Après quatre ans de formation, les 153 lauréats de l’Institut des sciences (IDS) sont titulaires du Certificat d’aptitude au professorat des collèges d’enseignement général (CAP/CEG). Soixante-six (66) d’entre eux sont des professeurs de mathématiques et de physique-chimie et les 87 autres sont aptes à enseigner en mathématiques et en sciences de la vie et de la terre.

L’Institut, qui a ouvert ses portes en 2004 avec 200 bacheliers des séries C et D, va connaître une traversée du désert que n’a pas manqué de relever le représentant des lauréats, Thérèse Ouédraogo :»L’incertitude des lendemains, nourrie par la méconnaissance de notre diplôme de sortie, le Certificat au professorat des CEG, par notre futur employeur, alliée à la fougue de notre jeunesse, ont conduit à la survenue d’une grave crise.

La conséquence fut la dissolution de l’Institut et l’expulsion de ses pensionnaires, période difficile durant laquelle, parents, amis, autorités politiques, coutumières, morales, société civile, organes de presse, bref, tout le peuple burkinabè s’est engagé dans la résolution de la crise.

Et à la faveur de la Journée nationale de pardon (JNP), il a plaidé notre cause auprès du président du Faso, Son Excellence Blaise Compaoré et son gouvernement qui ont fait preuve de magnanimité. La réouverture est intervenue le 11 avril 2005 ». Cette promotion a pour nom de baptême « Défi et espoir » et pour parrain, Mogh-Naaba Baongho, chef suprême des Mossé.

Le choix de cette personnalité se justifie, selon les impétrants, par son implication dans la résolution de la crise : « Durant les trois mois de fermeture de l’Institut, vous avez été un père pour nous, la cour de votre premier ministre, le Baloum Naaba, a abrité toutes nos rencontres. Les diplômes que nous recevons, nous vous les dédions ». C’est en ces termes que la représentante de la promotion s’est adressée à sa Majesté.

Elle a enfin exprimé sa reconnaissance au corps professoral de l’Institut, en particulier au directeur général, Lucien Bonou, à qui elle a fait remarquer : « nous avons commencé cette aventure ensemble, nous avons souffert ensemble et aujourd’hui notre succès est aussi le vôtre ». Lucien Bonou a, à son tour, salué tous les acteurs de la résolution de la crise.

Il a exprimé sa gratitude aux universités de Ouagadougou et de Koudougou ainsi qu’au ministère de tutelle pour l’avoir accompagné dans l’accomplissement de la mission de l’Institut. S’adressant aux nouveaux professeurs, il leur a fait remarquer qu’avec les quatre (4) ans de formation ils sont des « spécialites » et non des « génériques » et qu’ils doivent le prouver sur le terrain.

Le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, Joseph Paré, a résumé le parcours de cette promotion par ce passage du psalmiste : « qui a semé dans les larmes, moissonne dans la joie. Il s’en va en pleurant chargé du sac de semence, il revient avec joie chargé de ses gerbes ».

Au regard du déficit du nombre d’enseignants de 1270, le recrutement sera revu, à la hausse et la durée de la formation revue aussi, selon Joseph Paré. « Le Burkina va vous confier l’avenir de ses enfants ; lourde responsabilité mais surtout mission de confiance, car ce n’est pas seulement un savoir que vous allez transmettre mais aussi un savoir-être. Car vous êtes des éducateurs », a souligné le ministre. La cérémonie a été présidée par le Premier ministre Tertius Zongo.

Abdou Karim Sawadogo

L’Observateur Paalga