Moment de recueillement et de prières, le mois de jeûne selon les fidèles musulmans, fait partie des 5 piliers de l’islam. Il est un passage obligé pour tout fidèle pour entrer dans les bonnes grâces du Créateur. Le principe veut que pendant ce mois, le fidèle se prive de nourriture et d’eau et ce, tôt le matin jusqu’au soir, au coucher du soleil.

Dans ce contexte de vie chère et au regard de la prochaine rentrée scolaire, certains fidèles redoutent que les dépenses pendant le mois du jeûne ne viennent accroître les hémorragies financières aggravant ainsi une situation déjà difficile. Malgré tout, ils espèrent que les difficultés à venir seront amoindries par la grâce divine. Les fidèles sont confiants en Dieu. Selon eux, le coût engendré par le mois de carême constitue un sacrifice utile, car ce qu’il dépense ici et maintenant est considéré comme un bon placement pour l’au-delà.

C’est pourquoi à l’aube de ce grand rendez-vous spirituel, ils sont nombreux, ces fidèles musulmans, à attendre impatiemment le mois « béni ». C’est l’occasion pour eux de rivaliser d’ardeur dans les prières, les bonnes œuvres afin de se rapprocher davantage du Seigneur. Il n’en demeure pas moins que la rentrée scolaire et son lot d’angoisse soit une réalité et une véritable casse-tête pour les parents d’élèves. La rentrée scolaire a toujours été une rentrée en colère. Pour une autre catégorie de fidèles c’est l’optimisme total car rien n’est impossible au Créateur. Il saura très certainement trouver la formule convenable pour permettre aux fidèles musulmans de Bobo-Dioulasso de remplir leur mission.

Propos recueillis par
Bakary OUATTARA
(Stagiaire)
Sidwaya

Les autorités et les fidèles musulmans interpellés par l’imam de Dioulasso-Bâ, Siaka Sanou

Le mois de carême est un grand événement pour les musulmans parce que c’est le mois le plus béni de l’année. Au temps du prophète, (paix et salut sur lui) ses fidèles, deux mois avant le jeûne, imploraient le Seigneur pour qu’ils atteignent le jeûne prochain en bonne santé. Cela pour traduire toutes les faveurs contenues dans ce mois. C’est pourquoi il est un devoir pour le fidèle de rendre hommage au Seigneur pour lui avoir donné la santé afin qu’il puisse remplir correctement sa mission. Pour l’imam que je suis, je souhaite que le Seigneur nous fasse grâce et que tous les musulmans bénéficient de sa miséricorde, pendant le jeûne qui s’annonce. En ce qui concerne le phénomène de la vie chère, c’est une réalité et j’avoue que c’est très difficile pour les fidèles de remplir leur mission. Nous sommes d’autant plus inquiets car la vie chère et le carême ne font pas bon ménage. Ce que nous demandons au Seigneur, c’est de faire en sorte que la vie chère disparaisse. En cela nous restons confiants parce que le mois de jeûne est un mois béni et nous espérons que nos vœux seront exaucés. Nous disons également à nos autorités de songer aux fidèles car le mois de jeûne demande assez de moyens. Le jeûne et la vie chère ne peuvent pas cohabiter, c’est pourquoi nous demandons aux pouvoirs publics de réagir par rapport au phénomène de la vie chère. Pour terminer je vais remercier toute la communauté musulmane du Burkina Faso. Ce mois tant béni interpelle tout fidèle à multiplier les bonnes œuvres et les prières. Ces bonnes œuvres doivent continuer après le jeûne.