S’il y a des personnes qui sont dans le désarroi, c’est bien ces hommes et ces femmes, qui, bien installés dans la zone non lotie des secteurs 28, 29 et 30, n’auront pas de parcelles. Selon le président du comité de crise Wend Song Sida, Allassane Noba, leur situation est dramatique. "Nous ne savons pas où rentrer avec nos femmes et nos enfants" se plaint-il, puisqu’ils devront, tôt ou tard, partir.

Pire, la plupart d’entre eux sont installés dans la zone depuis 10 à 20 ans et se voient aujourd’hui moins prioritaires que des demandeurs de parcelles d’autres zones. Ils ne comprennent donc pas les méthodes de la mairie de Bogodogo qui dit ne pas disposer de parcelles suffisantes pour tout le monde. Une explication qui ne semble pas convaincre Alassane Noba.

"Nous savons qu’il y a encore de la place. Il y a des réserves qui sont là" indique-t-il "Si nous mentons, qu’on ouvre une enquête", martèle-t-il. L’assemblée générale aurait connu la présence d’un conseiller municipal du secteur 29 qui aurait expliqué au comité de crise les difficultés de la mairie à satisfaire les quelque 50 mille demandeurs de parcelles.

La version du maire de Bogodogo

Pour comprendre le problème posé par le comité de crise, nous avons rencontré le maire de Bogodogo, Henri Kaboré. Ce dernier réfute d’abord le mot "crise" parce que, dit-il la mairie a fait l’effort de donner le maximum d’informations. En effet, selon lui, dans les secteurs 28,29, et 30, 18 000 parcelles ont été dégagées alors qu’il y a plus de 53 000 demandeurs.

Il serait donc difficile de satisfaire tout le monde. A l’entendre, l’agitation actuelle est entretenue à des fins inavouées parce qu’une assemblée générale a déjà eu lieu pour expliquer la situation. Ceux qui se plaignent sont à son avis, ceux qui n’ont pas vu leurs numéros sortir et tentent de mobiliser d’autres personnes dans le même cas.

P.S.

Le Pays