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Une lettre pour Laye : La coupe du Parc en sursis ?

Publié le vendredi 19 septembre 2008 à 01h10min

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L’espoir fait vivre, dit-on, et les récoltes, qui commencent à envahir le village, ne sont que la juste récompense de tout ce labeur consenti en cette saison agricole maintenant agonisante. En tout cas, je me réjouis de savoir que, déjà, la crise alimentaire, qui planait sur nombre de villages du Burkina profond, appartient au passé, tant les marchés ne désemplissent pas. Et pourtant, le ciel demeure réceptif à nos sollicitations afin que la bombance soit pour tous la chose la mieux partagée !

Ainsi je m’en vais te donner les relevés pluviométriques de la semaine du jeudi 11 au mercredi 17 septembre 2008, grâce à la constante bienveillance de la Représentation au Burkina de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) :

Dori = 42,5 mm ; Ouahigouya = 53,5 mm ; Ouagadougou-aéro = 33,2 mm ; Dédougou = 39,5 mm ; Fada N’Gourma : 80,6 mm ; Bobo-Dioulasso : 85,8 mm ; Boromo = 74,9 mm ; Pô = 69,3 mm ; Gaoua = 39,3 mm ; Bogandé = 73,7 mm.

Quand est-ce que les organes de la presse privée passeront à la caisse ? Eh bien, cher Wambi, cette question n’est plus d’actualité depuis que le jeudi 11 septembre dernier, au moment même où je partageais avec toi les inquiétudes des associations de journalistes, l’Etat libérait la subvention, effective, de 250 millions de nos francs. Ce sont 45 organes de presse qui sont succédé depuis à la caisse pour percevoir chacun son dû, qui se présente ainsi qu’il suit :

Tout étant rentré dans l’ordre, cher cousin, à nous maintenant de nous investir davantage dans notre sacerdoce d’éducation, de conscientisation et d’information des citoyens, qui, j’en suis sûr, ne nous feront jamais le pardon de fermer l’œil sur tel ou tel travers aussi bien de nos gouvernants que de leurs contempteurs.

Ouagadougou, la capitale burkinabè, devait accueillir depuis ce jeudi 18 septembre une conférence régionale des ministres de l’Observatoire de la fonction publique africaine (OFPA).

Y étaient, en effet, attendus les ministres béninois, malien et congolais (Brazzaville) qui, avec leur homologue burkinabè, devaient peaufiner la restructuration dudit observatoire, réclamée lors de leurs assises de mai 2007.

Mais aux dernières nouvelles, cher Wambi, il n’en sera plus question, du fait que les ministres béninois et malien n’ont pu effectuer le déplacement à Simonville.

Si le premier a tout simplement été repêché avant son embarquement à l’aéroport de Cotonou par son président, Boni Yayi, pour raison de rencontre importante avec les syndicats, le second, le ministre malien Abdoul Wahab Berthé, puisque c’est de lui qu’il s’agit, serait tombé gravement malade et devrait être impérativement évacué vers les pays occidentaux pour des soins.

Mais étant donné que le train de la conférence était déjà en marche, ce sont plutôt les techniciens qui imprimeront leur touche à la restructuration de l’observatoire de la Fonction publique africaine, dans l’attente d’un amendement éventuel des ministres, lorsque plus clémente sera la conjoncture africaine.

Quel est, cher Wambi, ce vacarme de tracteurs, qui risque de faire trembler la république ? Question bien embarrassante au sommet de l’Etat depuis la commande auprès de l’Inde d’une centaine de tracteurs au profit du monde paysan.

A ce que l’on dit, si vacarme il y a, ce n’est point que la commande n’ait pas été honorée, loin de là, mais que derrière les tracteurs, qu’on a vu défiler à Samandeni à la faveur de la dernière journée nationale du paysan, se cachaient des groupes électrogènes, objet de litige aujourd’hui en haut lieu. Il me revient que dans les environs immédiats du Fonds de l’eau et de l’équipement rural (FEER), les langues tardent à se délier.

Un dossier dont on dit que le Premier ministre veut faire son affaire personnelle, car il s’agit de découvrir ici le malin qui aurait tenté de faire trinquer l’Etat burkinabè ... à son seul profit. En attendant, le mystère reste entier.

