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Sanmatenga : Vu et entendu à l’audience

Publié le mardi 19 août 2008 à 11h06min

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Libéré le 4 juin, il vole le 5 juin !

Karim Diallo pour le vol d’un mouton a été condamné à trois mois de prison avec sursis. C’était le 4 juin 2008. Le 5 juin 2008, il se faisait prendre à Boulsa pour le vol d’un vélo et le revoilà devant le même tribunal. Selon ses déclarations, il a marché de Kaya à Boulsa et est arrivé fatigué, les pieds enflés.

Quand il est allé au commissariat de police pour récupérer son vélo, il n’a pu présenter le reçu. Au marché de Boulsa, il a rencontré un congénère et lui a demandé un vélo. Ce dernier lui a indiqué un vélo sous un hangar et quand il l’a pris, le propriétaire lui a mis la main dessus. L’autre qu’il ne connaissait pas n’est pas venu à son secours et n’a pas été vu.
Karim Diallo en a pris pour huit mois fermes. Ajouté au sursis de trois mois, cela lui fera onze mois

* Un deal qui tourne mal

Mahamadi Ouédraogo est assistant interprète. Entre-temps, il loue ses services à un stagiaire venu de Hollande dont le père y gère des établissements scolaires. Ainsi, une demande d’appui sera adressée au père de ce dernier afin de venir en aide aux élèves de Koalma.
De connivence avec le directeur de cette école, ils entassent des cartons où ils marquent livres, cahiers, etc., font une photo qu’ils expédient au père du stagiaire du nom Roger.

Le père de ce dernier sollicite les élèves qui se cotisent et une somme de 2 400 000 F CFA est envoyée pour soutenir les élèves de l’école de Koalma.

Une fois en possession de cet argent, Mahamadi Ouédraogo en fera un tout autre usage sauf de le remettre au directeur de l’école pour les élèves. Las d’attendre, le directeur de l’école écrira au père de Roger qui lui fera savoir à quelle date l’argent avait été envoyé. Mahamadi ayant déjà dépensé l’argent, le directeur de l’école l’assignera en justice pour abus de confiance. Mahamadi en a pris pour dix (10) mois fermes et devra payer à l’école de Koalma la somme de 2 400 000 F CFA.

A cette audience, le directeur de l’école était absent aussi bien que l’association des parents d’élèves puisque l’affaire s’est déroulée en 2003. Ce qui est certain, c’est que le père de Roger ou ses proches ne voleront plus jamais au secours d’élèves

* Après 18 mois, il y retourne pour 24 autres

Issouf Nabaloum pour vol de moutons en 2006 en a pris pour 18 mois et est sorti de prison en février 2008.
Cette fois ci, il se rend à Korsimoro, voit une porte ouverte, y pénètre, prend un poste radio, un portable, des cassettes et une somme de 37 000 F CFA.
En pénétrant dans la maison, il a laissé ses chaussures et à sa sortie, il les a oubliées, ce qui l’a perdu. Le matin, il va remettre le poste radio et le portable à son ami Samuel Bikienga de les vendre, car il n’a pas d’argent. Les effets seront reconnus par le propriétaire et Issouf pris. Le tribunal lui a donné cette fois-ci, 24 mois comme peine.

* 6 mois pour vol de briques

Adama Ouédraogo a fabriqué des briques en parpaing pour construire.
Dans la nuit, un autre Adama Ouédraogo va les prendre et les vend à des maçons qui construisaient un bâtiment à 17 500 F CFA les 180 briques, soit moins de 100 francs la brique. Dix mois de prison ferme, telle a été la sentence.


Brèves

* Le commerce d’ânes toujours florissant

Nous sommes en pleine saison hivernale et les labours sont presqu’achevés. Ainsi, pour s’acheter des céréales car les greniers sont vides, des producteurs n’hésitent pas à vendre leurs ânes pour acheter de quoi nourrir la famille en attendant les récoltes. De nos jours, le sac de cent kilogrammes coûte environ 20 000 francs sur la place du marché, donc deux fois plus cher que celui vendu à prix social et qui est devenu introuvable. Alors les commerçants d’ânes se frottent les mains car ce sont des bêtes dodues qu’ils s’offrent à vil prix. Le long des voies qui mènent vers la capitale, on les rencontre conduisant des dizaines d’ânes.

* Adama Beefteek a tiré sa référence

Dans toute localité, on trouve toujours quelqu’un qui fait une différente nette avec les autres. Ainsi, Adama Ouédraogo dit "Beefteek" fait partie de ce personnage. Il a touché à tout, fréquenté tous les services, s’était mué en démarcheur pour ceux qui avaient affaire à la justice, a aidé des huissiers, des croque-morts pour des filles de joie qui venaient à trépasser à Kaya, etc. Ce personnage atypique qui ne passait pas inaperçu, a rejoint l’Au-delà dans la nuit du vendredi 15 août au Centre hospitalier régional de Kaya.
Beaucoup se souviendront de lui, surtout de sa serviabilité. Que la terre lui soit légère

* Ils n’ont pas peur du palu !

Dans plusieurs concessions, dans les zones loties, lorsqu’il se trouve un petit espace pour ensemencer, les habitants n’hésitent pas à y semer du maïs. Pour quelques épis de maïs, voilà des gens qui dépensent des sommes astronomiques pour soigner des membres de leur famille qui piquent le paludisme tout en acceptant vivrent avec des plantes où prolifère l’anophèle. Nous ne parlons même pas de ces hautes céréales le long des voies où dans des parcelles non mises en valeur. Est-ce à dire que les gens n’ont pas peur du palu ?

* Les coutumiers ont tranché

Le différend foncier qui opposait le chef de canton de Djiguila et celui de Konkotenga et qui avait été porté devant le palais de Boussouma a connu un verdict le samedi 9 août 2008. En présence du Dima de Boussouma entouré de ses notables et des coutumiers qui gèrent les problèmes fonciers, il s’est avéré qu’une des parties plaignantes n’avait pas raison. Au vu de tout ce qui a été dit publiquement, il a été demandé aux deux chefs de canton d’aller s’entendre avec leurs populations car ce litige n’avait pas de raison d’être porté au palais de Boussouma.

Au cas où ils ne s’entendraient pas, qu’ils veillent à ce que les champs soient bien entretenus car chaque partie y a semé des céréales. A la récolte, que les produits soient bien stockés dans un grenier et quand au niveau du palais on aura besoin de céréales pour des rites on enverra des gens en chercher. C’est clair, net et précis. Si maintenant une partie n’est pas d’accord, elle peut saisir maintenant l’administration, car dans la coutume, il n’y a pas d’appel !

* Inquiétude pour des producteurs

Pour la saison 2007-2008, des producteurs ont emblavé de grandes surfaces en oignons. Ils attendaient la saison hivernale pour écouler les produits. Voilà qu’au niveau du marché, il n’y a jamais eu de rupture et certains font du porte-à- porte pour vendre les oignons. Pour être inquiets, ils le sont puisque les nouveaux produits du maraîchage sont déjà sur le marché comme les tomates, les aubergines, les oignons…

Jacques NONGUIERMA
AIB/Kaya

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