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Violences faites aux femmes : Le foyer, lieu de tous les dangers

Publié le vendredi 17 octobre 2008 à 02h14min

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Ouagadougou la capitale burkinabè abrite, du 16 au 18 octobre 2008, un atelier de validation d’une étude sur les violences à l’égard des femmes au Burkina Faso.

Les Violences à l’égard des femmes (VEF) restent encore importantes au Burkina Faso, avec pour principal domicile, la famille. Il s’agit là, de la principale conclusion d’une étude conduite en septembre dernier dans six (6) régions du pays, notamment le Centre, le Plateau central, le Sahel, les Hauts-Bassins, le Centre-Ouest et le Mouhoun. Ladite étude, qui a tenté de mettre à nu les différentes formes de violences à l’égard de la femme burkinabè dans l’optique d’une riposte efficace, s’inscrit dans le cadre d’un programme conjoint du Réseau inter-agences des Nations unies sur l’égalité des genres. Ses résultats sont en cours de validation du 16 au 18 octobre 2008 à Ouagadougou. Mais déjà, il importe de savoir que l’étude a recensé une multitude de violences contre le sexe féminin.

Les violences physiques renvoient à toute utilisation de la force ou du pouvoir contre la femme ou la fille, pouvant entraîner un effet visible ou non sur son physique, son psychique et son développement. Par exemple, lancer un objet sur une personne, pousser, empoigner, secouer, gifler, donner un coups de pied, coups mortels, homicide, etc. A côté de celles physiques, il existe des violences de nature morale et psychologique. Celles-ci se rapportent à des comportements et attitudes portant atteinte à la personnalité, à l’image, l’amour propre et l’équilibre intérieur de la femme. Dans le milieu familial, cela se manifeste par les injures et humiliations de toutes sortes (surnoms ridicules, reproches publics...), la fuite de responsabilité de certains maris face aux charges familiales (nourriture, habillement et scolarisation des enfants...), le refus de liberté pour la femme de décider de sa vie, le déclassement des épouses ménopausées, l’abandon des femmes stériles, entre autres.

Aussi, révèle l’étude, les femmes au pays des Hommes intègres subissent des violences sexuelles multiformes dans des lieux publics, en milieu scolaire et professionnel, voire dans les foyers. Au plan économique, les femmes continuent d’être écartées de l’accès aux moyens de production ou spoliées de leur bien familial. En politique, insiste l’étude, “les femmes ont signalé les difficultés d’accès à des postes de responsabilités (...) Cela se confirme au niveau étatique où jusqu’à ce jour, la nomination de femmes à des postes ministériels se limite très souvent à des postes qui sont le prolongement de leur rôle social (Action sociale/promotion de la femme, etc.).” Par ailleurs, les Mutilations génitales féminines (MGF), les mariages forcés et précoces, l’exclusion sociale pour fait de sorcellerie, font partie de ce que l’étude appelle “violences de type culturel”.

Un combat de tous

Quelles que soient leur nature ou leurs causes, ces violences détériorent considérablement la santé physique et mentale des femmes et des filles, estime l’étude. Toute chose qui entraîne une baisse de la productivité des femmes ainsi que leur participation au développement. Or, a fait remarquer le ministre de l’Economie et des Finances (MGF) Lucien Marie Noël Bembamba à l’ouverture de l’atelier de validation, aucun développement durable n’est envisageable sans une prise en compte de toutes les forces vives de la Nation. C’est pourquoi, il a affirmé l’adhésion du gouvernement burkinabè, à l’esprit de cette étude, qui est de trouver des mécanismes appropriés pour réduire au maximum les violences à l’égard des femmes. Un autre engagement de taille en faveur de la cause de la femme burkinabè est celui du système des Nations unies.

“Le système des Nations unies ne ménagera aucun effort pour soutenir la lutte contre les violences faites aux femmes au Burkina Faso”, a rassuré Mme Cécile Compaoré de l’UNFPA, au nom de l’ensemble des agences du système. Pour Mme Compaoré, la lutte contre les violences faites aux femmes ne doit pas seulement être une affaire de femmes. “Les hommes aussi doivent s’engager dans la lutte, pour défendre cette cause qui est celle de toute la société burkinabè”, a-t-elle fortement recommandé. En attendant, il est regrettable que la famille, jadis réputée havre de paix et de sécurité, soit de plus en plus le lieu privilégié de l’exercice des violences à l’égard des filles et des femmes.

Koumia Alassane KARAMA

Sidwaya

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