Du côté du ministère des Infrastructures et du Désenclavement, ce sont plutôt des entrepreneurs qui nourrissent l’espoir qu’avec l’arrivée du nouveau ministre, Seydou Kaboré, prendra fin leur chemin de croix. Y avoir un agrément, à leurs dires, étant devenu la croix et la bannière au moment où les appels d’offres sont lancés à profusion.

C’est, en tout cas, la commission d’attribution qui est prise à partie, accusée à tort ou à raison de fausser les règles de la concurrence ; d’étouffer des entreprises qualifiées ; de communiquer peu et de souvent délivrer des agréments de complaisance.

A vrai dire, cher cousin, l’on peut aisément comprendre l’amertume de ces entrepreneurs plaintifs vu que le Burkina Faso est devenu un vaste chantier où les requins à l’appétit dévastateur sont légion.

Ne voila-t-il pas qu’à peine arrivé à la tête des Infrastructures et du Désenclavement, département qu’on dit juteux, Seydou Kaboré est dans la ligne de mire des bâtisseurs du Faso ? Une chose est certaine : le maçon se reconnaît au pied du mur, c’est l’occasion où jamais de le prouver.

Cher Wambi, plus d’un sportif burkinabè avait salué l’initiative présidentielle de la Coupe du parc animalier de Ziniaré, cadre d’émulation des sports de main.

Tant les primes sont alléchantes et les spectateurs recrutés au sommet de l’Etat, même si certains, depuis qu’ils ont poussé leurs premiers cris, n’ont jamais couru derrière un ballon. Qui est fou pour faire remarquer son absence à un rendez—vous présidentiel ?

L’initiative était des plus belles, disais-je, cher cousin, mais comme c’est désormais la coutume, certains y ont vu l’occasion ou jamais d’élever leur mur, si ce n’est de relooker leur carrosserie, inespérée. En tout cas, il me revient que le grand sachem serait fou furieux des agissements, fort répréhensibles, de certains organisateurs de la Coupe du parc.

C’est vrai qu’on y trouve des vaches à lait, mais tout de même ! Si l’édition 2008 a, officiellement, été reportée parce que coïncidant avec les Jeux olympiques de Pékin, d’aucuns croient savoir quelle pourrait être la dernière si jamais la lumière n’était pas faite sur la gestion des éditions passées.

Vrai ou faux, cher cousin ? Pour ma part, je crois que l’initiateur de cette fabuleuse coupe du parc animalier de Ziniaré gagnerait à en revoir la composition du Comité d’organisation plutôt que de mettre la clef sous le paillasson.

En juillet dernier, te rappelles-tu, cher cousin, que la 38e promotion de l’Ecole des forces armées (EFA) de Zambakro, en Côte d’Ivoire, avait été baptisée du nom de Blaise Compaoré lors de la cérémonie de sortie ? Bien entendu, le premier Burkinabè y avait effectué le déplacement à l’occasion, aux côtés du couple présidentiel ivoirien, Koudou Laurent et Simone Ehivet Gbagbo.

Tu te souviens aussi du défi que Blaise Compaoré avait, en cette circonstance, pleine de solennité, lancé à ses 109 filleuls : « Dès à présent, avait-il en effet dit, créez en vous le désir malsain de ne pas servir qu’à Abidjan. Que vos épaulettes ne soient pas de simples ornements, mais un symbole de courage et surtout de votre loyauté envers les institutions républicaines ».

Quelque deux mois après, cher cousin, le tour est maintenant venu pour les filleuls du président Compaoré, facilitateur dans la résolution de la crise ivoirienne, de faire le voyage de Ouagadougou, où, sauf changement de dernière minute, ils sont attendus le 21 septembre 2008.

Sans être dans les secrets des dieux, je peux t’assurer que les jeunes cadres militaires ivoiriens mettront à profit leur séjour burkinabè pour, entre autres, visiter des sites historiques et touristiques, tels le palais impérial du Moogho Naaba, le barrage de Ziga, le parc animalier de Ziniaré. Un programme, du reste, chamboulé, du fait que leur parrain devrait s’envoler pour New York, où il est attendu le 24 septembre 2008.

