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Université : Et les parents dans tout ça ?

Publié le mardi 15 juillet 2008 à 16h16min

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Depuis le 30 juin 2008, les universités de Ouagadougou ont fermé leurs portes. A ce jour, les étudiants ont presque épuisé sueur et verbe, à la recherche d’une solution à cette situation qu’ils déplorent tous. "Instigateurs", "suivistes" et "prétendus opposants" sont unanimes à revendiquer la réouverture de leurs salles de cours, à en croire les multiples déclarations des différentes associations d’étudiants parues dans les journaux ; la multiplication des conférences de presse et autres rencontres organisées par les différents mouvements. L’appel pathétique des délégués des cités universitaires vient couronner cette litanie engagée au lendemain de la fermeture du campus.

Des difficultés pratiques suite à leur expulsion des cités et à la suspension des œuvres universitaires ne se sont pas fait attendre. Les étudiants en ont marre d’être dans la rue et veulent réintégrer leur cadre de travail et leur logis. Une Coordination d’associations pour la reprise des activités académiques et pédagogiques à l’Université de Ouagadougou (CAER) a vu le jour. Pour les responsables de cette structure, c’est plus par peur que par conviction que certains de leurs camarades suivent les mouvements de grève. La rivalité légendaire entre l’ANEB et le MEFA dont le président dirige ladite coordination entrave quelque peu la réussite d’une telle initiative. Elle est d’office perçue à tort ou à raison par certains comme des pions de l’autorité qui cherche à récupérer la lutte sous une forme déguisée. Mais, certains propos des responsables de la CAER à l’endroit de l’ANEB pendant sa première sortie médiatique laissent libre cours à tous les commentaires.

Toujours est-il qu’au stade actuel des choses, l’heure n’est plus aux accusations mutuelles, mais à la recherche de solutions idoines. Les uns sont traités de radicalistes, d’intransigeants, les autres de gâteaux...

Des voix se sont jointes aux cris de détresse des étudiants, mais la plupart sous le manteau de dirigeants politiques, syndicaux. Il semble qu’une médiation du Moro-Naaba a été également sollicitée. Seulement les parents d’étudiants sont restés aphones face à la détresse de leurs enfants. Jusque là, ils ont préféré s’ériger en observateurs. Car la médiation tant souhaitée aurait un meilleur écho si celle-ci émane des parents d’étudiants ou de membres de la société civile.

Leur action aurait été appréciée à sa juste valeur, car dira-t-on ils sont soucieux de la sauvegarde de l’année académique et partant, de l’avenir des enfants. Ils auraient joué leur rôle de parents et auraient fait œuvre utile car l’invalidation de l’année n’est pas non plus le souhait des autorités qui, du reste, clament à tous vents, que le dialogue n’est pas rompu. Les parents d’étudiants pourraient rétablir la confiance entre les différentes parties, les amener à s’accorder sur l’essentiel, étant donné que tous les points de revendications ne peuvent immédiatement trouver solution. Les étudiants le savent d’ailleurs. Tout n’est pas perdu. Il n’est pas tard pour que les parents s’impliquent activement dans cette crise qui perdure inutilement. Ils ont l’obligation de s’engager au mieux dans tout ce qui touche la vie de leurs enfants sur le campus.

Le constat actuel est que les parents sont très actifs dans leurs associations au niveau de la maternelle et du secondaire. Après, ils se lavent les mains, se disant que la progéniture a grandi et n’a plus besoin de leurs conseils. C’est avec grand soulagement que la plupart des parents regardent leurs enfants entrer au temple du savoir. Le Pr Jean Kouldialty exprimait dans la presse son souhait de voir des mesures objectives mises en place pour une reprise des cours. Donc, l’espoir est permis, pour peu que chacun accepte des concessions, y compris les professeurs qui "tiennent à leurs vacances".

Assétou BADOH

Sidwaya

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