Une ambiance particulière empreinte de gaieté pour les uns et de compassion pour les autres a régné, à l’occasion, à la prison civile de Ouahigouya. A cela, on note la bonne hygiène qu’il y avait dans cet environnement ce jour-là, dans la cour et les environs de ce lieu de détention pour accueillir les visiteurs.

A l’intérieur de la grande cour, c’est des détenus tout endimanchés, assis à même le sol, qui attendaient, l’air serein, les visiteurs du jour, avec à leur tête Arsène Sanou, le procureur de Ouahigouya. Une musique distillée par un magnétophone au dehors s’estompe. Le brouhaha des matons également. Là, il s’est agi de leur souhaiter bonne fête et de les encourager à rester sages durant leur incarcération.

« Nul ne souhaiterait séjourner en prison. Mais quand on y entre, on devrait œuvrer à ne plus y remettre les pieds », leur ont-ils conseillé en substance. Les visiteurs ont saisi l’occasion pour parler des méfaits de la toxicomanie, du viol, de l’excision, et de l’homosexualité aux prisonniers. « Se départir de ces maux vous éloignerait davantage de cet antre. Vous préserverez votre santé et votre dignité.

Egalement, vous pourrez participer activement au développement de vos communautés respectives », telle a été l’économie de la leçon du jour. Au nom de ces codétenus, un prisonnier a remercié les visiteurs tout en promettant prendre acte des conseils reçus. On a pu constater que les détenus, malgré leur nombre élevé dans cet espace restreint, disposent d’un poste téléviseur et d’autres commodités pour leur « évasion ».

Idem chez les mineurs, et les dames. Après, ce fut la visite à la porcherie et au jardin où des détenus en fin de peine font la maraîchéculture. Un copieux repas communautaire a été servi aux hommes « sans liberté » et aux visiteurs en milieu de journée. Dans la soirée, ce fut des activités sportives culturelles qui ont égayé les pensionnaires de cette prison.

« Une brève évasion pour les détenus », avons-nous pensé un instant au vu de cette journée qui contraste avec le quotidien de cet autre monde. En tous les cas, visiteurs, matons et détenus ont passé de véritables moments de plaisir. « Les personnes détenues ne doivent pas être des oubliées.

Bien qu’ayant perdu certains droits, elles restent citoyens et méritent notre solidarité à tous pour leur réinsertion sociale », c’est par ces mots que Tchinro Yé, président du Comité de gestion de la prison de Ouahigouya, a situé le but de cette activité. Pour l’organisation de cette journée de solidarité, des aides ont été sollicitées auprès de personnes volontaires. En nature tout comme en espèces, beaucoup de dons ont été récoltés

Emery Albert Ouédraogo

L’Observateur Paalga