A la 63e session des Nations unies, Blaise Compaoré prononcera un speech sur la médiation et les règlements des conflits. Un thème qui ne lui semble pas du tout étranger, lui qui a déjà mis sa touche particulière dans la résolution de nombreuses crises en Afrique.

Hélas, cher cousin, passage obligé pour toute créature divine, la mort vient, une nouvelle fois, de frapper dans les rangs des bourgmestres de la région des Cascades. Ainsi, depuis le mercredi 17 septembre la commune rurale de Douna pleure son maire, décédé brutalement.

Jean-Baptiste Soura, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est en effet éteint pendant qu’il faisait la jonction Douna-Banfora. Après qu’il eut senti un malaise, il fut d’urgence conduit par son chauffeur au Centre hospitalier régional de Banfora, où son décès sera constaté.

Il devait être inhumé hier jeudi 18 septembre dans sa ville de Douna dans la province de la Léraba. L’on retiendra que c’est le troisième maire de la région qui meurt ainsi, après ceux de Banfora et de Tiéfora.

Cher Wambi, depuis quelques jours, tu me presses de questions sur la dernière Convention nationale du Congrès pour la démocratie et le progrès, qui s’est tenue les 13 et 14 septembre 2008.

Tu voulais surtout savoir comment l’affaire dite des Refondateurs a été gérée. Des informations contradictoires ont, en effet, circulé sur ce que le journal de ton oncle Nakibeugo a appelé « auto-critique » dans son édition de lundi passé, terme que les Pierre Tapsoba, Moussa Boly, René Emile Kaboré et autres réfutent catégoriquement, cela, d’autant plus aisément que ce mot n’a pas été publiquement usité lors du jamboree.

La clé du problème réside en fait dans la faneuse correspondance que lesdits Refondateurs ont adressée au président du parti, Roch Marc Christian, et ce, après trois bonnes rencontres entre eux et l’intéressé, la dernière entrevue ayant eu lieu, me dit-on, le 11 septembre dernier.

Les Refondateurs, en tout cas, jurent, la main sur les statuts et règlement intérieur du CDP, n’avoir jamais émis la moindre « auto-critique », un vocable qui n’existe d’ailleurs pas dans le dictionnaire politique de certains d’entre eux.

Cher cousin, il se serait plutôt agi, dans cette fameuse lettre, dont les mots doivent avoir été pesés et soupesés, de ce qu’on appelle en anglais « gentlemen » agreement », autrement dit un accord entre gens civilisés pour sauver l’essentiel (l’unité de la majorité) et éviter le clash, tout en faisant en sorte que personne ne perdre la face. Alors si certains ont pu lire entre les lignes un quelconque acte de contrition...

Cher Wambi, après le printemps des médias traditionnels au Burkina dans les années 90-95, voici celui de la presse en ligne, autrement dit de la presse sur internet. Un mouvement qui a rencontré l’adhésion massive des organes de presse burkinabè.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que L’Observateur Paalga, le journal de ton neveu, Nakibeugo, est loin d’être à la traîne. Depuis pratiquement 1998, il met en ligne une partie de ses articles sur son site internet, www.lobservateur.bf.

Les milliers d’internautes qui visitent notre site le savent déjà, depuis le 1er janvier 2008, le site web de L’Observateur a fait peau neuve, en passant d’une fonctionnalité statique à une fonctionnalité dynamique. Le dynamisme se traduisant, entre autres, par l’interactivité, qui est depuis cette date possible sur le site.

En effet, l’internaute peut réagir directement au bas d’un article, donner son point de vue. Il peut aussi transférer dans la pointe électronique d’une de ses connaissances un article qu’il juge intéressant pour lui. La newsletter et le sondage sont aussi des éléments nouveaux qu’on trouve sur le site.

Pour nous parler en long et en large des nouvelles fonctionnalités, des possibilités que le site offre pour enrichir l’information servie aux internautes mais également des opportunités que ce support offre aux annonceurs, San Evariste Barro, le tout nouveau Rédacteur en chef de notre journal sur internet a accordé une interview à Adama Ouédraogo Damiss. Un entretien que je t’invite, cher cousin, à lire dans notre édition du lundi 22 septembre 2008.

