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Une Lettre pour Laye : Alpha Blondy floué à Bobo

Publié le vendredi 5 décembre 2008 à 07h37min

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Cher Wambi

Le vent des fêtes de fin d’année commence à souffler sur le Faso, qui sera en ébullition dès le lundi 8 décembre avec la célébration de la Tabaski. Effervescence surtout dans la capitale, où le Groupe d’action et de formation pour une culture islamique (GAF-CI) entame ce vendredi, 5 décembre, la Ve édition du Festival des arts islamiques à travers la Grande Nuit de la chanson islamique, qui drainera à partir de 20h30 un monde fou à l’Atelier théâtre burkinabè (ATB).

Il n’est pas encore tard pour rallier la capitale à cet effet, car l’agenda du festival prévoit, entre autres, une rue marchande ; une exposition photo et d’objets d’art islamique ; des ateliers de formation ; une visite touristique ; une tournée de sensibilisation et de solidarité.

En tout cas, j’en connais qui n’avaient de rêve que ce festival, mais qui restent impuissants à s’octroyer ce bélier bien gras qu’ils sacrifieront ce lundi 8 décembre à l’issue de la prière. Je m’autorise l’optimisme de penser qu’il plaira à Allah de leur en donner les moyens pour être au début et à la fin de la fête.

En attendant, cher cousin, du côté de Fada N’Gourma, l’on s’active pour réussir la commémoration de la fête nationale du 11-Décembre. Oui, Fada, la capitale de la région de l’Est, qui, l’espace d’une journée, sera le point de convergence de toutes les intelligences de notre cher Burkina.

Si tu hésites encore à être du rendez-vous, convaincs-toi que ce retour à la célébration grandiose de notre fête nationale mérite d’être vécu pour être racontée. Alors, cher cousin, qu’attends-tu pour emprunter la première occasion du marché ? Je prie Dieu et les mannes des ancêtres de te gratifier d’un voyage paisible et d’un excellent séjour sur les terres du Gulmu.

Car il faudra bien en revenir, sain et sauf, pour boucler l’année en apothéose avec les fêtes de Noël et de la Saint-Sylvestre, pour lesquelles les bourses ont déjà commencé à se vider. Signe des temps : la lune semble s’être invitée aux festivités de cette fin d’année, puisque, comme tu l’auras remarqué lundi dernier après que l’astre du jour a tiré sa révérence, elle s’est présentée dans un nouvel apparat escortée de deux étoiles.

Ce qui a suscité la curiosité accompagnée de commentaires de ce beau monde qui avait les yeux braqués sur le ciel, bien noir. De mystère, n’en parlons point, puisque selon les savants, il s’est agi d’un phénomène bien naturel, généré par une conjonction des astres les plus proches de la terre.

Si l’éclipse du soleil n’a jamais annoncé la fin des temps, de quoi donc aurions-nous peur ? Oui, cher Wambi, plus d’un Burkinabè attend d’être soulagé après l’édification du Centre hospitalier universitaire de Tengandogo dans la partie Sud de la capitale, que d’aucuns appellent CHU Projet de Ouaga 2000. Mais les travaux à peine commencé, des bisbilles se font jour sur le chantier. Et que s’y passe-t-il exactement, me demandes-tu ? C’est à cette question que répond la lettre ouverte ci-après, adressée au Premier ministre par une coalition des sous-traitants. Lis plutôt :

« Excellence, nous voulons tout d’abord adresser nos félicitations au gouvernement burkinabé pour sa disponibilité et son engagement pour le bien-être de tous les citoyens. Excellence, l’opinion nationale et internationale garde encore un souvenir douloureux de l’accident de Boromo et, en début novembre, de la chute de deux établissements scolaires en Haïti.

Notre pays a connu aussi ce drame lors de l’écroulement de l’immeuble de Tan Aliz il y a quelques années. Nous sommes les premiers sous-traitants engagés par les entreprises taïwanaises dans le cadre de la construction des bâtiments du CHU PROJECT. Nous avons travaillé sur tous les bâtiments depuis l’implantation jusqu’aux remblais.

Au fil des travaux, nous avons constaté que les ouvrages n’étaient pas réalisés selon les prescriptions techniques en vigueur dans notre pays. Nous avons essayé en vain d’obtenir un changement de la part de l’entreprise taiwanaise sous-traitante, Tchang Gang (qui est notre employeur). Nous nous sommes adressés à TE CHANG, qui est l’entreprise titulaire du marché ; elle non plus ne fit rien à temps pour changer les choses. Alors nous sommes allés voir le directeur du projet, le Dr Zida et, un peu plus tard, le secrétaire général du ministère de la Santé.

