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Affaire boulangeries 2000 : Les travailleurs sur le pied de guerre

Publié le jeudi 26 mars 2009 à 00h28min

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Le procès des 218 travailleurs des boulangeries 2000 contre leur patron prévu pour le 20 février 2009 a été renvoyé au 18 mars prochain. En attendant c’est l’affaire Elie Riskalla-Gaëtano Santomenna, le fournisseur des cinq fours à crédit, source de tous les problèmes qui suit son cours au tribunal du travail. Et les travailleurs n’entendent pas baisser la garde.

Très tôt dans la matinée du 25 février 2009, les travailleurs des boulangeries 2000 ont investi palais de justice de Ouagadougou. Même si, a priori, l’affaire ne les concernait pas directement, ils ont tenu à assister à l’audience. “Nous avons appris que la confrontation entre Elie Riskalla et Gaëtano Santomenna devrait avoir lieu aujourd’hui.

Nous nous sommes déplacés parce que nous comptons suivre de près cette affaire qui est liée à la nôtre”, a déclaré le délégué syndical, Seydou Ouattara. Il justifie ainsi le sens de leur mobilisation, cette matinée du 25 février. Arrêté le 19 février dernier à l’aéroport de Ouagadougou, Elie Riskalla est poursuivi depuis une année par Gaëtano Santomenna qui lui a vendu cinq fours à crédit. Le patron des boulangeries 2000, n’ayant pas pu rembourser sa dette, a été arrêté puis mis en liberté provisoire et a par la suite, réussi à prendre la poudre d’escampette.

La confrontation entre les deux parties devant le juge ce 25 février a été finalement reportée au vendredi 27 février 2009. C’est ce qu’a annoncé l’une des parties, celle de Gaëtano Santomenna aux travailleurs des boulangeries 2000 à leur sortie du bureau du juge. Une information qui n’a pas ravi ces derniers qui estiment que leur cas est plus préoccupant, et devrait constituer une priorité pour les autorités judiciaires. “

Cela fait une année que nous sommes sans emploi, certains de nos enfants ne vont plus à l’école. La justice devrait plutôt se pencher sur les cas sociaux comme le nôtre. Ce qui arrangerait les 218 travailleurs”, a martelé avec colère Seydou Ouattara.
A la Bourse du travail où un autre groupe de travailleurs attendait, la nouvelle a été plutôt mal reçue, les mines sont renfrognées et d’aucuns sont très remontés du fait du renvoi du procès du 20 février dernier. “Nous regrettons le report de notre procès du 20 février.

La situation devient difficile pour nous. Riskalla et Santomenna ont les moyens, au lieu que la justice s’occupe de leur affaire, elle devrait plutôt se pencher sur notre sort”, a ajouté le délégué du personnel, Konomba Traoré. Entouré des dirigeants de la Fédération nationale des boulangers et pâtissiers du Burkina (FNBPB), il a assuré qu’ils ne baisseront pas la garde : “Nous ne sommes pas contents, et nous allons suivre l’affaire Riskalla-Santomenna de très près.

Nous craignons que Riskalla soit libéré suite à une entente entre les deux parties et quitte le pays avant notre procès”. Car a-t-il poursuivi, il semblerait que des personnes œuvreraient dans l’ombre pour aider leur patron. “Nous lançons un appel à ces individus à faire attention. Nous suivons tout”, a rassuré Konomba à l’endroit de ses compagnons de lutte.

Les travailleurs des boulangeries 2000 espèrent que le tribunal du travail leur permettra d’entrer le 18 mars prochain en possession de leurs droits et surtout, le règlement de leurs contentieux avec la caisse qui ne cesse de les poursuivre alors qu’ils sont en règle. Entre Riskalla et Santomenna, ils estiment ne pas prendre position pour l’une ou l’autre partie, mais restent vigilants pour que les décisions qui seront rendues ne nuisent pas à leurs intérêts.

Sié Simplice HIEN

Sidwaya

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