Maintenant, cher cousin, et sans transition je m’en vais t’ouvrir très rapidement le carnet secret de Tipoko l’Intrigante, qui, elle aussi, garde l’œil ouvert en cette semaine sur le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), pour cette raison :

n A peine les rideaux ont-ils, en effet, été tirés sur sa convention nationale, tenue les 13 et 14 septembre à Ouagadougou, que le groupe parlementaire du parti présidentiel prend le relais pour organiser ses deuxièmes journées parlementaires les lundi 22 et mardi 23 septembre 2008. Et cette fois-ci au Centre Manegdzanga à Loumbila, où les élus CDP plancheront sur un thème bien d’actualité : « Le député et la production législative ».

Sont, entre autres, prévus au programme des entretiens avec le gouvernement et la société civile ; des échanges avec la direction du parti sur la vie du parti et l’action du groupe parlementaire.

- Du nouveau dans les négociations SITARAIL. En effet, dans l’optique de trouver une « Solution globale des problèmes à Sitarail », les négociations reprennent le mercredi prochain.. On se rappelle que les rencontres tripartites Etat-syndicats-Sitarail avaient débuté la semaine dernière sous la houlette des ministres Jérôme Bougma (Travail et Sécurité sociale) et Gilbert Ouédraogo (Transports).

Des travaux suspendus pour cause d’absence du DG de Sitarail, Pierre Martineaud, mais aussi du refus d’un des syndicats, le Syndicat libre des chemins du Burkina (SLCB) de participer aux travaux. Tout est rentré dans l’ordre à présent : Pierre Martineaud est à Ouaga et Sitarail a donné donc son accord total au gouvernement pour négocier avec tous les syndicats.

Ainsi, les discussions reprendront ce mercredi 24 septembre 2008 dans la salle « Dialogue social » du ministère du Travail, sous de bons auspices, puisque tous les protagonistes auront pour référentiel le Protocole d’Accord Etat du Burkina - Sitarail. En tout cas, l’optimisme est permis, car la présence de tous les acteurs autour d’une même table augure d’un aboutissement consensuel relatif à cet instrument crucial pour le désenclavement du BF, qu’est Sitarail.

En rappel, en plus du SLCB, il y a le SUTRAIL (Syndicat unique des travailleurs du Rail) et l’OSTRA (Organisation syndicale des travailleurs du Rail) qui sont impliqués. Ce dernier syndicat, nouvellement constitué, est en attente de son récépissé.

- Un fils du village, en la personne de Boniface T. Zango, ancien secrétaire général du ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation et précédemment député à l’Assemblée nationale, vient d’être nommé Conseiller technique chargé de l’Education, des Affaires sociales et culturelles à l’hémicycle. Voilà une bonne nouvelle bien récente, puisqu’elle ne date que du 12 septembre 2008. Le Tout-Laye mérite d’en être informé, car une promotion, ça se partage au village.

- En 2005, l’Association culturelle Passaté (A.C.P.) avait organisé une démonstration de l’extraction et de la réduction traditionnelles du minerai de fer par les forgerons de Dablo. Pour confirmer son engagement à faire connaître aux jeunes le niveau technologique que nos ancêtres avaient atteint, elle revient aux fourneaux cette année.

En effet, en marge du festival Wed-bindé, qui se tiendra à Kaya, chef-lieu du Sanmatenga, l’ACP organise la rencontre internationale des forgerons (R.I.F.) du 13 au 16 novembre 2008. Placée sous le thème « Jeunesse, préservation et mise en valeur du patrimoine culturel : les cas des sites du fer », cette rencontre s’articulera autour d’un atelier, d’un séminaire et d’une exposition sur la métallurgie.

Aussi, elle convie les forgerons, les chercheurs et les étudiants à manifester leur intérêt pour la manifestation au plus tard le 15 octobre 2008. Toute personne intéressée peut appeler au (00 226) 50 35 01 54 ; (00 226) 78 84 36 63 et (00 226) 76 66 60 20 ou par e-mail à mkelassane@yahoo.fr et festiwedbindekaya@yahoo.fr.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.
Au revoir.
Ton cousin
Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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