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Situation à l’UO : Une autre proposition de sortie de crise

Publié le lundi 28 juillet 2008 à 10h23min

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Comme suite à la manifestation des étudiants des corporations ANEB des UFR SEA et SVT le 17 juin 2008 qui s’est soldée par un affrontement entre étudiants et forces de l’ordre, puis par des destructions de biens publics et privés, 35 étudiants ont été arrêtés et jugés les 24 et 25 juin dont quatre coupables sont condamnés à six mois de prison avec sursis et à 5000 F CFA d’amende chacun.

Il faut rappeler que depuis la date du 17 juin, l’ANEB a lancé un mot d’ordre de grève généralisée et a usé de moyens draconiens pour faire obstacle à la reprise des cours malgré l’appel des autorités universitaires pour sauver l’année académique. Pour éviter le pire, le gouvernement a été obligé de procéder, le 27 juin dernier, à la fermeture, jusqu’à nouvel ordre, des universités de Ouaga I et de Ouaga II, ainsi qu’à la suspension des activités des structures qui les accompagnent (CENOU, FONER, CIOSPB). Ce faisant, à cause du radicalisme de l’ANEB, des étudiants qui vivaient allègrement des bienfaits des œuvres universitaires se retrouvent dans de sérieuses difficultés.

Je tiens à informer l’opinion publique, notamment toutes ces personnes qui, par méconnaissance des réalités dans les universités de notre pays, qualifient les mesures gouvernementales de tous les cris d’oiseaux, qu’ils se trompent énormément. Cette décision est le moindre mal dans la mesure où nos universités sont devenues de nos jours des "no man’s land" où règnent des scènes de violences sans précédant. Un groupe d’individus malintentionnés, avec des desseins inavoués y fait un lavage de cerveau aux étudiants, notamment à ceux qui viennent d’arriver en 1re année, en les ôtant de tout raisonnement de bon sens, les transformant ainsi en "maï maï", en "banyamulenge" ou en je ne sais quel groupe de rebelles.

es terroristes intellectuels fanatisés montent ces étudiants contre les gouvernants en les accusant de tous les péchés du monde par des montages révoltants, des dénigrements publics et surtout en les accusant d’être coupables des conditions précaires d’études ici au Faso. Selon les dires des instigateurs de troubles, ceux qui sont présentement aux affaires veulent par là, faire obstacle aux enfants de pauvres pour que leurs enfants qui poursuivent leurs études à l’étranger dans des conditions paradisiaques puissent revenir avec de gros diplômes occuper leurs postes.

Ces fauteurs de troubles mènent à chaque rentrée, des campagnes d’intoxication auprès des nouveaux venus qui sont en quête d’informations sur le fonctionnement de l’Université. Ce temple du savoir est un Etat dans un Etat où seul le bras de fer avec les autorités paye, où on parle de franchises universitaires qui veut dire sens interdit à toute force de l’ordre ou de sécurité. C’est ce qui a donné le culot à certains étudiants des UFR SVT et SEA de vouloir déloger sauvagement les agents des forces de l’ordre chargés de sécuriser le personnel et les biens mobiliers et immobiliers de la présidence de l’Université de Ouagadougou et obliger le Président, le Professeur Jean Couldiaty, à trouver en une journée les solutions aux problèmes de dérogation, de laboratoires et de salles de TD et TP. Ce qui est irréaliste.

En réalité, cette organisation fantoche d’étudiants qui dit défendre les intérêts moraux et intellectuels des étudiants n’est autre qu’une branche syndicale d’un parti politique communiste clandestin. En témoigne le slogan du PCRV « pain et liberté pour le peuple » qu’elle prononce à la fin de ses déclarations. Ces communistes d’un certain âge, qui prônent la soumission de la majorité par tous les moyens à la minorité, cherchent à atteindre leurs objectifs sans se soucier de l’avenir de ceux qu’ils utilisent. L’ANEB et ses parrains idéologiques se prennent pour seuls maîtres des lieux.

Les mots d’ordre ne font jamais l’objet de débat, ça s’impose à l’ensemble des étudiants et mêmes les enseignants ne sont pas épargnés. Soit vous obéissez ou les coups d’armes blanches (gourdins, machettes, frondes, lance-pierres...) vous feront fléchir. Le drame est que beaucoup de militants ANEB se mettent dans des états de conscience très réduite avant de faire leurs descentes musclées sur le campus. Imaginez un tant soit peu les conséquences qui peuvent en découler.

Ne suivant pas régulièrement les cours, ceux qui passent leur temps à se faire piquets de grève échouent naturellement aux examens de fin d’année ; et d’échec en échec, bon nombre d’entre eux sont présentement en situation de dérogation. Et compte tenu du fait que les textes régissant les conditions d’octroi de la dérogation ont fixé la moyenne minimale du bénéficiaire à 8/20 et que ladite dérogation ne s’accorde qu’une fois, l’ANEB a réalisé que beaucoup de ses éléments seront exclus de l’université. Voici la raison principale du blocage actuel des cours par ces étudiants.

En outre, les problèmes récurrents dans les universités de Bobo-Dioulasso, de Koudougou et de Ouaga I et Ouaga II sont dus à l’implantation du PCRV dans ces locaux. L’aspiration des responsables de ce parti clandestin est le renversement du pouvoir de la IVe République par un soulèvement populaire. C’est pour cette raison qu’ils veulent, à travers des luttes syndicales, ternir l’image de l’Etat actuel en montant le peuple contre le Gouvernement et provoquer ainsi une désobéissance civile à l’instar de ce qui est arrivé au pouvoir du président Maurice Yaméogo le 3 janvier 1966.

Des politiciens en perte de vitesse ont pris le système éducatif en otage. Chacun y va chercher du sang neuf c’est-à-dire des intellectuels de la nouvelle génération pour se régénérer. Vous comprendrez aisément pourquoi dès l’annonce de la crise universitaire, les politiciens vautours, ceux qui ne font leur apparition que lorsque l’irréparable est fait, ont pris d’assaut les coins de rassemblement des étudiants pour faire des achats de conscience. Ils se disent humanistes alors qu’on sait, en réalité, qu’ils sont en quête d’électorat. Ces derniers au moins se sont déclarés opposants à visage découvert, mais les clandestins, eux, constituent le poison du système éducatif.

Il est temps que les plus hautes autorités mettent fin à cette recréation qui n’a que trop duré. C’est pour cela, je lance un appel au Ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique et au Ministre de la sécurité afin que les voies et moyens nécessaires soient déployés :
pour qu’à jamais les cours ne soient perturbés dans aucune de nos universités par des pêcheurs en eaux troubles ;
pour bouter hors de nos universités les antidémocrates qui ne suivent pas les cours et qui veulent demeurer étudiants pour saper la qualité de la formation de la jeunesse burkinabé, fer de lance de notre chère patrie. Pour ce faire, j’invite instamment l’administration universitaire à une application stricte des textes régissant le fonctionnement des différentes universités et à une sécurisation de tous les campus et cités universitaires pour une sereine reprise des cours.

Mariam Sawadogo étudiante à l’UFR/SEG

L’Observateur

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