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Convocation du Collectif à la gendarmerie : “On veut nous intimider”, soutiennent les responsables

Publié le mardi 16 décembre 2008 à 05h36min

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Les responsables du Collectif des organisations de masse et de partis politiques ont été entendus, lundi 15 décembre 2008, suite à la rebaptisation sans autorisation de l’avenue de la Nation, du nom de Norbert Zongo, lors de la commémoration du dixième anniversaire de sa disparition, samedi dernier. Au sortir de cette convocation, ils ont réaffirmé devant leurs militants réunis à la Bourse du travail, “ne pas céder” à ce qu’ils ont appelé, “cette intimidation”.

“Pourquoi le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques a-t-il procédé à la rebaptisation de l’avenue de la Nation en avenue Norbert Zongo”. Telle est la question à laquelle les dirigeants dudit collectif ont répondu, lundi 15 décembre 2008 à Ouagadougou, devant le chef d’Etat-major de la gendarmerie, le colonel Martin Zambo Zongo et ses collaborateurs.

L’information a été livrée lors d’une conférence de presse “improvisée” par le bureau de l’organisation. Le président du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples, Chrysogone Zougmoré, son vice-président Tolé Sagnon, le président de l’Association des journalistes du Burkina (AJB) Jean Claude Méda et le député Bénéwendé Stanislas Sankara qui ont été convoqués à l’Etat-major de la gendarmerie nationale ont expliqué les raisons de la rebaptisation de l’avenue sans l’autorisation des autorités communales. Pour eux, il s’agissait d’un “acte symbolique d’une part, un message fort aux gouvernement d’autre part, pour rappeler la nécessité de rouvrir le dossier Norbert Zongo pour que justice lui soit rendu”.

Et le Collectif dit assumer sont acte, ce d’autant plus, ont dit les membres du bureau, qu’il ne perturbe pas l’ordre public. M. Zougmoré a notifié en sus que le groupe a utilisé des autocollants pour changer le nom initial de l’avenue, lesquels ont d’ailleurs été arrachés après la marche au cours de laquelle ils ont été collés. “L’acte ne vaut pas le peine d’être condamné” a-t-il soutenu. Lui et ses camarades ont en outre relevé au colonel Zongo que la manifestation commémorant le décès du journaliste Norbert Zongo s’est bien déroulé, sans aucun incident déplorable. “C’est l’essentiel” ont-ils clamé.

Après une heure et demi passée dans les locaux de la gendarmerie, comment qualifient-ils leur convocation ? Celle-ci, de leur point de vue, constitue peut-être le début d’une procédure judiciaire. “Parce que le colonel Zongo a notifié qu’il va faire un rapport” ont indiqué les membres du Collectif. Pour eux, la convocation est en réalité une interpellation qui vise à les intimider. Même si aucune plainte ne leur a été notifiée, le collectif qui dit avoir vécu des expériences du genre reste convaincu qu’elle est le signe annonciateur d’une affaire qui pourrait se compliquer. Il a alors demandé à ses militants de la capitale et des provinces de rester mobilisés et vigilants. Le baptême de l’avenue au nom du journaliste assassiné, est une idée de l’ONG, Reporter-sans-frontière (RSF) qui, avec l’Association survie, a soutenu le Collectif dans l’organisation et la commémoration du Xe anniversaire du décès de Norbert Zongo.

“Nous avons examiné la proposition de RSF et avons décidé de la mettre en application” a laissé entendre M. Zougmoré. Et Tollé Sagnon d’ajouter : “Nous avions prévu d’ériger une stèle, à la mémoire du défunt, mais à défaut, nous avons opté pour le baptême de rue par le Pays réel.” Les militants du Collectif qui ont témoigné avoir bénéficié de traitement normal à la gendarmerie, ont affirmé qu’aucune plainte ne leur a été notifiée. Ce qui ne les empêche pas de rester sur leurs gardes... puisque, leur a-t-on dit, “les autres n’ont pas compris le sens de l’acte !” L’ambiance pendant les échanges avec le colonel était détendue, ont expliqué les dirigeants du Collectif que nous avons rencontré à la sortie de la gendarmerie, les visages souriants. Le colonel Zongo a rassuré en ces termes : “il n’y a rien de grave”.

Selon lui, la convocation visait à éclaircir certains points dans le sens d’une meilleur collaboration avec les responsables des organisations syndicales et de partis politiques. Ceux-ci ont été accueillis à la Bourse du travail par de nombreux militants. “Les gens étaient également mobilisés et à l’écoute, dans les provinces” a affirmée M. Zougmoré. Ils ont été informés de ce qui s’est passé, a-t-il poursuivi. Le Collectif reste sur sa position, c’est-à-dire lutter pour que la lumière soit faite sur la mort de Norbert Zongo.

Séraphine SOME (serasome@yahoo.fr)

Sidwaya

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