Ils ont intervenu énergiquement, mais malheureusement la situation s’est retournée contre nous, car les entreprises taïwanaises, n’ayant pas aimé nos contacts avec les responsables du projet, nous réitèrent les travaux sans motifs valables. Nous avons fait comprendre aux Taïwanais que vu que nous n’étions pas coupables d’une mauvaise exécution des ouvrages, il était nécessaire qu’ils nous dédommagent convenablement. Ils ont refusé de nous écouter, et nous dirent plutôt qu’ils ont des appuis haut placés et que nous n’aurons aucun centime.

Nous avons apporté notre dossier aux Avocats du Cabinet Farama et nous avons dans un premier temps recherché une solution à l’amiable. Là encore, les Taiwanais refusent de venir aux rencontres de concertations. Nous avons, par écrit, demandé la médiation de SEM l’ambassadeur de Taiwan, et nous n’avons obtenu aucune réponse. L’une des possibilités pour nous est d’introduire l’affaire chez les juges. Toutefois nous sommes conscients que dans ce cas, nous serons obligés d’exposer en public « le linge sale ».

Nous avons beaucoup de respect pour les autorités de notre pays et nous croyons en leur capacité à nous aider à trouver des solutions par la concertation. Nous sommes certains que s’il nous arrive d’exposer en public les conditions de réalisation des travaux de fondation des bâtiments, beaucoup de Burkinabé risquent d’être mal jugés.

Alors vu que nous recherchons plutôt l’édification, nous souhaitons avoir l’opportunité de vous exposer en détails la situation afin que des mesures adéquates soient prises rapidement pour le renforcement des ouvrages et aussi pour que par votre intervention nous puissions être dédommagés. Excellence, nous plaçons beaucoup d’attente dans votre médiation afin que nous ne soyions pas obligés dans les jours prochains de publier des détails dans les média et, d’engager une action en justice. Veuillez agréer, Excellence, l’expression de notre profonde estime pour votre combat contre la corruption ».

A Kombissiri, la capitale du Bazèga, les militants du parti au pouvoir ruminent le deuil depuis la mort, en milieu de semaine dernière, de celui-là qui passait pour être le muezzin du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Grand rassembleur, cher cousin, il était un pion essentiel dans la stratégie de conquête de la cité des patates douces du parti de Roch Marc Christian Kaboré. Ce n’est donc pas un fait du hasard si son nom avait fini par être troqué contre celui de « Ladji meetinger » ou Ladji CDP.

Lui, c’est El Hadj Souleymane Ouédraogo, qu’on ne reverra plus, trouvé, hélas, pendu à son domicile. Une pendaison assez troublante qui suscite çà et là des interrogations, en attendant les conclusions de l’enquête diligentée par la police. Nombreux, en effet, sont ceux pour qui « Ladji meetinger » n’aurait pas pu poser un tel acte de lui-même, un argument bâti sur l’état dans lequel on l’a vu la corde au cou.

Alors, si ce n’est donc pas lui, qui d’autre a pu l’envoyer ad patres, et à qui pourrait profiter sa disparition ? Evidemment, cher cousin, les avis divergent, mais l’avenir y répondra. Gardons donc patience. C’est sur cette triste note, cher Wambi, que je m’en vais t’ouvrir le Carnet secret de Tipoko l’intrigante, qui nous mène à Kaya au cœur du Sanmatenga, où la lutte contre l’excision demeure vaine.

Autorités politiques et administratives, organisations non gouvernementale (ONG) d’ici et d’ailleurs en ont fait un sacerdoce mais, hélas, c’est comme si chaque fois leurs messages rencontraient un mur. A en croire, en effet, des sources proches des services pénitentiaires, la capitale aux légendaires « Koura-Koura » (les tourteaux d’arachides) et ses environs seraient les pourvoyeurs du plus gros contingent de détenues pour faits d’excision.

Pour l’instant, l’on ignore les performances des autres villes restées abonnées aux ténèbres, mais, dans l’attente de revisiter les statistiques, Kaya battrait le record peu glorieux en matière d’excision. Et là, il faut avouer que quelque chose ne va pas, ou que les lames du Sanmatenga, trop tranchantes, demeurent impitoyables. Que faire donc ? Ah ! L’Action sociale a du pain sur la planche.

- Les abonnés au téléphone doivent-ils faire le deuil de l’annuaire 2008 ? Question bien embarrassante pour ceux qui auront été les adjudicataires de l’appel d’offres de l’Office national des télécommunications (ONATEL) du Burkina portant confection de cette encyclopédie téléphonique.

Quelle idée, en effet, de nous servir ce précieux sésame 2008 au moment où l’on s’apprête à enterrer l’année ? Gros, en tout cas, était le cœur de ces abonnés qui ont aperçu cette Toyota pick up 11 GH 89 BF fendre l’avenue Bassawarga, le lundi 1er décembre 2008 entre 12h00 et 13h00, chargée de centaines d’exemplaires, et fonçant vers Ouaga 2000.

N’est-ce pas le moment ou jamais de revoir la formule afin que l’annuaire téléphonique ne serve désormais plus d’objet de décor ou, purement et simplement, d’emballage ? Tout le monde y gagnerait, à commencer par l’ONATEL, qui ne s’en soucie point, puisque ça dure depuis la nuit des temps.

