répétée des libertés publiques fondamentales, les dérives sécuritaires, les abus des forces de l’ordre, le verrouillage des institutions et la dépravation des moeurs politiques. C’est pourquoi Chrysogone Zougmoré a dit que son mouvement doit mieux s’organiser pour agir plus efficacement et obtenir des résultats plus probants. Plus concrètement, le président du MBDHP a proposé de faire connaître et partager les expériences de son mouvement en écrivant et en documentant les diverses actions.

Il a aussi proposé de faire des zones et des sections de véritables observatoires des droits de l’Homme et de la démocratie ; de bonofier la prise de conscience des populations en entreprenant avec elles des actions citoyennes. Pour conclure, le président Zougmoré a dit que son mouvement devrait contribuer à construire une société forte et efficiente et se mettre en ordre de bataille dans l’optique des prochaines actions de terrain. Les débats qui ont suivi les trois conférences ont permis au nombreux public de réagir et aux panélistes d’approfondir certaines questions. C’est à la suite de ces échanges que la cérémonie de clôture des travaux de la 5e assemblée générale statutaire du MBDHP et la commémoration du 20e anniveraire du mouvement est intervenue dans la soirée du 26 septembre. Elle a été marquée par la lecture des messages des organisations invitées telles que l’Organisation démocratique de la jeunesse (ODJ), l’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB) et la Confédération générale du travail du Burkina (CGTB), des motions et résolutions ainsi que la déclaration finale.

Par Boureima OUEDRAOGO SONRE

Le Pays

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