- Le reggaeman ivoirien Alpha Blondy était attendu dimanche dernier au stade omnisports de Bobo-Dioulasso pour un concert. Arrivé en fin de matinée en provenance du Boulkiemdé, où il a pris part aux Nuits atypiques de Koudougou, Jagger, comme l’appellent ses fans, n’a malheureusement pas pu se produire pour diverses raisons.

Mais nous retiendrons surtout le côté organisationnel, qui a été littéralement défaillant sur toute la ligne. Le plus déplorable dans cette affaire est que jusqu’à 23 heures, les décibels tardaient à monter de l’intérieur du stade pour la simple raison que le dispositif technique n’était toujours pas en place. De quoi en rajouter au doute, qui gagnait déjà les nombreux mélomanes de Sya quant à la présence effective d’Alpha Blondy à Bobo. Pourtant, Jagger était bel et bien là avec son groupe, le Solar Systeme, au grand complet.

Cela se confirmera aux environs de 23h 45 lorsque ses musiciens montèrent sur scène pour reprendre en instrumental un des anciens titres (Cocody Rock) avant de s’éclipser du podium au grand dam des spectateurs. Plus rien ne sera encore entendu. Que s’est-il alors passé ? Selon des sources concordantes, Alpha Blondy aurait été floué par des promoteurs qu’il semblait pourtant glorifier pour leur professionnalisme, à quelques heures du concert. Des promoteurs qui, malheureusement, n’ont pu respecter leur contrat, estimé à environ une vingtaine de millions de nos francs.

Lesquels seraient également redevables à Seydoni Production Mali pour la location du matériel de sonorisation, transporté de Bamako à Bobo. Ce qui est sûr, quelque chose a cloché dans cette affaire, qui s’apparentait à un deal mal ficelé. Comment un artiste de la trempe d’Alpha Blondy a pu se laisser rouler dans la farine ? Comme il a su bien le dire dans une de ses chansons, « Môgôô, ni ma sa, kobè djourou bi la », ce qui, traduit du dioula au français, signifie : « Tant qu’on n’est pas mort, tout peut arriver ».

- De passage à Ouaga 2000, quel ne fut pas mon ébahissement de voir les 5 niveaux du nouvel immeuble de la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO) ! Il m’est revenu en mémoire que la construction d’un R+2 avait été jugée inopportune, très onéreuse avec en prime une passation de contrat jugée irrégulière. Le DG d’alors fut remercié quoique ayant hérité de ce dossier brûlant. On est en droit de se demander comment des contrats jugés irréguliers ont été normalisés sans nouveaux appels d’offres publics à notre connaissance. Soyons sérieux, des miracles de ce genre ont besoin d’être expliqués !

- « J’ai perdu un pied et non ma voix ». Cette déclaration est de l’artiste musicien Amadou Balaké, qui a été amputé du pied par suite de problèmes de santé. Des collectes de fonds avaient eu lieu pour lui venir en aide, même si, selon lui, toutes les contributions ne sont pas arrivées à destination. C’est pour exprimer sa gratitude à l’égard de tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, lui ont témoigné leur soutien que le vieux Balaké organise à l’occasion de la fête de Tabaski un concert de remerciements le lundi dans le Jardin de l’amitié. L’artiste promet une soirée inoubliable à ses amis, connaissances et fans.

- Boussouma en fête !
Tous les honneurs donc à Sa Majesté Naaba Sonré, Dima dudit royaume, qui célèbre ce week-end sa fête coutumière du « Naab Kitoaga ». Du monde de tous les âges, en perspective, surtout ce dimanche 7 décembre 2008 à partir de 16 h 00 à l’occasion de la cérémonie de clôture. Restons d’ailleurs dans la cour des coutumiers pour dire que le Ouidi de Ouagadougou, Naaba Karfo, vient de s’offrir un nouveau Baloum naaba en la personne de Goama André Ilboudo, qui n’est autre que l’ancien député suppléant CNPP d’Ignace Sawadogo.

- Ce n’est pas encore la fête de l’arachide, mais Garango, dans la région du Centre-Est, refusera du monde à la faveur de la célébration du jubilé des 75 ans de sa paroisse du Sacré-Cœur. Les grands rendez-vous de ce jubilé d’albâtre sont, sans conteste, la grand-messe à partir de 9h, suivie de la Nuit des chorales à partir de 20h ce samedi 6 décembre, et la grand-messe (jubilé d’anniversaire de baptême et de mariage) du dimanche 7 décembre à partir de 9h00. Dans cette perspective, l’archevêque de Koupèla, Mgr Séraphin François Rouamba, l’équipe pastorale et les fidèles de la paroisse Sacré-Cœur de Garango vous ouvrent leurs cœurs et leurs portes.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.
Au revoir.

Ton cousin
Passek Taalé.

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